mardi, décembre 17, 2024
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 Les violences à Bria mettent à nu la MINUSCA et le Gouvernement Centrafricain

Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA. Crédit photo : CNC.
Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA. Crédit photo : CNC.

 

 

Bangui (République centrafricaine) – La ville de Bria est secouée depuis hier soir par des affrontements meurtriers opposant les groupes armés MLCJ et FPRC revêtant une allure ethnique entre les Kara coalisés avec les Goula . Alors qu’il y a quelques jours, la MINUSCA et le Préfet de la Haute-Kotto trompetaient toute la longueur de la journée que l’Accord de Khartoum, la potion miracle du pouvoir de Bangui, a favorisé un retour progressif de la paix dans la région. Voilà quatre jours après, comme l’a dit Machiavel « les rebelles sont infidèles », les mercenaires et autres esprits criminels ont ensanglanté Bria depuis hier soir.

 

Le mercredi dernier, lors d’une visio-conférence avec la presse centrafricaine, le chef du bureau de la MINUSCA à Bria, Imtiaz Hussain, et le préfet de la Haute-Kotto, Evariste Binguinidji, , avait souligné les progrès sécuritaires enregistrés grâce à la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, en déclarant : « Aujourd’hui, la situation sécuritaire est stable dans la préfecture de la Haute-Kotto, comparativement au passé où l’on enregistrait des tueries de masse, des viols et des arrestations arbitraires par les groupes armés. L’Accord de paix a contribué au déploiement des FACA à Bria. Leurs patrouilles conjointes avec la force de la MINUSCA ont considérablement amélioré la situation sécuritaire », a indiqué le préfet.

Pour sa part, le chef de bureau, Imtiaz Hussain, a rappelé que plusieurs mois après la signature de l’APPR et des mesures de confiance, « les Antibalaka et les éléments FPRC ont coexisté en grande partie pacifiquement, sans aucune hostilité manifeste entre eux », a-t-il dit.

Les deux responsables, qui sont intervenus par vidéoconférence, ont aussi évoqué les défis actuels dans la ville de Bria. Pour le préfet, depuis novembre 2019, les hostilités entre les deux groupes armés Antibalaka et FPRC ont repris. A chaque phase de la crise, la MINUSCA et le Préfet sont restés « engagés pour persuader les deux groupes armés de reprendre les négociations, relancer le dialogue et trouver une solution politique », a poursuivi le préfet. Le chef du bureau de la MINUSCA a, de son côté, noté que les casques bleus ont augmenté les patrouilles « robustes, de domination de terrain » pour dissuader la mobilisation des groupes armés et les attaques. La composante police, quant à elle, a mené des enquêtes sur des cas d’exaction commis contre des civils et a joué un rôle important dans la lutte contre les détentions arbitraires et vols qui avaient exacerbé les tensions.

Telles ont été les déclarations faites ce mercredi par la MINUSCA et le Gouvernement Centrafricain. Mais ce matin, c’est tout le contraire qui se dessine devant nous.

Joint au téléphone par CNC à l’instant, une autorité locale parle d’une situation d’extrême gravité échappant au contrôle des FACA et la MINUSCA. « Les morts sont comptés par dizaine et les centres de santé débordés par des blessés », a rapporté cet officiel au CNC à l’instant.

La limite du mensonge de la MINUSCA et du gouvernement est visible car comme l’avait dit Christian Gazam BETTY de l’URCA, « Touadera est un Président qui ne contrôle rien et c’est un président qui a peur ». Pour rappel, le 6 février 2020, ce sera le premier anniversaire de l’APPR-RCA censé ramené la paix en Centrafrique mais qui de plus en plus dévient de l’« Utopie portée par des marchands d’illusions ».

Cédric Wa-Gomba

 

 

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