Le BRDC exige des poursuites après le rapport accablant sur les hydrocarbures

Rédigé le 12 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution monte au créneau. Dans un communiqué rendu public le 11 novembre 2025, la coalition de l’opposition démocratique centrafricaine réagit vivement au rapport du GI-TOC sur la gestion mafieuse du secteur pétrolier et exige que la justice centrafricaine se saisisse de l’affaire.
Ce qui indigne particulièrement l’opposition, c’est l’absence totale de réaction du gouvernement. Depuis la publication début novembre du rapport de l’Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale, aucune déclaration officielle n’a été faite. Pire encore, sur le plan judiciaire, aucune enquête ne semble avoir été ouverte malgré les accusations de dilapidation de deniers publics.
« Paradoxalement, aucune réaction officielle du gouvernement n’a encore été enregistrée à ce jour », constate le BRDC dans son communiqué. Ce mutisme face à des allégations aussi graves interroge. Quand un organisme international parle de gestion « mafieuse » et d’implication « profonde » de l’État dans la criminalité organisée, le silence vaut réponse.
La coalition d’opposition rappelle que ces révélations ne sortent pas de nulle part. Plusieurs missions du Fonds Monétaire International ont demandé avec insistance au gouvernement de revoir la structure des prix des hydrocarbures, qui demeurent les plus élevés d’Afrique centrale. Ces experts internationaux réclamaient également un retour au niveau des ressources fiscales liées aux hydrocarbures historiquement inscrit au budget général de l’État. Mais ces recommandations ont été méthodiquement ignorées par le régime Touadéra.
Pour le BRDC, la persistance de prix exorbitants alors que les recettes budgétaires continuent de fondre année après année prouve la non-transparence des politiques publiques dans le secteur pétrolier. Une opacité qui se retrouve également dans d’autres domaines comme les mines et les forêts, précise le communiqué.
Devant cette situation, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution formule des exigences claires. La coalition demande que les institutions nationales de contrôle et la justice centrafricaine s’autosaisissent de cette affaire « afin que toute la lumière soit faite dans le cadre du devoir de reddition qui est un principe cardinal en République ». Cette demande d’auto-saisine traduit le peu de confiance de l’opposition dans la volonté du pouvoir de faire la lumière sur ces allégations. En l’absence de plainte formelle ou de pression politique, les autorités judiciaires devront prendre l’initiative si elles veulent que justice soit faite.
Le communiqué du BRDC ne se contente pas de réclamer des enquêtes. Il condamne « avec la plus grande fermeté toute forme avérée d’institutionnalisation de la mafia dans la gestion de la chose publique ». Une formulation qui pointe directement la transformation de l’appareil d’État en instrument de captation de ressources au profit d’un clan. Martin Ziguélé, Crépin Mboli-Goumba, Nicolas Tiangaye, Mahamat Kamoun et autres se disent solidaires du peuple centrafricain qui souffre du chômage, de la vie chère, de la précarité quotidienne, de la maladie et du délabrement des infrastructures routières. Autant de maux aggravés par la dilapidation des ressources publiques dénoncée dans le rapport du GI-TOC.
Le BRDC va plus loin en rendant le président Touadéra personnellement responsable de « la montée en flèche de la misère dans notre pays depuis dix années consécutives ». L’opposition accuse le chef de l’État d’avoir pour « seule obsession désormais connue la confiscation du pouvoir de l’État ». Le rapport du GI-TOC estime les pertes fiscales à 30 millions de dollars, soit plus de 17 milliards de francs CFA détournés par des systèmes opaques au profit de proches du pouvoir nommément cités. Cette prise de position du BRDC place les institutions centrafricaines face à leurs responsabilités et leur degré d’indépendance face au pouvoir exécutif.
Anselme Mbata….
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