La dictature s’enracine en Centrafrique :  le marché Pétévo devient “Marché Professeur Faustin Archange Touadera”

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La dictature s’enracine en Centrafrique :  le marché Pétévo devient “Marché Professeur Faustin Archange Touadera

 

La dictature s’enracine en Centrafrique :  le marché Pétévo devient "Marché Professeur Faustin Archange Touadera"
rond-point du marché Pétévo . CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 En effet, le président de la délégation spéciale de la ville de Bangui, Emile-Gros-Raymond Nakombo, vient de signer un arrêté rebaptisant le marché Pétévo du 6e arrondissement au nom du président Faustin-Archange Touadera. Cette décision rompt avec 40 ans de tradition républicaine centrafricaine, où aucun chef d’État n’avait donné son nom à un marché public de son vivant, sauf celui du marché central, à l’époque baptisé marché Bokassa.

 

Effectivement, cette pratique rappelle des méthodes de personnalisation du pouvoir observées dans plusieurs pays africains. Le timing de cette décision interpelle également, survenant 17 mois après l’adoption d’une nouvelle Constitution qui supprime la limitation des mandats présidentiels et instaure au passage une dictature qui ne dit pas son nom.

 

“Cette décision est inquiétante. En effet, baptisé le nom d’un marché à celui de Professeur Faustin Archange Touadera  marque une dérive autoritaire progressive dans notre pays”, note Julien Kanga, Professeur au lycée d’État des rapides de Bangui. Certes, il établit un parallèle avec l’ancien président Bokassa, qui avait multiplié ce type de pratiques avant de s’autoproclamer empereur.

 

Assurément, cette tendance à la personnification du pouvoir par le Professeur Faustin Archange Touadera  s’observe aussi dans d’autres domaines. Le visage du président Touadera, surnommé Baba Kongoboro, apparaît désormais sur de nombreux supports à Bangui : affiches, t-shirts, panneaux publicitaires, le nom de la rue, le nom d’un centre de formation et bien d’autres…, et peut être le nom d’une église dans les prochains mois.

 

Manifestement, cette décision du maire de Bangui intervient dans un contexte où le débat démocratique se réduit progressivement dans le pays. Les voix critiques peinent à se faire entendre, tandis que le pouvoir du Professeur Faustin Archange Touadera  renforce son emprise sur les institutions.

 

L’opposition dénonce une manœuvre politique visant à ancrer durablement l’image du Professeur Faustin Archange Touadera  dans l’espace public. En effet, elle y voit les signes d’une dérive autoritaire qui s’installe progressivement dans ce pays d’Afrique centrale.

 

Cette décision administrative, apparemment anodine, pourrait en effet présager d’autres mesures similaires dans les mois à venir. Les observateurs de la vie politique centrafricaine restent vigilants quant à l’évolution de la situation dans le pays.

 

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