Dialogue politique avec l’opposition : le gouvernement montre enfin son vrai visage et pose ses conditions

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Dialogue politique avec l’opposition : le gouvernement montre enfin son vrai visage et pose ses conditions

 

Dialogue politique avec l’opposition : le gouvernement montre enfin son vrai visage et pose ses conditions
L’ex-détenu Maxime Balalou, ministtre de la communication, porte-parole du gouvernement

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le gouvernement centrafricain fixe des conditions strictes pour un dialogue politique, centrées sur la constitution de 2023, contestée par l’opposition, qui exige des clarifications.

 

Le ministre de la Communication et des Médias, l’ex-détenu Maxime Balalou, a exposé, lors de sa conférence de presse hebdomadaire la semaine dernière à Bangui, les prérequis du gouvernement pour un dialogue politique avec l’opposition. Ces déclarations répondent à une demande insistante du Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) et d’autres partis, qui appellent à des discussions sur la légitimité de la constitution adoptée en août 2023, la refonte de l’Autorité nationale des élections (ANE) et la recomposition du Conseil constitutionnel.

 

L’ex-détenu Maxime Balalou a affirmé que tout dialogue devra se tenir dans le cadre de la constitution en vigueur, sans clarifier s’il s’agit de celle de 2016 ou de 2023. Cette absence de précision est perçue par des observateurs comme une tentative du gouvernement de maintenir l’ambiguïté pour imposer la constitution de 2023, rejetée par l’opposition. Le BRDC soutient que ce texte, adopté lors d’un référendum controversé le 30 juillet 2023, contrevient à la constitution de 2016, qui limitait le mandat présidentiel à cinq ans, renouvelable une seule fois. Le président Faustin-Archange Touadéra, ayant prêté serment deux fois sur la constitution de 2016, n’avait, selon des juristes centrafricains et internationaux, aucune base légale pour initier une modification des clauses verrouillées.

 

Le référendum de 2023, qui a enregistré un taux de participation officiel de 61 % et un « oui » à 95,27 % selon l’ANE, est dénoncé comme frauduleux. Le coordinateur du BRDC, Crépin Mboli-Goumba, affirme que la participation réelle n’a pas dépassé 13 % et que des bulletins « non » étaient absents dans de nombreux bureaux. Des observateurs notent également l’implication du groupe Wagner, accusé par des observateurs d’avoir encadré le scrutin et influencé les résultats, renforçant les accusations de manipulation.

 

La genèse de la constitution de 2023 est tout aussi contestée. En 2022, la Cour constitutionnelle, présidée par Danièle Darlan, avait rejeté une tentative de rédaction d’une nouvelle constitution, jugeant que les conditions légales, comme la mise en place d’un Sénat, n’étaient pas remplies. En janvier 2023, Danièle Darlan a été démise de ses fonctions par décret présidentiel, une décision qualifiée d’illégale par le BRDC. Son successeur, Jean-Pierre Waboé, a validé la loi encadrant le référendum, alimentant les critiques sur l’indépendance du Conseil constitutionnel, anciennement Cour constitutionnelle.

 

L’opposition exige un dialogue préalable aux élections pour clarifier la validité de la constitution de 2023, réformer l’ANE et recomposer le Conseil constitutionnel. Cependant, des observateurs estiment que le président Touadéra, tout en se disant ouvert au dialogue, adopte une stratégie dilatoire en renvoyant à l’opposition la responsabilité de proposer un cadre de discussion. Cette approche, selon eux, vise à gagner du temps et à légitimer un cadre constitutionnel contesté sous la pression de la communauté internationale.

 

Lors de sa conférence, l’ex-détenu Maxime Balalou a salué les initiatives de groupes armés, comme l’IPC d’Ali Darassa et le mouvement 3R, qui ont déposé les armes, les présentant comme un signal positif pour la réconciliation. Il a appelé à des échanges « sincères », affirmant que « le peuple sera témoin » des débats. Des observateurs, toutefois, perçoivent ces propos comme une tentative de détourner l’attention des véritables enjeux constitutionnels et électoraux.

 

Le gouvernement maintient sa position, insistant sur le respect de la constitution de 2023, tandis que l’opposition campe sur la nécessité d’un dialogue basé sur la constitution de 2016 et des institutions impartiales. Cette divergence rend incertaine la perspective d’un dialogue inclusif et consensuel….

 

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