Rédigé par Anselme Mbata
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 19 mai 2022
Bangui (CNC) – Alors que la situation sécuritaire dans le pays se dégrade du jour en jour, l’armée nationale et ses alliées mercenaires russes traversent un moment difficile. Plusieurs opérations militaires sur le terrain ont été suspendues, les primes générales d’alimentations des éléments déployés sur le terrain ont été drastiquement réduites. Dans l’arrière-pays, les soldats FACA et leurs alliés russes utilisent désormais des motocyclettes appartenant aux particuliers pour des patrouilles militaires. C’est inédit. L’État touche le fonds.
L’État centrafricain ne dispose plus des ressources financières nécessaires pour entretenir son armée. Ce manque de moyens financiers est visible à plusieurs niveaux. D’abord le gouvernement ne peut plus assurer le versement des primes générales d’alimentation des soldats ni celles de déploiement. Plusieurs opérations militaires sur le terrain ont été suspendues en raison d’une rupture dans la chaîne d’approvisionnement en carburant de l’armée. Ce qui pousse les soldats déployés sur le terrain à emprunter des motocyclettes appartenant aux particuliers pour des patrouilles militaires. Et les conséquences sont visibles sur le théâtre d’opérations.
La semaine dernière, à Ouadda, dans la Haute-Kotto , une attaque des combattants rebelles du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), appuyé par ceux de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC) contre les positions de l’armée nationale dans la ville avait poussé tous les soldats déployés dans cette sous-préfecture à prendre la poudre d’escampette. Ils ont du traverser à pieds dans la brousse durant des jours avant de sortir vers Ndélé, dans le Bamingui-Bangoran. Le renfort, qui devrait quitter Bria pour aller sur le théâtre de l’opération à Ouadda, n’a pas pu avoir lieu. Tous les véhicules militaires n’ont plus de carburant, et les motocyclettes, pour la plupart appartenant aux particuliers, ne sont pas aussi pratiques pour ce genre d’opération.
Sur le terrain, les mercenaires russes justifient leur immobilité par un problème d’effectif, tandis qu’à Bangui, les griots du régime accusent la France d’avoir mis la pression sur Total de ne pas approvisionner l’armée nationale et ses alliés russes en carburant. Faux! Rétorque un pompiste centrafricain travaillant à la station Total du croisement du quatrième arrondissement. D’après lui, Total n’est pas le seul fournisseur de carburant en République centrafricaine.
Et ce n’est pas tout! Sur certains théâtres d’opérations, les soldats sont découragés, démotivés en raison du non-versement de leur prime générale d’alimentation.
À quand cela va s’arrêter?
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