Législatives 2025 : Issa Mahamat Oumar, ex-militaire tchadien arrivé en Centrafrique en 2017, désormais candidat du MCU dans le 3ème arrondissement de Bangui. Quel spectacle ?

Rédigé le 25 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Dans aucun pays du monde, on n’a vu pareille situation. Un étranger débarque, s’installe quelques années, et au bout d’un temps record, il détient tous les documents officiels du pays d’accueil. Mieux encore, il occupe des postes auxquels les citoyens de ce même pays n’ont pas accès. C’est pourtant exactement ce qui se passe en Centrafrique. Le dernier cas en date ? Issa Mahamat Oumar, citoyen tchadien de l’ethnie Gourane, ex-militaire. Arrivé en Centrafrique en 2017, un an après l’élection du président Faustin-Archange Touadéra, il se présente aujourd’hui aux élections législatives dans la circonscription du 3ème arrondissement de Bangui sous l’étiquette du Mouvement Cœurs Unis (MCU).
Huit ans seulement après son arrivée à Bangui, Issa Mahamat Oumar possède désormais un baccalauréat centrafricain, une nationalité centrafricaine, et tous les documents nécessaires pour prétendre devenir député en 2026 en Centrafrique. Comment est-ce possible ? Aucun Centrafricain ne comprend cette mafia tchadienne.
Rappelons que cette affaire fait écho à un scandale similaire survenu il y a deux ou trois années. Un étudiant tchadien était arrivé en Centrafrique pour étudier, et au bout de six mois à peine passés à la faculté de droit et de sciences juridique, le monsieur était retourné dans son pays avec un doctorat centrafricain en poche. L’affaire avait provoqué un tollé à Ndjamena. Mais visiblement, rien n’a changé dans notre pays après ce scandale. Au contraire, le phénomène s’amplifie. Des Tchadiens viennent, restent quelques années, obtiennent tous les papiers centrafricains – diplômes, nationalité, tout – et accèdent à des fonctions que les Centrafricains eux-mêmes peinent à atteindre.
Alors, posons franchement la question autrement : est-ce qu’un Centrafricain qui se rend au Cameroun, au Tchad ou au Congo, au bout de 8 ans, peut se déclarer citoyen de ces pays et briguer un mandat électif sans passer par les voies légales ? Évidemment non. Mais en Centrafrique, c’est apparemment devenu la norme. Tout le monde arrive aujourd’hui, demain il a tous les papiers, et le surlendemain, les autorités elles-mêmes le poussent vers des postes stratégiques. Dans quel pays cela fonctionne-t-il ainsi ?
La présence tchadienne en Centrafrique ne date pas d’hier. Dans l’armée centrafricaine, ils sont nombreux. Certains sont commandants, d’autres colonels, d’autres encore simples soldats. Ils se disent membres de l’armée centrafricaine. Et ce n’est pas tout : des Tchadiens et des Soudanais sont actuellement en cours d’intégration dans les rangs de l’armée nationale sous prétexte du DDRR. Maintenant, ils veulent investir également le parlement. Rappelons que les Tchadiens occupent déjà le gouvernement. Monsieur Hassan Bouba, ex-chef rebelle de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), siège aujourd’hui au gouvernement où il servirait d’antenne directe à Wagner. Malgré tout cela, le président Touadéra continue d’intégrer des Tchadiens dans les institutions. Quelle est cette mafia ? On ne comprend plus rien dans ce pays.
Le choix du 3ème arrondissement pour la candidature d’Issa Mahamat Oumar n’est pas fortuit. Au quartier KM5, les Gouranes sont nombreux. Une véritable machine a été mise en place. Le régime Touadéra, connu pour son appétit financier, a manifestement été séduit par une importante somme d’argent mobilisée par ces Gouranes pour financer l’élection de ce candidat tchadien. L’objectif est transparent : une fois député, Issa Mahamat Oumar bénéficiera de l’exonération sur les importations. Derrière cette candidature se profile toute une chaîne d’intérêts. La colonie tchadienne en Centrafrique est puissante, composée essentiellement de commerçants. Certains d’entre eux ont clairement misé sur ce coup.
Deux noms circulent avec insistance dans cette affaire criminelle. Bertrand Arthur Piri, ministre de l’Énergie, serait le parrain principal d’Issa Mahamat Oumar. À ses côtés, Sosthène Déngb, député de Berbérati 1 et président de la commission défense à l’Assemblée nationale. Ces deux personnalités mafieuses du MCU auraient conjugué leurs efforts pour parrainer ce candidat tchadien. Incroyable, mais vrai.
Où va-t-on ? Si cela continue ainsi, autant laisser le pays ouvert à tous les vents. Déjà, les Rwandais et les Russes occupent la quasi-totalité du territoire. Les Camerounais contrôlent une bonne partie du pays. Maintenant, les Tchadiens s’installent dans l’armée et le parlement. Le territoire centrafricain devient un terrain vague où chacun vient s’installer comme bon lui semble. Les aventuriers, les criminels, les bandits, tout le monde trouve sa place. Mais à quel moment va-t-on respecter le peuple centrafricain ?
Par Alain Nzilo….
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