Les transporteurs camerounais brisent le silence : La reprise du trafic ne signifie pas l’acceptation de l’inacceptable
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
À Garoua-Boulaï, les syndicalistes des transporteurs camerounais ont livré des témoignages émouvants lors des négociations avec les autorités camerounaises et centrafricaines. Au-delà des discussions sur les taxes et les escortes, leurs paroles dévoilent une souffrance profonde et une peur quotidienne sur les routes centrafricaines.
“Nous avons déjà rapatrié dix-sept corps de nos frères chauffeurs. Dix-sept familles détruites. Et aujourd’hui, on nous propose une réduction de 10 000 francs sur les frais d’escorte”, témoigne Aladji Babadjika, 75 ans, coordonnateur de l’inter-syndical union pour le transport, la voix tremblante d’émotion.
La colère des transporteurs camerounais : “On nous demande de payer nos bourreaux”
Les déclarations des syndicalistes transporteurs à Garoua-Boulaï traduisent une rage contre les russes. “Nos enfants, nos petits frères, nos amis sont morts sur ces routes. Et aujourd’hui, on nous propose quoi ? Une réduction de 10 000 francs sur les frais d’escorte”, dénonce Aladji Babadjika, coordonnateur de l’inter-syndical union pour le transport, 75 ans.
Les témoignages s’enchaînent, tous empreints d’amertume. “Dix-sept corps de chauffeurs. Nous avons déjà rapatrié dix-sept corps depuis le début des crises Seleka Antibalaka “, rappelle un responsable syndical. “Et maintenant, un autre de nos frères est assassiné, et on nous parle de destin ?”
La révolte gronde dans les rangs des transporteurs. “Nous sommes une coalition de quatre syndicats, quatre grands présidents. Certains pensent pouvoir décider à notre place, mais nous ne pouvons pas accepter”, explique le coordinateur national du syndicat de chauffeur transport routier du Cameroun.
Les chauffeurs dénoncent l’hypocrisie des mesures proposées. “Comment peut-on nous demander de payer pour notre protection à ceux qui nous tuent ? Les escortes sont assurées par les mêmes personnes qui nous rackettent et nous assassinent”, s’insurge un transporteur présent aux négociations.
La réduction des barrières routières ne convainc personne. “Avant, il y avait trente points de racket. Maintenant, il y en a sept où ils prennent trois fois plus. Rien n’a changé”, témoigne un chauffeur habitué de l’axe Douala-Bangui.
Les syndicalistes rejettent les accusations de blocage abusif. “Ce n’était pas un préavis de grève, c’était un volant mort. Les chauffeurs ont décidé spontanément de ne plus traverser. Nous sommes venus les encadrer pour éviter les débordements”, explique un représentant.
La mémoire des victimes précédentes pèse lourd. “Pendant la crise des anti-balaka, nous avons perdu tant de camarades. Deux chauffeurs sont toujours portés disparus. Et maintenant, on recommence avec les Russes”, se désole un ancien du syndicat.
“Le transport est notre vie. Sans nous, pas d’économie. Mais comment travailler quand chaque voyage peut être le dernier ?”, interroge un membre du collectif. Les promesses d’enquête ne rassurent pas : “Qui va enquêter ? Les mêmes qui nous tuent ?”
Les transporteurs refusent le chantage humanitaire. “Oui, six millions de Centrafricains dépendent de nous. Mais nos vies comptent aussi. On ne peut pas nous demander de mourir en silence”, affirme un chauffeur.
La peur reste palpable. “Demain, nous reprendrons la route. Mais nous savons tous que rien n’a changé. Les Russes sont toujours là, tout-puissants”, murmure un transporteur. Un autre ajoute : “Chaque checkpoint est une roulette russe. Nous prions avant chaque voyage“.
Les syndicats restent unis dans leur douleur. “Nous continuerons à défendre nos droits. Un chauffeur mort, c’est une famille détruite”, conclut un responsable. La reprise du trafic ne signifie pas l’acceptation de l’inacceptable.
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