Bangui (République centrafricaine) – Désormais, le Sangocoin est dans le viseur des Nations unies. Pour les diplomates de l’ONU, le fait d’utiliser le Bitcoin comme monnaie de référence en République centrafricaine est non seulement dangereux pour la stabilité du pays, mais également peut placer indélicatement les Centrafricains dans une situation financière difficile.
Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 15 août 2022
Le Sangocoin est dans le viseur des nations unies
Deux mois après l’adoption d’une loi qui légalise l’usage des cryptomonnaies, les autorités centrafricaines ont lancé, début juillet 2022, la cryptomonnaie centrafricaine appelée « Sangocoin ». C’est-à-dire que le Sangocoin succède au bitcoin en Centrafrique.
Les officiels Centrafricains qui s’apprêtaient à sabrer le champagne avaient pourtant déployé les grands moyens pour convaincre. L’investissement dans le Oken ouvrait l’accès aux mines du pays (tokenisation des ressources) et à la propriété foncière du pays dans un futur quartier de Bangui dédié aux cryptes et aux univers parallèles (Metavers).
De plus, les détenteurs de coin Sango pourront acquérir le é-résidence et la citoyenneté du pays s’ils bloquaient l’équivalent de 60 000 $ de coins Sango pendant 5 ans. Au-delà des 5 ans, les tokens leur seront rendus.
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Mais pour les Nations unies, la cryptomonnaie constitue un actif financier instable pouvant entraîner « des risques et des coûts sociaux. Même son de cloche du côté du fonds monétaire international qui a exprimé l’opinion que les cryptomonnaies présentent des risques en tant que monnaie légale ». Ceci dit, le bitcoin et son frère cadet le Sangocoin, érigés en monnaie légale en République centrafricaine constituent un danger non seulement pour le pays, mais aussi pour la population centrafricaine. Le Sangocoin est dans le viseur des nations unies.
Mais les autorités du pays, face à la pression de la communauté internationale, en particulier le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la CEMAC et la banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), se sont rapprochées des autorités monétaires d’Afrique centrale en vue de bénéficier de l’expertise de l’institution financière d’Afrique centrale pour l’élaboration d’un cadre régissant les cryptomonnaies.
Ainsi, le CNUCED a toutefois exhorté les gouvernements à « maintenir l’émission et la distribution d’espèces », compte tenu du risque d’aggravation de la fracture numérique dans le pays.
En effet, si les cryptomonnaies peuvent faciliter les envois de fonds, la CNUCED a averti qu’elles pouvaient aussi permettre des fraudes et encourager l’évasion fiscale par le biais de flux financiers illicites – à l’instar d’un paradis fiscal, où il est difficile d’identifier qui possède quoi.
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