Décès d’un élève sous-officier à Kassaï : Kenny Yamba interpelle les députés de la Commission Défense de l’Assemblée nationale….

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Décès d’un élève sous-officier à Kassaï : lettre ouverte aux députés de la Commission Défense de l’Assemblée nationale

 

 Kenny Yamba, militant politique, interpelle dans une lettre ouverte les députés de la Commission Défense de l'Assemblée nationale sur le décès de l'élève sous-officier Ngbanda Otto Ayoub, découvert sans vie le 5 février 2025 à la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui. Cette correspondance, dont Corbeau News a obtenu copie, pose des sérieuses questions sur les pratiques d'extorsion de fonds et l'absence d'accompagnement médical pendant la formation du jeune militaire.
Le ministre centrafricain de la défense, le douanier Claude Rameaux Bireau

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Kenny Yamba, militant politique, interpelle dans une lettre ouverte les députés de la Commission Défense de l’Assemblée nationale sur le décès de l’élève sous-officier Ngbanda Otto Ayoub, découvert sans vie le 5 février 2025 à la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui. Cette correspondance, dont Corbeau News a obtenu copie, pose des sérieuses questions sur les pratiques d’extorsion de fonds et l’absence d’accompagnement médical pendant la formation du jeune militaire.

Ci-dessous, l’extrait de la lettre ouverte :

 

Lettre ouverte aux députés de la Commission de Défense de l’Assemblée nationale centrafricaine.

 

Objet : Interpellation de Monsieur Biro sur le décès inexpliqué du jeune élève sous- officier Ngbanda Otto Ayoub

 

Messieurs,

Par la présente, nous souhaitons attirer votre attention sur une affaire d’une gravité exceptionnelle qui met en cause la responsabilité des Forces Armées Centrafricaines dans la gestion de leurs recrues.

Il s’agit là du décès inexpliqué du jeune élève sous-officier Ngbanda Otto Ayoub, dont la famille a été brutalement confrontée, le 5 février 2025, à la découverte de son corps sans vie à la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui, sans explication aucune sur les circonstances de ce drame.

Un décès entouré de zones d’ombre, Jusqu’à présent, aucune information officielle n’a été fournie à l’opinion publique et aux proches du défunt quant aux causes de sa mort.

Cette opacité alimente de légitimes suspicions et laisse penser à une volonté de dissimuler la vérité.

Les témoignages recueillis auprès de la famille révèlent des pratiques inquiétantes au sein de l’institution militaire :

  • Extorsion de fonds : Des cadres encadrants auraient exigé des paiements injustifiés (achat de tenues, équipements sportifs, cotisations hebdomadaires de 10 000 francs CFA, etc.).
  • Abandon médical : Avant son décès, alors qu’il était admis à l’antenne médicale du camp Kassaï, son père aurait été contraint de payer des frais de médicaments sans recevoir ni ordonnance ni diagnostic précis.
  • Indifférence institutionnelle : L’armée n’a pas jugé nécessaire de communiquer avec la famille sur l’état de santé d’Ayoub, ni avant son décès, ni après.

Des interrogations légitimes, face à cette situation indigne d’une institution censée former l’élite de notre armée nationale, nous exigeons des réponses claires et précises de la part de Monsieur Biro aux questions suivantes :

 

  • Quelle est la date exacte du décès d’Ayoub ?
  • Quelles sont les causes officielles de sa mort ?

 

 

Qui l’a transporté à l’hôpital communautaire et pour quelle raison ?

À quelle heure a-t-il été admis ?

Dans quel service a-t-il été pris en charge ? Par quel médecin ?

Quel diagnostic a été posé ?

Pourquoi sa famille a-t-elle été empêchée de le voir ?

 

Pourquoi l’armée n’a-t-elle pas pris la peine d’informer ses proches de son état de santé ?

Quels soins lui ont été prodigués avant son décès ?

Pourquoi son corps a-t-il été abandonné seul sur le sol de la morgue, sans qu’aucun cadre de l’école militaire ne soit présent ?

Pourquoi l’armée n’a-t-elle pas respecté les rites funéraires musulmans, alors qu’elle prend habituellement ces dispositions pour les recrues chrétiennes ou animistes ?

 

Un drame révélateur d’un dysfonctionnement plus profond, si ces questions restent sans réponse, il faudra conclure que la famille d’Ayoub a été victime d’une double injustice : d’abord l’extorsion financière subie pendant la formation de leur fils, ensuite le mépris dont ils ont fait l’objet après son décès. Cette affaire laisse à penser que : Il y a eu négligence grave, voire non-assistance à personne en danger. Le corps d’Ayoub a été traité avec un mépris inacceptable, en violation des principes élémentaires du respect des défunts. Une discrimination pourrait être en cause, de son entrée à l’école militaire jusqu’à sa sépulture, en raison de son appartenance religieuse. Messieurs, nous vous appelons à assumer votre rôle de contrôle en exigeant de monsieur BIRO une transparence totale sur cette affaire.

Il est de votre devoir de garantir que de tels actes ne se reproduisent plus et que justice soit rendue à Ngbanda Otto Ayoub.

AYOUB a-t-il été discriminé dès son entrée dans l’armée jusqu’à sa dernière demeure parce qu’il est musulman ? Nous exigeons des réponses.

 

Kenny YAMBA

Militant politique.[i]

 

kenyamba@hotmail.com