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Déni et réalité : le fossé flagrant entre les paroles du procureur et la dure réalité des droits humains

Déni et réalité : le fossé flagrant entre les paroles du procureur et la dure réalité des droits humains

 

Le magistra Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui
Le magistra Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui

 

 

Bangui, 03 avril 2024 (CNC)

 Le procureur de la République s’exprime à la radio Guira FM, un gouffre se creuse entre ses affirmations et les vérités vécues sur le terrain. Une dichotomie qui mérite une analyse.

 

Lors de sa récente intervention radiophonique sur Guira FM de la MINUSCA dans l’émission « Carrefour des droits de l’homme », le procureur de la République a présenté une version des faits qui semble étrangement éloignée de la réalité quotidienne des citoyens. Sa déclaration, bien que pleine d’assurance, s’est rapidement heurtée à la complexité et à la gravité des situations rapportées par les témoins et les victimes de violences et de violations des droits de l’homme dans le pays.

 

Le procureur, avec une aisance rhétorique, a récité son cours de l’ÉNAM, espérant peut-être brosser un tableau rassurant de la situation des droits de l’homme dans le pays. Cependant, les témoignages recueillis sur le terrain racontent une toute autre histoire, marquée par des violations flagrantes des droits de l’homme, en particulier à l’encontre des plus vulnérables : les enfants.

 

Des informations inquiétantes recueillies par la rédaction du CNC indiquent que des mineurs, des adolescents et des enfants ont été arrêtés par des forces de l’ordre et les mercenaires du groupe Wagner  . Ces jeunes individus, loin de toute forme de criminalité, se retrouvent jetés dans les abîmes d’un système judiciaire qui semble les abandonner à leur sort dès leur arrestation. Les conditions de détention à l’Office central de répression du banditisme (OCRB), suivies de leur transfert au camp de Roux, suscitent de vives inquiétudes. Des cellules surpeuplées, des conditions insalubres, où la maladie et la faim sont quotidiennes, et où la mort semble parfois être la seule échappatoire.

 

Des témoins parlent de traitements inhumains, de tortures, d’enfants battus et battus, certains succombant à leurs blessures sous le regard indifférent des autorités. Ces récits sont d’autant plus déchirants qu’ils contrastent fortement avec le discours officiel du procureur, qui semble ignorer la gravité et l’urgence de ces situations.

 

L’interview du procureur, loin d’être un cas isolé, met en lumière un problème plus large : le déni et la minimisation des violations des droits de l’homme par des entités censées les protéger. Ce clivage entre le discours officiel et la réalité vécue par la population soulève des questions fondamentales sur la crédibilité et l’efficacité des institutions chargées de défendre les principes des droits de l’homme dans le pays.

 

La situation exige une attention immédiate et des mesures concrètes. Il ne suffit pas de reconnaître l’existence de ces problèmes ; Il est impératif d’agir de manière décisive pour protéger les plus vulnérables et restaurer la confiance dans les institutions censées défendre les principes fondamentaux des droits de l’homme.

 

La divergence entre les déclarations du procureur et la réalité des droits de l’homme en République centrafricaine est alarmante. Une réflexion profonde et des actions concrètes sont nécessaires.

 

Par Éric Azoumi

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