Nouveau coup de filet des mercenaires russes à Bangui, 3 soldats FACA arrêtés
Trois militaires centrafricains, tous anciens rebelles désarmés ayant intégré l’armée nationale, viennent d’être brutalement arrêtés à leurs domiciles par les mercenaires russes du groupe Wagner, assistés de quelques gendarmes centrafricains. Ces arrestations nocturnes, survenues vendredi vers 23h dans différents quartiers de Bangui, démontre une fois de plus les méthodes expéditives et illégales des paramilitaires russes.
Bangui, 28 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Des soldats FACA arrêtés: des enlèvements devenus monnaie courante.
Abdelkarim Abdoulaye, soldat des FACA résidant dans le quartier Ngoussiman du 5ème arrondissement, le commandant Ahmat Abakar des eaux et forêts, et Mahamat Hissen, habitant près de l’église Castors dans le quartier Sara, ont tous été appréhendés violemment. Les raisons de ces interpellations restent obscures, rappelant les nombreux cas similaires d’enlèvements perpétrés par Wagner. Ces opérations, menées sans mandat ni contrôle judiciaire, sont devenues tristement banales à Bangui.
Une justice parallèle aux mains des Russes.
Les mercenaires de Wagner ont développé leur propre système judiciaire parallèle, en dehors de tout cadre légal. Ils déterminent arbitrairement la durée de détention des personnes enlevées, qui peut aller de quelques jours à plusieurs années. Cette situation prive les détenus de tout droit et plonge leurs familles dans l’angoisse.
Des soldats FACA arrêtés: la complicité passive des autorités.
Bien que les forces de sécurité centrafricaines participent parfois à ces opérations, leur rôle se limite à celui de figurants. Ce sont les Russes qui procèdent à l’arrestation et mènent les interrogatoires ainsi qu’ils gèrent les détentions dans leurs prisons secrètes. Cette situation révèle l’impuissance – ou le consentement tacite – des autorités face aux agissements de Wagner.
Des méthodes de détention inhumaines.
Les mercenaires russes détiennent habituellement leurs prisonniers dans des conditions effroyables, au sous-sol de la piste des hélicoptères du camp de Roux à Bangui. Des témoignages alarmants font état de pratiques barbares : les détenus seraient injectés avec des substances inconnues pour bloquer leurs pipi ou des kaka, causant d’intenses souffrances. Cependant, dans ce cas précis, les trois militaires arrêtés sont actuellement détenus à la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie à Bangui.
Une politique qui menace le processus de paix.
Ces arrestations s’inscrivent dans une inquiétante spirale de violence. Récemment, une vingtaine de soldats ont été arrêtés dans le quartier KM5, dont dix ont été retrouvés morts. La politique actuelle menée par le régime et Wagner risque de provoquer la fuite des rebelles désarmés ayant rejoint l’armée nationale, compromettant gravement le processus de désarmement et de réintégration des anciens combattants.
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