La mafia dans la prison de Ngaragba : un système de prédation institutionnalisé par le chef de sécurité, Laguélogo Brice

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La mafia carcérale de Ngaragba : un système de prédation institutionnalisé par le chef de sécurité, Laguélogo Brice

 

La mafia carcérale de Ngaragba : un système de prédation institutionnalisé par le chef de sécurité, Laguélogo BriceNgaragba, Prison de l’Injustice : L’Église Plaide pour une Réforme Face aux Abus Carcéraux
Dans une cellule de la prison de Ngaragba. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 La prison centrale de Ngaragba, située dans le septième arrondissement de Bangui, est devenue le lieu d’un scandale systémique qui défie toute notion de justice et d’humanité. Sous la direction implacable de son chef de sécurité, Laguélogo Brice, cet établissement pénitentiaire s’est transformé en une véritable entreprise criminelle où les droits les plus élémentaires des détenus sont quotidiennement bafoués.

 

Le système mis en place par Laguélogo Brice repose sur une exploitation méthodique de la misère carcérale. L’une des pratiques les plus choquantes concerne la location des cellules aux détenus. Dans le quartier baptisé “Maison Blanche 2” (MB2), chaque détenu est contraint de payer 5 000 francs CFA par mois pour avoir le privilège de dormir dans une cellule. Cette taxe illégale s’apparente à un loyer imposé à des personnes déjà privées de liberté.

MB2 est le quartier le plus concerné, mais d’autres zones seraient également soumises à cette taxe illégale. Les détenus n’ont pas le choix : s’ils ne payent pas, ils sont transférés dans un secteur redouté de la prison, voir même à la  Porte Rouge.

 

La Porte Rouge représente l’antichambre de l’enfer carcéral. Ce quartier de la prison de Ngaragba est souvent réservé aux détenus nouvellement arrivés et en attente d’affectation dans une cellule. Mais depuis quelques mois, la porte rouge est réservée uniquement à isoler les prisonniers atteints de tuberculose. Pour le chef de sécurité, c’est une occasion pour lui  d’utiliser comme outil de répression contre les détenus insolvables. Des hommes en parfaite santé se retrouvent ainsi délibérément exposés à la contamination, dans une indifférence totale des autorités sanitaires. Plusieurs sources au sein de la prison confirment que cette pratique délibérée équivaut à une condamnation à mort lente pour ceux qui osent défier le système.

 

L’emprise mafieuse de Laguélogo Brice ne s’arrête pas là. Il a instauré un véritable monopole commercial à l’intérieur des murs de la prison. Son épouse approvisionne régulièrement l’établissement en gâteaux de qualité exécrable, si durs et souvent si périmés que les détenus les surnomment “les gâteaux robots”. Ces produits impropres à la consommation sont pourtant vendus à prix fort aux prisonniers qui n’ont d’autre choix que de les acheter pour survivre.

 

Parallèlement, Laguélogo Brice a mis sur pied un système de taxation qui rivalise avec les pires pratiques des milices armées. Les détenus qui tentent de subsister en vendant quelques produits de base :    arachides, poisson fumé, oignons ou autres condiments,  doivent verser une part de leurs maigres revenus au chef de sécurité. Ce racket organisé s’effectue au vu et au su de toute l’administration pénitentiaire, dans une impunité totale.

 

Ce qui rend ce scandale encore plus révoltant, c’est le silence complice des plus hautes autorités du pays. Le ministère de la Justice, la présidence de la République et l’ensemble des institutions chargées du contrôle des prisons sont parfaitement informés de ces pratiques depuis des années. Les médias locaux ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme, sans que cela ne provoque la moindre réaction officielle.

 

Laguélogo Brice, loin de se cacher, agit avec une arrogance déconcertante. Il aurait même déclaré à plusieurs reprises que personne ne pourrait l’arrêter, un défi lancé à l’État de droit qui en dit long sur le niveau de corruption et de complaisance qui règne dans le système pénitentiaire centrafricain.

 

Derrière ces faits sordides se cache une réalité encore plus sombre : la prison de Ngaragba n’est plus un lieu de justice, mais un espace où se perpétue une violence institutionnalisée. Les détenus subissent une double peine : celle prononcée par les tribunaux, et celle, bien plus cruelle, infligée par leurs geôliers.

 

Alors que la communauté internationale se préoccupe régulièrement de la situation des droits de l’homme en Centrafrique, ce scandale persistant dans la principale prison du pays en dit long sur l’ampleur du travail qui reste à faire. Tant que des responsables comme Laguélogo Brice pourront agir en toute impunité, tant que les autorités fermeront les yeux sur ces pratiques moyenâgeuses, la notion même de justice restera un vain mot dans les geôles centrafricaines.

 

La situation à Ngaragba n’est pas seulement un dysfonctionnement,  c’est la preuve d’un système carcéral qui a totalement perdu de vue sa mission de réinsertion et de justice. Elle pose des questions fondamentales sur l’état de droit en Centrafrique et sur la capacité des institutions à protéger les plus vulnérables, même – et surtout – lorsqu’ils sont entre les mains de l’État….

 

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