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La lumière et l’ombre : Disparités d’électricité à Bangui

La lumière et l’ombre : Disparités d’électricité à Bangui

Poste de l’ÉNERCA de Gobongo. Credit photo : Mickael Kossi/CNC.

 

 

 

Bangui, 19  janvier 2024 (CNC) – La République centrafricaine, malgré ses richesses naturelles et energetiques, est confrontée à une crise énergétique profonde, illustrée de manière frappante par les inégalités dans la distribution de l’électricité. Alors que le quartier qui entoure la résidence du président putschiste Faustin-Archange Touadéra jouit d’une alimentation électrique ininterrompue, des infrastructures essentielles, notamment les hôpitaux, sont fréquemment plongées dans l’obscurité. Cette situation soulève des questions cruciales sur l’équité, la gouvernance et le développement durable. 

  

Contexte énergétique en République centrafricaine : 

  

Le pays, riche en ressources et moins peuplé, fait face à une paradoxale pénurie d’électricité. Malgré les potentialités en énergie hydroélectrique et solaire, la République centrafricaine lutte pour fournir une alimentation électrique fiable à ses citoyens. Cette insuffisance est exacerbée par des infrastructures vieillissantes et un manque d’investissement dans le secteur énergétique. 

  

Des voix du peuple : 

  

Les post des compatriotes centrafricains sur les réseaux sociaux reflètent l’exaspération populaire. Ils soulèvent la question de savoir pourquoi des quartiers résidentiels privilégiés, comme celui du président, bénéficient d’une alimentation électrique constante alors que des services essentiels, notamment les hôpitaux, sont laissés dans le besoin. 

  

Impact sur la santé publique et la société : 

  

L’absence d’électricité fiable dans les hôpitaux est alarmante. Les conséquences vont au-delà de l’inconfort ; elles sont une question de vie ou de mort. Pour plusieurs Centrafricains contactés par la Rédaction, si dans les hôpitaux, où il y’a des médicaments qui doivent être conservés à une certaine température, des malades qui dorment avec l’oxygène au nez, des morgues ou reposent nos parents décédés et en attente de leur inhumation, si les autorités ne pensent pas les alimenter en électricité, c’est que le poids des charges dépasse leur cou et il faut qu’elles démissionnent.  

 

Cette situation crée en outre un fossé social, où une petite élite a accès à des services de base, tandis que la majorité de la population est laissée pour compte. 

  

L’électricité comme symbole d’inégalités : 

  

Depuis l’accession de la République centrafricaine à la souveraineté internationale, l’électricité est aperçue comme un luxe dans le pays. Les populations dans l’arrière-pays ne savent ce que certains appellent dans la capitale électricité. Même dans la capitale aussi, cette électricité est un symbole d’inégalité sur tous les plans. Cette crise énergétique est le reflet de problèmes plus larges : inégalités économiques, disparités régionales, et manque de priorisation des besoins de base par les autorités. 

  

Il y’a lieu de rappeler que la crise de l’électricité en République centrafricaine est un microcosme des défis plus larges auxquels le pays est confronté. Elle souligne la nécessité de repenser la gestion des ressources et d’investir dans une infrastructure durable qui bénéficie à tous les citoyens, et pas seulement à une élite privilégiée. La lumière doit briller pour tous, pas seulement pour quelques-uns. 

  

Par Éric Azoumi 

 

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