jeudi, novembre 28, 2024
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La libération de Daniel Nzéwé : Un régime qui protège ses faussaires….

La libération de Daniel Nzéwé : Un régime qui protège ses faussaires….

 

Nzéwé Daniel, chargé de mission au ministère de la jeunesse et des sports, interpellé par la gendarmerie dans une affaire de l'imitation de signature du directeur de cabinet de la présidence dans une escroquerie des investisseurs étrangers
Nzéwé Daniel, chargé de mission au ministère de la jeunesse et des sports

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

Le grand faussaire Daniel Nzéwé, responsable de détournements dépassant les trois milliards de francs CFA, vient d’être libéré sur ordre direct du président Faustin-Archange Touadéra. Cette décision stupéfiante intervient quelques semaines après son incarcération à la Section de recherche et d’investigation (SRI) pour des faits d’une exceptionnelle gravité.

 

La libération de Daniel Nzéwé : une criminalité systémique

 

L’affaire Nzéwé révèle l’ampleur de la décomposition morale au sommet de l’État centrafricain. Ce criminel notoire, qui officiait comme chargé de mission au ministère de la Jeunesse et des Sports sous son nom d’emprunt de Daniel Nzéwé,  son patronyme de naissance étant Daniel Kolikanga,  avait tissé un réseau d’influence tentaculaire au cœur du pouvoir. Sa libération démontre que la République centrafricaine est désormais dirigée par un système mafieux où l’impunité des escrocs est érigée en principe de gouvernement.

 

Les escroqueries de Nzéwé de son vrai nom Kolikanga, atteignent des sommets vertigineux : production industrielle de faux documents officiels, usurpation de signatures présidentielles, détournements massifs de fonds publics, arnaque d’investisseurs étrangers. Le préjudice total dépasse les trois milliards de francs CFA, sans compter les dégâts en termes d’image pour le pays.

 

La libération de Daniel Nzéwé : Un système de protection au plus haut niveau

 

La chute puis la libération express de Nzéwé dévoilent l’ampleur des protections dont il bénéficie. Au premier rang de ses soutiens figurent Donatien Maleyombo, chef de cabinet à la présidence, Bienvenu Touadéra, présenté comme le frère du président, et Émeri Denam, chargé de mission présidentielle. Ces personnalités ont activé leurs réseaux pour obtenir sa libération, piétinant ainsi l’autorité de la justice.

 

Plus inquiétant encore, cette libération s’inscrit dans une logique systémique du régime de Baba Kongoboro qui s’entoure délibérément de criminels notoires. Les exemples sont légion :

Emile Parfait Simb, architecte de la loi sur les cryptomonnaies, recherché au Cameroun et par plusieurs juridictions internationales pour escroquerie, bénéficie pourtant d’un passeport diplomatique centrafricain. Héritier Rodolphe Doneng, ministre de la Jeunesse et des Sports,  chef de la milice des Requins, auteur de plusieurs assassinats, dont  l’assassinat de l’ancienne Présidente  des femmes juristes et de ses trois enfants carbonisés dans leur domicile, occupe tranquillement son poste ministériel. Ernest Mada, ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement, responsable du détournement de 80 millions de francs destinés à l’éducation lors de son passage comme directeur de cabinet au ministère de l’Éducation, poursuit sa carrière sans être inquiété.  Et plus grave monsieur Jules Ndjawé, le camerounais, un grand braqueur de Paris, occupe actuellement le poste du ministre conseiller à la présidence, malgré sa bagarre avec son collègue lors du référendum au lycée Boganda de Bangui en présence de Touadera lui même.  Ces nominations ne sont pas des cas isolés mais reflètent une politique délibérée du président Touadéra de s’entourer d’individus aux parcours criminels avérés.

 

Une criminalité d’État institutionnalisée

 

La libération de Nzéwé s’inscrit dans une politique plus large de protection des criminels. Le régime Touadéra a systématiquement accordé des postes officiels et des passeports diplomatiques à des escrocs notoires, des chefs de milice et des individus poursuivis par la justice internationale. Cette stratégie délibérée vise à créer un système où la criminalité devient un mode normal de gouvernance en Centrafrique.

 

L’affaire Nzéwé révèle également les connexions troubles du régime avec des réseaux criminels internationaux. Le cas de Emile Parfait Simb, ce Camerounais recherché par plusieurs juridictions pour des escroqueries massives mais promu architecte de la politique centrafricaine en matière de cryptomonnaies, est emblématique de cette dérive. De même, la nomination comme ministre conseiller de la présidence d’un ancien braqueur camerounais démontre le mépris total des institutions.

 

Un État gangréné

 

La mise en liberté de Nzéwé porte un coup fatal à la crédibilité déjà chancelante de l’État centrafricain. Elle confirme que sous le régime Touadéra, la criminalité en col blanc bénéficie d’une totale impunité dès lors qu’elle sert les intérêts du pouvoir. Cette situation désastreuse hypothèque gravement l’avenir du pays.

 

L’ampleur des dégâts dépasse largement le cadre financier. C’est toute l’architecture institutionnelle qui s’effondre quand un faussaire multirécidiviste peut ainsi narguer la justice grâce à ses protections politiques. La République centrafricaine s’installe définitivement sur un système où la criminalité organisée est érigée à l’exercice du pouvoir.

 

La libération de Nzéwé marque un nouveau palier dans la décomposition de l’État. Elle démontre que le régime Touadéra a définitivement rompu avec les principes élémentaires de l’État de droit pour installer un système fondé sur la corruption et l’impunité. Cette dérive mafieuse compromet durablement les perspectives de développement du pays et mine la confiance des partenaires internationaux.

 

Face à ce naufrage moral, il devient urgent que les forces vives de la nation se mobilisent pour exiger le retour à une gouvernance respectueuse des lois. Sans un sursaut éthique majeur, la Centrafrique risque de s’enfoncer définitivement dans un système où la criminalité devient la norme et l’impunité la règle.

 

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