Le piège machiavélique de la dictature en Centrafrique se resserre
Bangui, 09 octobre 2023 (CNC) – Depuis quelques temps, la République centrafricaine est le théâtre d’un sinistre complot visant à instaurer une dictature rampante. Cette machination, qui se déroule sous nos yeux, vise à l’arrestation arbitraire de leaders de l’opposition démocratique, une manœuvre alarmante révélée par le président de l’Assemblée nationale lors de son discours d’ouverture de la dernière session ordinaire et qui s’est ensuite reçu au palais de la Renaissance pour les conduites à tenir.
Parmi les personnalités politiques ciblées par ce plan sournois, on compte des figures éminentes telles qu’Anicet Georges Dologuelé , Martin Ziguelé, Crépin Mboli-Goumba, Nicolas Tiangaye, l’honorable Dominique Yandocka, Dominique Désiré Erenon, Christian Guenebem. Ces hommes politiques, dont les noms de certains ont été clairement évoqués par le Président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, sont aujourd’hui en danger imminent.
Le président Sarandji a fait cette déclaration alarmante : “…..Malheureusement, certains fils du pays mal intentionnés sont allés jusqu’à créer un bloc sur le sol français pour venir détruire leur propre pays.” Ainsi, le régime de Bangui semble planifier l’arrestation de ces leaders de l’opposition démocratique, et ce, en toute impunité, sous le regard complice de la communauté internationale, y compris l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et les États-Unis.
Plus inquiétant encore, quelques jours après cette déclaration, le ministre conseiller de Faustin Archange Touadera , monsieur Fidèle Gouandjika, a publiquement appelé à l’arrestation de ces leaders de l’opposition, confirmant ainsi les craintes grandissantes au sein de la population centrafricaine.
Dans les rues de la capitale, Bangui, et sur les réseaux sociaux, les citoyens de la République centrafricaine s’unissent dans leur consternation : Faustin Archange Touadera semble être en train de consolider son emprise dictatoriale sur le pays. Ce processus sournois a commencé en 2019 et s’est accentué avec l’arrivée massive des mercenaires du groupe Wagner sur le sol centrafricain, à la suite de la tentative de prise de la capitale par la coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Il est important de rappeler que ces menaces contre l’opposition ont surgi quelques semaines après la réunion de certains leaders de l’opposition, de la société civile et d’autres personnalités politiques à Paris. Cette réunion avait pour objectif de discuter de la nouvelle orientation politique prise par le pays, notamment en ce qui concerne la nouvelle constitution de Faustin Archange Touadera. Cette dernière avait été rédigée dans le secret, soumise illégalement à un référendum, puis promulguée de manière tout aussi illégale par Faustin Archange Touadera le 30 août 2023. Les participants à la réunion ont émis un communiqué commun, dénonçant cette nouvelle constitution adoptée le 30 juillet 2023 et arguant que la seule constitution valable est celle du 30 mars 2016. Ils rejettent catégoriquement la nouvelle constitution et défendent les principes démocratiques qui sous-tendent la République centrafricaine.
Mais pour un conseiller politique du MLPC, parti de l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé contacté par la Rédaction, ” c’est mal connaitre Martin Ziguélé. Le pouvoir de Bangui veut tout simplement faire peur à ces leaders afin qu’ils ne rentrent plus au pays. Mais c’est mal connaitre Martin Ziguélé qui va rentrer au pays “. Affirme ce conseiller et d’ajouter, pour conclure que :
« C’est à Bangui pourtant que ces opposants ont créé le BRDC, le bloc républicain pour la défense de la constitution de 2016. Et c’est toujours à Bangui qu’ils avaient combattu la volonté de Touadera de changer la constitution à travers des marches, des concerts de casseroles et autres.
Alors, si aujourd’hui, en faveur des circonstances, ils se retrouvent à Paris, pour s’associer avec les autres leaders des partis politiques comme le KNK et le MDSP de Dr Erenon, en vue de prendre à nouveau une position claire, je ne vois pas pourquoi cela est dérangeant pour Touadera qui a déjà obtenu ce qu’il voulait ?
Je ne sais pas pourquoi cela peut être analysée comme une tentative de déstabilisation du pays ? Je ne sais pas pourquoi aussi ils peuvent oser à accuser la France de chercher à renverser Touadera ?
Qu’ils soient sérieux au moins dans leurs têtes et qu’ils soient aussi reconnaissant envers ces leaders qui l’avaient soutenu durant son premier mandat. On ne construit pas un pays avec les maigres recettes locales mais plutôt avec des prêts, des dons des partenaires. Qu’ils arrêtent leurs comédies. Les vrais problèmes du pays sont ailleurs ».
Face à cette situation alarmante, la communauté internationale doit rester vigilante et prendre des mesures pour protéger les droits de l’homme et la démocratie en République centrafricaine. Les pressions diplomatiques et les sanctions éventuelles doivent être envisagées pour décourager tout recours à la répression politique et à la dictature. La population centrafricaine, quant à elle, doit continuer à exprimer sa voix et à défendre les valeurs de la démocratie pour un avenir plus libre et équitable.
Par Gisèle MOLOMA
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