Le ministre Gourna Zacko s’enfonce dans le déni sur le fiasco du bitcoin en Centrafrique
Bangui, CNC. Dans une interview surréaliste accordée à la radio Ndékè Luka ce mercredi 18 septembre 2024, le ministre de l’Économie numérique Justin Gourna Zacko a tenté de justifier l’échec cuisant du projet de cryptomonnaie lancé en fanfare par le président Touadéra il y a deux ans. Ses propos déconnectés de la réalité révèlent l’ampleur du désastre et l’incompétence criante des autorités centrafricaines.
Le bitcoin en Centrafrique: un projet mort-né.
Interrogé sur la fermeture du site internet du projet “Sango Coin”, le bébé du bitcoin en Centrafrique, le ministre s’est lancé dans un exercice pathétique de propagande pro-régime. “Nous avons la chance d’avoir un chef d’État qui est professeur d’université, qui a innové sur la cryptomonnaie”, a-t-il osé affirmer, comme si le statut académique du président suffisait à garantir la réussite d’un projet économique aussi complexe.
La réalité du bitcoin en Centrafrique est tout autre : lancé dans la précipitation en avril 2022 sans aucune étude de faisabilité sérieuse, le bitcoin comme monnaie officielle et le “Sango Coin” ont été un fiasco total. Le site web censé promouvoir cette cryptomonnaie nationale a fermé ses portes après seulement quelques mois d’existence, signe de l’abandon de facto du projet par les autorités.
Pourtant, le ministre persiste et signe sur le bitcoin en Centrafrique : “La loi existe encore, nous ne pouvons pas renoncer à cela. Il y a un travail de fond qui se fait”. Des propos en total décalage avec la situation sur le terrain, où aucune transaction en bitcoin n’a jamais été enregistrée. Le “Sango Coin” est quant à lui resté lettre morte, n’ayant jamais dépassé le stade de l’annonce.
Le bitcoin en Centrafrique: une crédibilité en miettes.
Gourna Zacko a balayé d’un revers de main les critiques sur l’incapacité du gouvernement à mener ses projets à terme. “Les innovations sont toujours quelque chose de très difficile, l’être humain est résistant au changement”, a-t-il argué, refusant d’admettre les erreurs stratégiques commises sur le projet du bitcoin en Centrafrique.
Cette posture de déni ne trompe personne. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Kongoboro multiplie les effets d’annonce sans lendemain, qu’il s’agisse du bitcoin, de la fibre optique ou de la “digitalisation nationale”. Aucun de ces chantiers n’a abouti à des résultats tangibles pour la population.
Le ministre se targue d’avoir “pris de l’avance” sur les pays voisins en matière de cryptomonnaies. Une avance qui s’apparente plutôt à un plongeon dans le vide, la Centrafrique s’étant attirée les foudres de la CEMAC et des institutions financières internationales avec cette initiative hasardeuse.
Un bilan catastrophique.
L’échec du bitcoin en Centrafrique n’est que la partie émergée de l’iceberg. Après huit ans de pouvoir, le bilan du “professeur” Touadéra alias Kongoboro est catastrophique sur tous les plans. Aucune école construite, aucune route réhabilitée, aucun hôpital modernisé. Les seules réalisations visibles sont les somptueuses villas présidentielles et la cité réservée à l’entourage du chef de l’État au quartier Boy-Rabe, ou à la cité des belles vues dans le septième arrondissement.
Pendant ce temps, des centaines de millions de francs CFA sont dilapidés chaque semaine pour financer la présence des mercenaires russes de Wagner et des militaires rwandais. L’argent coule à flots pour assurer la protection du régime, au détriment des besoins vitaux de la population.
L’heure des comptes.
L’interview du ministre est symptomatique de l’amateurisme et de l’incompétence qui règnent au sommet de l’État centrafricain incarné par Baba Kongoboro . Incapables d’admettre leurs erreurs, les autorités persistent dans leur fuite en avant, multipliant les projets fumeux pour masquer leur incapacité à gérer le pays.
Le contraste est saisissant entre la mégalomanie du régime Touadéra et la misère dans laquelle est plongée la grande majorité de la population. Pendant que le président parade dans ses villas neuves au quartier Boy-Rabe, des milliers de déplacés survivent dans des camps de fortune.
L’échec du bitcoin et du “Sango Coin” n’est qu’un exemple parmi d’autres de la gabegie qui caractérise la gouvernance actuelle. Il est grand temps que le pouvoir rende des comptes sur l’utilisation des deniers publics et l’absence de résultats concrets après huit ans de promesses non tenues.
Les Centrafricains méritent mieux que ces gesticulations médiatiques et ces projets mort-nés. Ils attendent des actes forts pour améliorer leurs conditions de vie, pas des discours creux sur les prétendues “innovations” d’un président mathématicien incapable de résoudre l’équation du développement.
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