La crainte absolue : une possible implantation du groupe informel de sécurité ChVK Wagner dans ce pays, épicentre des opérations militaires françaises sur le continent.
Depuis un certain moment, les groupes politico-militaires à l’instar du FACT, s’organisent discrètement et mobilisent leurs réseaux dans le pays. La problématique viendrait des issues non contrôlables entre le Tibesti et le Sud libyen où le groupe Wagner est très influent auprès du général libyen Khalifa Haftar, et en contact depuis la mi-mars avec certains groupes armés tchadiens.
En
Centrafrique, la présence
russe inquiète au premier point Paris, qui manœuvre ardemment pour faire barrage à une supposée influence
russe avec des Tchadiens, mais les services français suspectent la présence de trois brigades de l’UFDD, mouvement dirigé par le général Mahamat Nouri de prendre contact avec ces Russes parmi lesquels il y a des commandos Spetsnaz.
Fournissant des gardes armés privés, et une formation sérieuse aux armes, Wagner, animé par Dimitri Utkin (surnommé Wagner), un ancien lieutenant-colonel des forces spéciales (Spetsnaz) du GRU, permet depuis plusieurs mois au Kremlin de s’implanter – ou de revenir – dans plusieurs pays africains et du Moyen-Orient.
La méthode est dorénavant rodée : sans holding de tête, Wagner s’implante dans chaque pays sous un nom de société différent. Ainsi, en
Centrafrique, où l’arrivée de ces paramilitaires Russes est suivie de très près depuis le début de l’année à Paris, les hommes de Wagner opèrent sous l’étiquette Sewa Security Services, comme l’a relaté La Lettre du Continent, lettre-sœur d’Intelligence online (LC nº 776). En parallèle, Wagner multiplie les implantations en sus en Afrique de l’Est (Soudan, Érythrée, etc.).Le groupe n’agit jamais sans le feu vert du GRU. Si Utkin est resté proche de son ancien service, la connexion entre Wagner et les services de renseignement passe surtout, selon nos informations, par le principal bailleur de fonds de la société de sécurité, l’oligarque Yevgeny Prigozhin, un proche de Vladimir
Poutine.
Selon plusieurs observateurs de la politique tchadienne. Les diverses oppositions politico-militaires tchadiennes risquent toutes de basculer sous l’aile
russe, accusant Paris et l’Union européenne de soutenir aveuglément les régimes totalitaires, et suivant ses intérêts. Des voix s’élèvent au sein des diasporas tchadiennes en exil et de la société civile pour prendre attache avec la Russie de
Poutine afin de palier les faits accomplis que lui impose un certain occident qui omet de regarder les revendications pérennes des populations, mais continue absolument de soutenir des régimes non crédibles comme celui imposé au Tchad dans une forme dynastique. Des manœuvres que les autorités françaises et leurs services doivent rapidement annihiler si elle ne devait à son tour se retrouver dans une situation de fait accompli et perdre encore cet espace qui est le Tchad, considéré comme son dispositif majeur en Afrique.