Ngaoundaye : un percepteur du marché à bétail  gravement torturé par les policiers

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Ngaoundaye : un percepteur du marché à bétail  gravement torturé par les policiers

 

Ngaoundaye : un percepteur du marché à bétail gravement torturé par les policiers

 

Rédigé le 27 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Un nouveau cas de brutalité policière vient d’être documenté à Ngaoundaye, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé. Assane Mahamat Idriss, percepteur du marché à bétail pour le compte de la Fédération Nationale des Éleveurs Centrafricains (FNEC), a été violemment battu par des policiers et enfermé sur décision du Major de police RADJAB le 19 octobre 2025.

 

 

La victime a déposé une plainte officielle auprès de la gendarmerie de Ngaoundaye le 21 octobre 2025. Cette plainte, dont Corbeau News Centrafrique a obtenu copie auprès des enquêteurs, raconte en détail les violences subies et les menaces répétées du Major RADJAB contre les agents de la FNEC et du ministère de l’Élevage et de la Santé animale (MESA).

 

Assane Mahamat Idriss est arrivé à Ngaoundaye en juillet 2025. Il s’est présenté aux autorités locales et aux responsables des différents services. Il a commencé à travailler comme bénévole de la FNEC avant d’être officiellement nommé percepteur le 16 octobre 2025, après concertation avec les services du MESA.

 

Dans l’exercice de ses fonctions, il percevait la taxe de 1 000 F CFA par bœuf sur le marché à bétail. La police, représentée par le Major RADJAB, participait illégalement à ces activités de perception. Mais selon la plainte, RADJAB s’opposait régulièrement à l’équipe de perception de la FNEC et menaçait publiquement de les empêcher de travailler.

 

Par ailleurs, le 15 octobre 2025, Assane s’est rendu au poste de police pour demander leur appui dans une affaire concernant une femme tanneuse qui refusait de payer 20 000 F CFA de taxe. La femme a refusé et a proféré des injures. Assane a sollicité l’intervention de la police.

 

Le lendemain, 16 octobre, alors que Assane partait à Markounda pour son installation officielle, le Major RADJAB a appelé pour  exiger qu’on verse 20 000 F CFA supplémentaires au commissariat avant de poursuivre les activités. Assane a obéi et a signalé la situation à ses supérieurs de la FNEC.

 

Mais les menaces ne s’arrêtent pas, bien au contraire, elles ont continué. RADJAB se vantait et prétendait que Assane travaillait contre la police. Il ne cesse de répéter: “Vous, les percepteurs du MESA et de la FNEC, vous croyez pouvoir me défier ? Je vais en finir avec vous un par un”.

 

Dans la soirée du 19 octobre 2025, le Major RADJAB est revenu au poste accompagné du lieutenant de police et de ses hommes. Ils ont procédé immédiatement à l’arrestation de Assane et ont décidé de son placement en cellule sans motif légal.

 

Une heure plus tard, Assane a demandé de l’eau à l’auxiliaire de mairie chargé des clés de la cellule. Celui-ci a répondu : “Tu n’as droit à rien ici”. Assane a insisté calmement, mais l’auxiliaire a refusé de l’aider.

 

Peu après, RADJAB est arrivé. Quand Assane a réitéré sa demande d’eau, le Major a pris un gros bâton et a commencé à le frapper violemment en criant : “Toi et Hamadou, vous êtes des voleurs ! Vous travaillez pour la FNEC et le ministère, mais vous croyez que la police vous craint ?!”

 

RADJAB a enchaîné les pieds et les mains de Massane tout en continuant à proférer des insultes et des menaces. Ensuite, il l’a jeté en cellule et a fermé la porte.

 

Dans sa plainte, Assane écrit : “Je n’ai commis aucune infraction, mais j’ai été humilié, battu et enfermé arbitrairement. Cet acte constitue une violation grave des droits humains et compromet la sécurité des agents de la FNEC et du MESA en mission sur le terrain”.

 

Il ajoute : “Si le Major RADJAB agit ainsi par haine personnelle ou par opposition au ministère de l’Élevage, il met en danger tout le dispositif administratif local”.

 

Cette affaire confirme une fois de plus le comportement criminel de certains policiers en Centrafrique. Au lieu de protéger les citoyens et de faciliter le travail des agents publics, ils les terrorisent, les rackettent, les battent et les emprisonnent sans raison.

 

Le Major RADJAB n’est pas seul dans son genre. Des policiers comme lui se comportent comme des bandits en uniforme. Ils utilisent leur position pour extorquer de l’argent, pour intimider ceux qui travaillent légalement, et pour imposer leur loi par la violence.

 

Assane Mahamat Idriss travaillait pour la FNEC et le MESA. Il percevait légalement des taxes sur le marché à bétail. C’était son travail. Mais le Major RADJAB voyait ce travail comme une menace. Il voulait probablement contrôler lui-même cette perception pour en tirer profit personnellement.

 

Quand Assane a refusé de se soumettre à ses exigences illégales, RADJAB a décidé de le punir. Il l’a enfermé sans motif. Il l’a battu avec un bâton. Il l’a enchaîné. Il l’a privé d’eau. Il l’a humilié.

 

Ce comportement est inacceptable. Un policier ne peut pas battre un citoyen parce qu’il fait son travail légalement. Un policier ne peut pas emprisonner quelqu’un sans motif légal. Un policier ne peut pas torturer un détenu en le privant d’eau et en le battant avec un bâton.

 

Mais en Centrafrique, ces violences policières sont quotidiennes. Les policiers agissent en toute impunité. Ils savent qu’ils ne seront jamais sanctionnés. Ils savent que leurs supérieurs ferment les yeux. Alors ils continuent.

 

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