La justice instrumentalisée ? Les arrestations en cascade et le spectre du règlement de comptes après le drame du lycée Boganda

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La justice instrumentalisée ? Les arrestations en cascade et le spectre du règlement de comptes après le drame du lycée Boganda

 

La justice instrumentalisée ? Les arrestations en cascade et le spectre du règlement de comptes après le drame du lycée Boganda
Dr Crescent Beninga, porte-parole du GTSC incarcéré, filmé et exposé sur ordre du DG de la police Zokoué.

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Depuis la tragédie du lycée Barthélémy-Boganda, une série d’arrestations rapides interroge sur l’usage que fait le pouvoir de l’appareil judiciaire. Ces interpellations visent-elles vraiment la vérité ou servent-elles d’autres intérêts ?

 

Des arrestations qui tombent à point nommé

 

L’encre du rapport de la protection civile était à peine sèche que les menottes claquaient déjà. Le directeur général de l’ENERCA, le Dr Paul Crescent -Beninga, Gervais Lakosso et l’avocat Mandéndjapou : tous dans le collimateur en quelques jours des forces de l’ordre . Hugues Francis-Mongoume, vice-président du parti ITA, ne mâche pas ses mots : selon lui, ces arrestations détournent l’attention des vraies responsabilités.

 

Le rapport officiel pointe des dysfonctionnements à tous les niveaux, mais l’État de Faustin-Archange Touadéra préfère désigner des coupables individuels. Plus facile de calmer la colère populaire en montrant du doigt quelques personnes plutôt que de reconnaître ses propres manquements.

 

La société civile dans le viseur

 

L’interdiction de la marche pacifique en mémoire des victimes a surpris. À Bambari, les autorités accompagnent une manifestation similaire. À Bangui, elles l’interdisent et arrêtent ses organisateurs. Cette différence de traitement ne relève pas du hasard.

 

Les personnalités arrêtées représentaient les familles en deuil, sans agenda politique personnel. Mongoume y voit une stratégie délibérée : faire taire ceux qui posent les bonnes questions. Quand le deuil devient suspect aux yeux du pouvoir, c’est que quelque chose ne tourne pas rond.

 

Une justice qui choisit ses cibles

 

L’arrestation du directeur de l’ENERCA pose question. Pourquoi lui et pas son ministre de tutelle? Encore son PCA qui nomme à tout va à l’ÉNERCA ?Le secteur de l’énergie devient le bouc émissaire parfait, évitant d’examiner de près les ministères de l’Éducation ou de la Santé.

 

Martin Ziguélé, président du MLPC, réclame une enquête parlementaire indépendante. Une démarche logique quand on cherche vraiment la vérité. Mais les arrestations express, avant même qu’une investigation sérieuse ne commence, laissent penser à autre chose qu’à la recherche de la justice.

 

Deux poids, deux mesures

 

L’autorisation accordée à Bambari et le refus opposé à Bangui révèlent une application à géométrie variable de la loi. Les mêmes autorités qui escortent une marche dans une ville empêchent brutalement la même initiative dans la capitale.

 

Cette incohérence ne s’explique que par la volonté de contrôler qui peut s’exprimer et où. Le gouvernement invoque la “non-conformité” pour justifier ses décisions, mais cette excuse masque mal une répression ciblée contre ceux qui demandent des comptes.

 

Un deuil national confisqué

 

Les familles des 29 victimes avaient besoin de se rassembler, de pleurer ensemble, de donner un sens à leur perte. Cette marche interdite leur enlève cette possibilité de faire leur deuil collectivement.

 

En empêchant ces rassemblements, l’État prive les Centrafricains d’un moment de solidarité nationale pourtant nécessaire. Cette confiscation du deuil aggrave la souffrance des proches et empêche la société de tourner la page dans la dignité.

 

L’autoritarisme masqué

 

Cette gestion de la tragédie révèle une méthode de gouvernement troublante. Plutôt que d’accepter les critiques légitimes, le pouvoir préfère faire taire ses détracteurs. Mongoume alerte sur cette tendance qui pourrait devenir la norme.

 

L’absence d’enquête approfondie, comme celle proposée par Ziguélé, montre que l’État veut contrôler le récit des événements plutôt que d’établir la vérité. Cette approche compromet la confiance des citoyens dans leurs institutions et divise le pays au lieu de l’unir face au drame….

 

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