Bangui, 3 mars 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Le constat est dur pour le pays mais il faut regarder la réalité en face : la Centrafrique n’a jamais été aussi seule sur l’échiquier mondial ! Pourquoi aucun nouveau partenaire ne souhaite investir en Centrafrique ? Le pays a-t-il les capacités de se sortir de l’ornière ? La population peut-elle espérer voir son quotidien s’améliorer dans un avenir proche ? Autant de questions qui méritent de s’y arrêter un instant.
L’optimisme n’est pas de rigueur, malgré les efforts déployés par le pouvoir de Bangui. Au cours de ces derniers mois, le président Touadéra a multiplié les rencontres internationales, que ce soit à l’occasion de différents sommets ou au Palais de la Renaissance. De même, Mme Baïpo Témon, ministre des affaires étrangères et de la francophonie s’est entretenue avec plusieurs de ses homologues afin d’inciter les entreprises étrangères à s’engager en RCA, en vain ! Dans Bangui, beaucoup critiquent son action jugée d’apparence mais sans réelle efficacité puisque rien de concret ne sort de ses nombreux déplacements.
Le contexte actuel n’est pas favorable pour des potentiels nouveaux investisseurs. En effet, la situation sécuritaire toujours préoccupante et non maitrisée n’incite pas de nouveaux partenaires à s’installer dans le pays. Par ailleurs, le niveau de corruption des élites centrafricaines et le détournement d’argent les dissuadent également, le pays étant reconnu comme l’un des plus corrompus au monde.
Le virage pris à la fin de l’année 2017 par le pouvoir en place et les choix qui en découlent pèsent énormément dans la situation d’isolement de la RCA. La coopération avec la Russie est tout sauf bénéfique pour le pays puisqu’aucun investissement significatif n’a été réalisé au cours des quatre dernières années par Moscou à son profit. C’est pourtant dans les toutes premières années d’une coopération que l’effort doit être réalisé or, même la Russie n’a pas daigné investir massivement dans le développement du pays. Pire encore, le choix de recourir à la société de mercenaires Wagner a sonné le glas. Rappelons que la convention de Libreville de 1977 qui est toujours en vigueur traite de l’élimination du mercenariat en Afrique… Convention que le pouvoir de Bangui semble méconnaitre.
Toujours est-il que les pays qui pourraient être tentés d’investir sur les bords de l’Oubangui refusent de le faire pour ne pas avoir à tremper dans ces histoires de mercenaires afin de ne pas être à leur tour mis à l’écart par la communauté internationale ! Or, dans le monde d’aujourd’hui, il n’est pas possible de s’en sortir seul.
Ce qui est dangereux, c’est de s’enfermer dans ses certitudes et de poursuivre dans la mauvaise direction au risque de sacrifier l’avenir de toute une population. A un moment donné, la raison doit reprendre le dessus !
Par Alain Nzilo
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