Le ministre de la justice exprime son opposition au projet de réforme de la constitution. Il était l’une des figures du pouvoir en place.
C’est un séisme politique en Guinée ! Le ministre de la Justice, Cheick Sako, a démissionné de ses fonctions le 20 mai dernier, a-t-on appris ce lundi 27 mai. Et la période de cette annonce n’est pas anodine puisque la Guinée est en plein débat sur une révision de la constitution. Un projet voulu par le président auquel s’oppose visiblement le ministre de la Justice, ce qui a surpris beaucoup de monde sur place. Certains saluent ausi sa décision.
Politique .
Si la démission a supris, c’est parce que Cheick Sako, avocat, deuxième dans l’ordre protocolaire du gouvernement et en poste depuis cinq ans, est considéré comme l’un des pontes du régime Condé. “Tirant les conséquences de votre silence depuis le 4 avril 2019, jour de notre entretien et de la remise du courrier vous demandant de me remplacer dans mes fonctions de ministre de la Justice, garde des Sceaux, je vous présente ma démission du gouvernement”, a-t-il écrit depuis Montpellier, dans le sud de la France, sa résidence secondaire.
Problèmes relationnels
Cependant, des proches du désormais ex-ministre estiment que d’autres raisons ont motivé cette démission, même si elles ne figurent pas dans la lettre transmise au président Condé. Cheick Sako aurait ainsi des problèmes relationnels avec un autre cacique du régime, le président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, Amadou Damaro Camara. Selonl’hebdomadaire Jeune Afrique, celui-ci, connu pour ses sorties tonitruantes, aurait début avril qualifié la justice Guinéenne de “pourrie“.
Contacté, Cheick Sako n’a pas souhaité commenté son départ du gouvernement à un peu plus d’un an de la fin du deuxième et dernier mandat d’Alpha Condé
Par Eric Topona pour DW.