Ndélé : Les enseignants contractuels reprennent la grève faute de salaire

Rédigé le 16 décembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Six mille enseignants contractuels ont été recrutés grâce aux financements de la Banque mondiale. Pourtant, dans plusieurs préfectures du pays, ces professeurs attendent toujours leurs salaires après des mois passés en poste loin de la capitale et de leur famille.
À Ndélé, chef-lieu de la préfecture de Bamingui-Bangoran, les enseignants contractuels ont cessé le travail en début de semaine. Leur revendication est simple : toucher les salaires bloqués depuis plus de six mois. Face aux promesses non tenues des autorités, ils ont choisi de manifester dans les rues ce lundi 15 décembre pour exprimer leur ras-le-bol jusqu’au CPR de Ndélé.
Le mouvement ne se limite pas à cette seule localité. D’autres villes risquent de connaître la même agitation dans les jours à venir. Ces enseignants ont été formés puis affectés dans le cadre du Projet d’appui au recrutement des enseignants, un programme censé combler le déficit d’encadrement dans les zones rurales. L’État centrafricain ne peut pas les intégrer comme fonctionnaires permanents faute de moyens budgétaires suffisants.
C’est la Banque mondiale qui finance leur déploiement et leurs rémunérations mensuelles. L’institution internationale verse les fonds au Trésor public centrafricain, qui doit ensuite distribuer les salaires aux bénéficiaires. Mais c’est précisément à ce niveau que tout se bloque de manière récurrente.
L’argent destiné aux enseignants ne leur parvient pas. Le Trésor public réaffecte ces sommes vers d’autres priorités gouvernementales. Selon des sources informées, ces arbitrages favorisent le financement de compagnies de sécurité privées russe Wagner, ou la préparation d’échéances électorales du Président Baba Kongoboro au détriment des salaires promis.
Ce n’est pas la première fois que la situation dégénère. Il y a quelques mois, les contractuels de Bangui avaient déjà fait grève pour obtenir leurs arriérés. L’administration avait fini par débloquer quelques mois de salaire pour apaiser la colère. Mais quatre mois plus tard, les paiements ont de nouveau cessé sans justification.
Les enseignants en poste dans les provinces se retrouvent aujourd’hui dans une impasse. La Banque mondiale affirme avoir transféré les fonds au gouvernement comme prévu par l’accord. Elle se décharge de toute responsabilité concernant la distribution finale aux enseignants, estimant que cette tâche relève uniquement des services de l’État.
Cette défense laisse les contractuels sans recours face à une administration qui ne paie pas. Isolés dans des localités éloignées, ils doivent emprunter pour subvenir à leurs besoins de base. Certains contractent des dettes auprès des commerçants locaux, d’autres sollicitent la solidarité des familles.
À Ndélé comme dans d’autres préfectures, les enseignants maintiennent leur mobilisation en attendant une réponse concrète. Le ministère de l’Éducation n’a pas encore réagi publiquement à ce nouveau mouvement de grève qui menace de s’étendre à l’ensemble du territoire national.
Barthelemy Kossi….
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