Obo : Les soldats FACA commencent à piller leur propre base
Bangui, 05 septembre 2023 (CNC) – Au cœur de la République centrafricaine, dans la préfecture du Haut-Mbomou, la ville d’Obo connaît aujourd’hui un triste chapitre de son histoire. Dans un récit choquant d’impunité et de corruption, les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) se sont tournés contre leur propre institution, pillant leur propre base en toute impunité. Ce récit édifiant dévoile la détresse qui sévit dans une nation déjà éprouvée par la violence et l’instabilité.
La base de la déchéance
Depuis près de deux ans, Obo est le théâtre d’un acte de dépravation sans précédent. Lors du départ des militaires américains, qui avaient établi leur présence dans la région pour traquer le chef rebelle ougandais Joseph Kony, leur base militaire de la ville a été officiellement confiée à l’Armée Centrafricaine. C’était une étape importante dans le processus de récupération de la souveraineté du pays. Les militaires américains sont partis, laissant derrière eux un legs précieux, y compris des véhicules et d’autres équipements militaires.
La transition aurait pu être un moment de fierté pour l’Armée Centrafricaine, mais la réalité s’est avérée très différente. Plusieurs détachements militaires avaient gardé précieusement une bonne partie des biens laissés par les Américains pour leurs homologues centrafricains. Cependant, le dernier détachement en poste à Obo depuis près de deux ans a fait preuve d’un comportement bien plus sombre. La perspective de la relève imminente semble avoir incité ces soldats à s’emparer illégalement des biens de l’État.
Un pillage en toute Impunité
Depuis une semaine, le pillage de la base est devenu monnaie courante. Les soldats FACA vendent désormais certains équipements, allant des bâches aux moteurs de véhicules, à des particuliers. La surprise réside dans la complicité de l’Église catholique locale, qui s’est également impliquée dans cette entreprise frauduleuse. Lorsqu’un véhicule de l’Église catholique de Obo est tombé en panne, un accord douteux a été conclu avec un mécanicien des FACA du nom de Todjimta Didas Clovis NIAMOU. Ce dernier a démonté le moteur d’un véhicule laissé par les Américains pour le vendre à l’Église catholique, remplaçant ensuite le moteur du véhicule laissé par les Américains par un vieux moteur défectueux récupéré sur le véhicule de l’église catholique.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Todjimta Didas Clovis NIAMOU, en plus de son rôle de mécanicien, est également menuisier et a établi son propre atelier à Obo. Il occupe le poste de mécanicien en chef de l’armée nationale dans la ville, une position qui aurait dû le mettre en première ligne pour prévenir ce genre d’actes. Pourtant, ces actes de vol et de trafic se sont déroulés en présence de leur colonel Firmin, qui, ironiquement, est également mécanicien au sein de l’armée nationale.
L’impunité et la corruption à tous les niveaux
Ce scandale révèle l’ampleur de l’impunité qui règne dans le pays et l’absence de reddition de comptes. Les soldats censés protéger les intérêts de la nation se sont transformés en prédateurs pillant leur propre institution. L’Église catholique, une institution censée incarner des valeurs morales, s’est retrouvée impliquée dans cette affaire de corruption.
Le cas de Todjimta Didas Clovis NIAMOU montre que la corruption s’étend à tous les niveaux de la société centrafricaine, touchant même ceux qui sont censés représenter la loi et l’ordre. Le peuple centrafricain mérite mieux que cela, mérite la sécurité, la stabilité et la justice.
L’avenir de la nation repose sur la capacité de ses dirigeants à mettre fin à l’impunité et à garantir que ceux qui violent la loi soient tenus responsables de leurs actes. L’histoire d’Obo doit servir de rappel brutal que la corruption ne peut être tolérée et que le pillage de ressources publiques est un crime contre le peuple centrafricain.
En cette période de crise, il est temps pour les autorités de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à cette déplorable série d’événements et restaurer la confiance du peuple envers ses propres institutions. La République centrafricaine a déjà souffert bien trop longtemps. Il est temps que la justice prévale et que le pays puisse enfin aspirer à un avenir de paix et de prospérité pour tous ses citoyens.
Par Fidèle ZEGUINO
Correspondant du CNC dans le grand sud-est
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