Le ministre du Désarmement Maxime Mokom dans le viseur de la CPI depuis 2014.
Bangui (République centrafricaine) – CNC – Le ministre du Désarmement, démobilisation, rapatriement et réintégration, monsieur Maxime Geoffroy Elie Mokom Gawaka, coordonnateur militaire de l’aile dure de la milice Anti-Balaka, est depuis janvier 2014 dans le viseur de la Cour Pénale Internationale (CPI), tout comme Ali Darassa, chef d’État major de l’UPC, et Abdoulaye Hissen, chef militaire du FPRC et bien d’autres, selon un document judiciaire consulté par CNC.
Le mercredi 11 décembre 2019, la Cour pénale internationale (CPI) a conclu l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Patrice-Édouard Ngaïssona et Alfred Yekatom. Certaines charges de crimes de guerre, et de crimes contre l’humanité portées à leur encontre ont été confirmées par la Cour. Ce qui ouvre probablement la voie à un procès équitable pour les crimes qu’ils auraient commis lors de la dernière crise qui a fortement secoué la République centrafricaine depuis 2012.
Même si à ce jour Alfred Yekatom et Patrice-Édouard Ngaïssona sont les deux principaux chefs de la milice Anti-Balaka à être jugés à la CPI pour les crimes commis lors du dernier conflit dans le pays, tout porte à croire que certains chefs miliciens Anti-Balaka comme Maxime Mokom, et Ali Darassa, Mahamat Al-Khatim, Noureddine Adam, Abdoulaye Hissen et Abbas Sidiki de l’ex-coalition Seleka vont bientôt les retrouver dans la prison luxueuse de la CPI à la haie.
Selon le document judiciaire consulté par la rédaction du CNC, le ministre du DDRR Maxime Mokom, qui a déjà derrière lui un mandat depuis janvier 2014, et Abas Sidiki, en résidence surveillée à Bouar depuis près d’un mois, seraient les deux premiers à être transférés bientôt devant la CPI en raison de leur disponibilité.
Pour l’ONG Human Rights Watch, « La CPI a raison d’aller de l’avant avec ces affaires et il faut espérer que des charges supplémentaires seront portées contre d’autres dirigeants Anti-Balaka responsables, dont certains siègent au gouvernement », avant de poursuivre que « , les charges pesant contre Ngaïssona et Yekatom soulignent d’autant plus l’absence de poursuites ouvertes à l’encontre des dirigeants de la Séléka et de leurs alliés, qui continuent de contrôler de vastes portions du territoire centrafricain, bien que de telles poursuites puissent être sous scellées ».
Pour rappel, en 2013, des violents combats entre la Séléka, une coalition brutale principalement formée de musulmans de la région nord-est qui avait pris le contrôle du pays en mars de la même année, et des milices appelées Anti-Balaka, principalement formés des anciens gardes présidentiels de l’ex-chef de l’État déchu François Bozizé, ont déplacé des centaines de milliers des personnes, mais également fait des dizaines de milliers des civils tués. « Les combattants Anti-Balaka avaient lancé d’horribles attaques en représailles contre les civils des zones à majorité musulmane, assimilés à la Séléka, a rapporté l’ONG HRW.
Gisèle MOLOMA
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