Le Temps, deuxième nom de Dieu : Touadera face à la vérité sur Wagner en Centrafrique

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Depuis plusieurs années, Faustin-Archange Touadéra, le Président Centrafrique, a nié, d’une manière catégorique, la présence de Wagner sur le territoire centrafricain. Mais, comme le disent les anciens, le temps révèle toujours la vérité.
En République centrafricaine, un proverbe ancestral rappelle que « le deuxième nom de Dieu, c’est le temps ». Cette sagesse populaire que l’opposant Martin Ziguelé aime particulièrement le dire semble s’appliquer à la situation du président Faustin-Archange Touadéra, qui, pendant des années, a nié avec véhémence toute implication du groupe Wagner dans son pays. De 2018 à 2022, alors que les mercenaires russes étaient de plus en plus visibles en Centrafrique, Baba Kongoboro a maintenu un discours de déni, défiant quiconque de prouver l’existence d’un accord avec cette organisation paramilitaire. Pourtant, les faits, les témoignages et les enquêtes internationales racontent une tout autre histoire.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique le 20 septembre 2021, Touadéra déclarait fermement : « Je n’ai signé aucun accord avec une société appelée Wagner. Je vous défie de prouver le contraire ». Cette posture, reprise dans plusieurs médias, visait à rejeter les accusations de collaboration avec le groupe russe, une armée privée et hautement criminelle au service des intérêts du Kremlin. À l’époque, il insistait sur le fait que ses relations avec la Russie se limitaient à un accord de défense interétatique, signé en 2018, pour la formation et l’équipement de l’armée centrafricaine. « Nous traitons avec le pouvoir russe dans le cadre d’un accord de défense et de formation entre États », expliquait-il encore en 2023, selon des propos rapportés par RFI le 15 septembre 2023.
Mais cette rhétorique s’est heurtée à une réalité incontestable. Dès 2018, des centaines de mercenaires de Wagner ont débarqué en Centrafrique, officiellement pour entraîner les forces armées nationales, comme le rapporte TV5Monde dans un article du 27 juin 2023. Leur présence s’est rapidement étendue au-delà de la formation militaire : protection rapprochée du président, sécurisation des mines d’or et de diamants, et même contrôle des douanes. Le Monde, dans un article du 20 février 2023, détaille comment Wagner, sous la direction de Vitali Perfilev, un ancien légionnaire, a diversifié ses activités, exploitant les ressources naturelles du pays tout en commettant des exactions.
Les dénégations de Touadéra ont persisté même face à des preuves accablantes. En 2021, il affirmait à RFI n’avoir « aucune connaissance de l’activité de l’entreprise paramilitaire russe en Centrafrique ». Pourtant, les rapports d’organisations comme Human Rights Watch et l’ONU ont documenté des violations des droits humains attribuées à Wagner, notamment des exécutions de civils à Bria en novembre 2021, 10 février 2022). Ces actes ont alimenté un sentiment d’impunité, les mercenaires opérant comme s’ils étaient au-dessus des lois.
La mort d’Evgueni Prigojine, chef de Wagner, en août 2023, a marqué un tournant. La Russie a cherché à remplacer Wagner par une nouvelle structure, Africa Corps, sous l’égide de son ministère de la Défense. Le magazine panafricain Jeune Afrique rapporte que des émissaires russes, dont le vice-ministre Iounous-Bek Evkourov, ont pressé Touadéra d’accepter ce changement. Cette transition a révélé l’ampleur de l’influence russe à Bangui, rendant les dénégations de Touadéra de plus en plus intenables. Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller de Touadéra, avait d’ailleurs admis en 2023 que « la Russie a sous-traité avec Wagner », une déclaration citée par TV5Monde (27 juin 2023), qui contredit les affirmations officielles.
Les conséquences de cette collaboration sont dévastatrices. Les mercenaires, loin de stabiliser le pays, ont amplifié l’insécurité. Des posts sur X, comme celui de @CartesDuMonde, décrivent Wagner comme un acteur qui « pille les ressources et commet des exactions sur les civils ». À Bangui, la population vit dans la peur, tandis que l’économie est asphyxiée par la mainmise des Russes sur les secteurs clés.
Touadéra a peut-être cru que ses démentis suffiraient à masquer la vérité. Mais, comme le dit l’adage, le temps finit toujours par « appréhender à la gorge ». Les masques tombent, et la réalité de l’emprise de Wagner en Centrafrique devient impossible à nier….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC