Bangui, 29 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Depuis le début de contre-offensive des forces gouvernementales contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) en janvier dernier, les autorités centrafricaines ont suivi une stratégie militaire qui a violé les principes fondamentaux du droit international humanitaire et les droits humains. Elles n’ont fait aucune différence entre les objectifs civils et militaires ni respecté le principe d’un recours proportionné à la force. Sa stratégie a délibérément visé les populations civiles au travers de nombreux crimes : incendie massif des habitations, assassinat, arrestation massive et arbitraire, agression sexuelle, etc.. Mais ce jeudi 25 novembre, à Aïgbado, situé à 75 kilomètres de Bria sur l’axe Ndélé, c’est une nouvelle étape qui est franchie. On assiste au massacre de plusieurs civils, la destruction et l’incendie de plusieurs centaines d’habitations ainsi que la confiscation illégale des biens. C’est vraiment une nouvelle catastrophe naturelle comise par les hommes de Wagner.
Ce jeudi 25 novembre, à Aïgbado, dans le nord de la RCA, la terre s’est arrêtée de tourner. C’est la fin du monde pour ces pauvres citoyens livrés aux criminels de guerre, les mercenaires russes de la société Wagner. Aucun peuple au monde ne doit subir ce genre de traitement inhumain et dégradant. Pourquoi les Centrafricains ?
une politique de la « terre brûlée »
Selon des témoins, et confirmés par les autorités locales, les mercenaires russes, à bord de leurs pick-up, et lourdement armés, ont fait leur incursion dans le village Aïgbado. Officiellement, c’était pour combattre les rebelles de la CPC, mais la réalité est toute autre chose. Sans prévenir la population, comme ils ont fait en Syrie, ils ont commencé à tirer sur les habitants et animaux domestiques sans raison et sans distinction, tuant près d’une cinquantaine, d’autres sources parlent d’une centaine. Et comme si cela ne leur suffisait pas, ils ont incendié plusieurs habitations, procédant également à l’arrestation d’une dizaine des civils. Ils ont également brûlé les commerce et emporté plusieurs biens.
L’arrivée des mercenaires russes de la société Wagner en République centrafricaine en janvier 2021, officiellement pour combattre au côté des soldats FACA et repousser les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) qui ont tenté de faire tomber la capitale, les attaques contre les civils se sont accrues en nombre, en fréquence et en brutalité, et ce, dans des villes et villages hors de toute présence rebelle ou objectifs militaires.
Dans de nombreux cas, la gravité des crimes commis par les mercenaires russes, les forces gouvernementales et les milices du gouvernement, ainsi que l’échelle et la façon systématique dont ces abus étaient commis, permettent de les compter comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
Directeur de publications
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email : alainnzilo@gmail.com