Maxime Balalou, tu dis que la Centrafrique est un État de droit ? Est-ce le début de la folie ou les effets d’une drogue ?

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Maxime Balalou, tu dis que la Centrafrique est un État de droit ? Est-ce le début de la folie ou les effets d’une drogue ?

 

Maxime Balalou
L’arrivée à Bangui du colonel Armel Sayo, menotté depuis Yaoundé lors de son extradition à Bangui

 

Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement, affirme sous l’effet de la drogue que la Centrafrique respecte l’État de droit. Pourtant, des milliers de victimes des Wagner et de la garde présidentielle attendent toujours justice.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Maxime Balalou s’est exprimé à la direction générale de la police pour saluer le travail des services de sécurité dans l’affaire Armel Sayo. Ses mots résonnent étrangement : « La République centrafricaine est un État de droit ». Cette déclaration frappe par son décalage avec la réalité vécue par des milliers de Centrafricains qui subissent quotidiennement l’arbitraire d’un système judiciaire défaillant.

 

L’affaire Armel Sayo expose précisément aux yeux du monde ces dysfonctionnements. Arrêté à Douala le 17 janvier 2025, l’ancien ministre a été extradé à Bangui le 5 mai et incarcéré au Camp de Roux. Le 7 juillet, sans aucune autorisation du juge d’instruction, Cédric Gbaka, conseiller à la sécurité présidentielle, accompagné de forces russes, a ordonné son extraction de la prison du camp de Roux. Pourtant, cette intervention s’est produite pendant la phase d’instruction, en violation totale des procédures légales.

 

Pendant 3 semaines entières, personne ne savait où se trouvait le détenu Armel Sayo. Ni ses avocats, ni sa famille, ni même les diplomates – y compris le président camerounais Paul Biya – n’ont obtenu d’informations. Seule la pression internationale a contraint le Président Touadera à demander aux bourreaux de l’ancien ministre Armel Sayo, qui sont d’ailleurs les mercenaires russes, de le ramener à Bangui.

 

Alors, les Centrafricains demandent à Maxime Balalou : dans un État de droit, un membre de l’exécutif peut-il, avec des forces étrangères armées, ordonner une fouille et une extraction dans une prison ? Aussi, ils se demandent si un procureur a le pouvoir de répondre à une demande de l’exécutif en autorisant une extraction d’un détenu, alors que seul le juge d’instruction en charge du dossier en détient la compétence ?

 

Cette affaire n’est malheureusement pas une exception. À Bouca, à 288 kilomètres de Bangui, deux anciens miliciens anti-balaka intégrés aux Forces armées centrafricaines ont payé de leur vie cette absence d’État de droit. Capturés par des mercenaires russes, ils ont été égorgés, leurs têtes placées entre leurs jambes. Les images de leurs corps mutilés ont été partagées par les mercenaires russes sur les réseaux sociaux comme un avertissement macabre. Aucune enquête n’a été ouverte. Aucun responsable n’a été inquiété. Alors, les Centrafricains demandent à Maxime Balalou où est le pays de droit dans cette affaire ?

 

En janvier dernier, au Camp de Roux, six jeunes, tous des ex-miliciens Azandé, incorporés dans l’armée nationale,  ont été arrêtés par les mercenaires russes après une réunion qu’ils ont organisée avec eux à Bangui. Transférés à la section de recherche et d’investigation (SRI), deux d’entre eux, pourtant caporaux de l’armée nationale, ont été kidnappés de leur cellule par des mercenaires russes en pleine nuit. Six mois plus tard, leurs familles les cherchent encore. Ils ont rejoint la longue liste des disparus que ce régime a dans son placard macabre. Alors, les Centrafricains demandent à Maxime Balalou où est le droit dans cette affaire ? La RCA est-elle un pays de droit ?

 

Les députés n’échappent pas non plus à cette répression aveugle. Dominique Éphrem Yandocka, député élu, a été arrêté chez lui en 2023 par des commandos présidentiels. Aucun flagrant délit, aucune levée d’immunité parlementaire selon la procédure constitutionnelle. Il a passé un an de sa vie dans la prison du camp de Roux avant que la justice ne le libère. Aujourd’hui, il vit en exil en France, chassé de son propre pays.

 

Le député de Djéma a subi lui aussi le même sort. Arrêté, détenu depuis plus de deux mois à l’OCRB, torturé, toujours sans respect de son immunité parlementaire. Ces violations s’accumulent dans l’indifférence générale du pouvoir. Alors, les Centrafricains demandent une fois de plus au ministre Maxime Balalou si le droit existe vraiment dans leur pays ?

 

Le cas de kidnapping d’un jeune de taxi-moto dénommé Béal à Zemio. Détenu dans une prison privée des Wagner à Mpoko, il reste introuvable jusqu’à ce jour par sa famille. Mais où est le droit que le ministre Balalou proclame ?

 

Le cas du jeune Centrafricain Abdoul, kidnappé par les mercenaires russes, placé en détention clandestine des Wagner durant six mois dans le sous-sol du camp de Roux, et ramené à l’OCRB, puis ramené à la prison du camp de Roux depuis près de deux ans, et sans jugement. Où est la justice dans ce pays ?

 

Chaque semaine apporte son lot d’arrestations arbitraires, de détentions illégales, d’exécutions extrajudiciaires. Les familles pleurent leurs morts ou cherchent leurs disparus. Les mercenaires russes opèrent en toute impunité, arrêtant, torturant, tuant des citoyens centrafricains sans que le gouvernement ne bronche.

 

Maxime Balalou, ancien détenu lui-même, félicite aujourd’hui ces mêmes services qui brisent des vies humaines. Il parle de droits humains tout en applaudissant un système qui les piétine quotidiennement. Cette schizophrénie révèle l’ampleur de la déconnexion entre le discours officiel et la souffrance du peuple.

 

Les victimes de ce système attendent toujours que justice leur soit rendue. Elles voient leurs bourreaux décorés, leurs tortionnaires promus, leurs oppresseurs félicités. Elles entendent le porte-parole du gouvernement vanter un État de droit qui n’existe que dans sa folie.

 

Monsieur Maxime Balalou, regardez autour de vous. Écoutez les pleurs des mères qui cherchent leurs fils disparus. Visitez les prisons où des innocents croupissent sans procès depuis près de dix ans. Rencontrez les familles des victimes de vos services de sécurité. Alors peut-être comprendrez-vous que vos mots sonnent cruellement faux aux oreilles de ceux qui subissent la réalité de votre prétendu État de droit.

La liste des victimes est longue!

 

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