Le secrétaire d’État américain Antony Blinken met en garde le groupe russe de ne pas s’ingérer au Mali. Le 15 novembre, le président français Emmanuel Macron avait discuté avec Vladimir Poutine de l’arrivée de Wagner au Mali.
Après l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield qui faisait part de sa «sérieuse inquiétude» quant à un éventuel déploiement au Mali du sulfureux groupe de sécurité privée russe, c’est au tour d’Antony Blinken d’être “profondément préoccupé ” par la stabilité dans ce pays du Sahel.
Le Mali “reste un pivot pour la stabilité future au Sahel, et nous sommes profondément préoccupés par cette stabilité et par l’extrémisme et le terrorisme qui étendent des tentacules dans la région”, a déclaré Blinken lors d’une conférence de presse avec la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall.
“Il serait particulièrement regrettable que des acteurs extérieurs s’engagent à rendre les choses encore plus difficiles et compliquées”, a déclaré Blinken. Il a dit qu’il parlait en particulier du groupe Wagner, qui a déployé des mercenaires en Syrie, en République centrafricaine et en Libye, suscitant des protestations de l’Occident et d’autres.
En visite au Sénégal, dernière étape de sa tournée africaine, M. Blinken a déclaré que les États-Unis «contribuent avec le Mali et d’autres partenaires aux efforts pour la stabilité» dans ce pays, théâtre d’attaques jihadistes fréquentes sur fond d’affrontements intercommunautaires.
La junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée russe soupçonnée d’être proche du président russe Vladimir Poutine pour aider dans la lutte contre les jihadistes.
Le secrétaire d’État Antony Blinken, accompagné de la ministre sénégalaise des Affaires étrangères Aissata Tall Sall, a appelé aussi à une transition rapide vers un pouvoir civil au Mali. La région du Sahel en Afrique de l’Ouest est la vaste zone au sud du désert du Sahara où des groupes extrémistes se battent pour le contrôle.
La présence du groupe Wagner a aussi été abordé avec Roch Marc Christian Kaboré, Mohamed Bazoum, Mahamat Idriss Déby Itno, ainsi qu’avec Kamala Harris ces derniers jours. Si, lors de leur entretien téléphonique, il a essentiellement été question de la crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont également abordé le dossier Wagner au Mali.
Comme au cours de leurs précédentes discussions sur le sujet, le président français a plaidé contre l’arrivée des mercenaires russes à Bamako et répété qu’un tel scénario aurait de graves conséquences.
Le groupe Wagner, avec qui les autorités russes démentent tout lien, fournit des services de maintenance d’équipements militaires et de formation mais il est accusé, notamment par la France, de se rémunérer sur les ressources des pays d’accueil et de servir les intérêts du Kremlin.
La présence des paramilitaires de Wagner a été signalée dans plusieurs pays d’Afrique, notamment en Centrafrique et en Libye, mais aussi en Syrie. Plusieurs pays européens, France et Allemagne en tête, ont prévenu qu’un accord entre Bamako et Wagner remettrait en cause leur présence militaire au Mali.