Bangui (République centrafricaine) – 8 oct. 2019 15:43
Un projet pour leur insertion sociale a été initié par les organisations humanitaires mais il a échoué.
Installés en 2013 sur le site de Gaoui, un quartier à la périphérie de N’Djamena, les réfugiés et retournés centrafricains font partie de plus de 6.000 réfugiés urbains vivant dans et aux alentours de la capitale tchadienne.
Cette frange de la population désœuvrée semble être abandonnée par les autorités de N’Djamena et les organisations humanitaires et les services sociaux de base sont quasi inexistants.
Même si la plupart des huttes de fortunes construites à l’aide des bâches sont tombées en lambeau et que les latrines semi-modernes ne fonctionnent plus, quelques personnes affirment à VOA Afrique qu’ils ont été bien traités. Toutefois ils se sont sentis délaissés les trois dernières années.
Il n’y a pas de centre de santé, et peu à manger, ont-ils confié. D’autres affirment qu’ils n’ont pas envie de rester dans ce camp à cause des serpents et autres reptiles qui les dérangent.
Compte tenu des conditions de vie très difficiles, les jeunes filles se livrent à la prostitution pour assurer leur pitance quotidienne. Et par manque de moyens, les enfants ne peuvent pas s’inscrire à l’école.
Pour aider ces personnes vulnérables à se prendre en charge, un projet de résilience pour la réinsertion sociale a été piloté par ACTED, une ONG partenaire du HCR en 2017.
L’ONG a payé six mois de loyers pour certains ménages identifiés avec un petit fonds pour les activités génératrices de revenus. Malheureusement, c’est un échec.
Une fois les six mois écoulés, les bénéficiaires n’ont plus de moyens et ils sont tous revenu sur le site.
Fatimé Adawaï, présidente des femmes retournées de la centrafrique, à N’Djamena, Tchad, le 2 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Pour Fatimé Adawaï, présidente des femmes retournées de la Centrafrique, l’ONG a donné entre 70 et 75.000 francs CFA à chaque famille.
“Avec 75.000, on paie l’école et les fournitures scolaires pour nos enfants et comment on peut vivre avec le reste ?”, s’interroge dame Fatimé.
Pour l’administrateur principal chargé de la protection du HCR au Tchad, Kinyanjui Boniface Macharia, si le système d’assistance mis en place pour insérer ces personnes vulnérables ne règlent pas le problème, le HCR sera obligé de les déplacer dans un autre camp à l’intérieur du pays.
Kinyanjui Boniface Macharia, administrateur principal chargé de la protection du HCR au Tchad, le 2 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
“Le but de ce projet était d’insérer les réfugiés et les retournés tchadiens dans la ville de N’Djamena. À travers ces activés économiques, ils devaient logiquement se prendre en charge. Mais si cela n’a pas réussi, mon institution va les transférer dans l’un des 14 camps au Tchad et dans les camps, il y a toujours des services disponibles”, a-t-il dit.
Le camp de Gaoui qui abrite environ 4.000 réfugiés, devrait être fermé dans les jours à venir.
Avec AFP/VOA
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