Chaos électoral de 2025 : le PM Félix Moloua confirme, un désordre minutieusement organisé par le régime

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
En Centrafrique, les élections de 2025 s’annoncent comme une répétition du fiasco référendaire de 2023 : un chaos intentionnellement organisé par un régime aux abois, décidé à truquer les urnes pour imposer un troisième mandat illégal à un Touadéra plus impopulaire que jamais.
Les élections locales, municipales, législatives et présidentielles prévues pour 2025 s’annoncent dores et déjà comme un naufrage, une répétition grotesque du référendum constitutionnel de 2023. Sous la férule du président Touadera, surnommé « Baba Kongoboro» , et de son Premier ministre Félix Moloua, le pays s’enfonce dans une parodie électorale qui ne trompe plus personne. Loin d’être une simple incompétence, ce chaos semble délibérément entretenu pour garantir un troisième mandat à un président impopulaire, prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir.
Un aveu d’échec voilé par des déclarations creuses du PM Moloua
Dans son interview au micro de Radio Centrafrique la semaine dernière, Félix Moloua a eu l’audace de reconnaître l’évidence : « Aujourd’hui, c’est vrai qu’il y a eu pleinement de difficultés. » Une phrase qui, dans sa banalité, trahit l’ampleur du désastre. Mais plutôt que de proposer des solutions, le Premier ministre s’est empressé de noyer le poisson dans un jargon vague et des promesses floues : « Ça nous a obligés à mettre en place un groupe de travail » et « Nous avons été vigilants pour corriger les trucs ». Les « trucs » ? Quel terme éloquent pour désigner les dysfonctionnements profonds d’un processus électoral censé incarner la souveraineté populaire ! Cette rhétorique nébuleuse n’est pas un lapsus : elle est le signe d’un régime qui refuse de rendre des comptes, préférant gesticuler pour donner l’illusion d’une action.
Félix Moloua vante ensuite les mérites d’un mystérieux « groupe de travail » piloté par le ministre des Finances, Hervé Ndoba, qualifiant son travail de « remarquable ». Mais qu’a-t-il accompli exactement ? Quels problèmes ce comité a-t-il résolus ? Le Premier ministre, qui se targue de présider un « comité stratégique », reste muet sur les détails. Cette opacité n’est pas nouvelle : elle rappelle la gestion calamiteuse du référendum de 2023, où les résultats truqués et la répression de l’opposition avaient été maquillés sous des discours rassurants. Aujourd’hui, le régime répète le même scénario, espérant que la communauté internationale et la population fermeront les yeux une fois de plus.
Un chaos qui sert une ambition dictatoriale
Pourquoi organiser des élections si tout est fait pour qu’elles échouent ? La réponse est limpide : Touadéra, confronté à une impopularité croissante, sait qu’un scrutin libre et transparent signerait sa chute. Le référendum de 2023, qui a modifié la Constitution pour lui ouvrir la voie à un troisième mandat, a déjà montré la méthode : un simulacre de vote, avec des irrégularités massives, une participation douteuse et une opposition muselée. Les élections de 2025 ne seront qu’une nouvelle étape dans cette entreprise de consolidation dictatoriale. Le chaos actuel – retards dans la mobilisation des fonds, insécurité persistante, absence de fichier électoral fiable – n’est pas un accident, mais une stratégie. En désorganisant le processus, le régime s’assure de pouvoir manipuler les résultats ou, à défaut, justifier un report sine die des scrutins.
Félix Moloua tente pourtant de rassurer : « On a rattrapé beaucoup de choses. Aujourd’hui, on n’a plus de marches, nous avons soin et nous suivons cela ». Ces mots, maladroits et dépourvus de sens précis, sonnent comme une insulte à l’intelligence des Centrafricains. Que signifie « avoir soin » dans un pays où les groupes armés continuent de sévir, et où les financements promis par les partenaires internationaux peinent à arriver ? Le budget de 9 milliards de francs CFA (13,7 millions d’euros) fixé pour les élections locales n’est qu’à moitié couvert, mais le gouvernement préfère claironner des « progrès » plutôt que d’admettre son incapacité – ou son refus – à organiser un scrutin crédible.
Une comédie électorale qui ne dit pas son nom
À quoi bon cette comédie ? Si Touadéra et son clan veulent gouverner sans entraves, pourquoi ne pas assumer pleinement leur ambition monarchique ? Depuis des années, le régime nomme les maires et les responsables locaux par décret, une pratique bien arrangée qui évite les aléas d’une consultation populaire. Pourquoi s’embarrasser d’élections dont le coût – 4 à 5 millions d’euros dépensés en pure perte – ne sert qu’à enrichir les proches du pouvoir et à entretenir l’illusion d’une démocratie ? La réponse est cynique : une élection, même truquée, offre une façade de légitimité que le régime peut brandir face à une communauté internationale souvent complaisante.
L’opposition, quant à elle, est réduite à un rôle de figurant dans ce théâtre absurde. Comme en 2023, elle sera soit boycottée, soit écrasée par des « trucs bizarres » – fraudes électorales, intimidations, arrestations arbitraires. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution de 2016 a d’ores et déjà annoncé qu’il ne participerait pas à ce simulacre, exigeant une réforme de l’Autorité nationale des élections (ANE) et l’annulation de la Constitution de 2023. Mais ces appels résonnent dans le vide face à un régime qui n’a que faire des règles démocratiques.
Une population abandonnée, une communauté internationale dupée
Félix Moloua conclut son intervention par un appel pathétique à la mobilisation populaire : « Ce serait pour le pays vraiment un succès, si nous arrivons à le faire ». Un succès pour qui ? Certainement pas pour les Centrafricains, lassés de voir leurs espoirs piétinés par un pouvoir autocratique. Cette rhétorique creuse sur le « développement national » ne peut masquer la réalité : le régime ne cherche qu’à se perpétuer, au mépris des besoins d’une population confrontée à l’insécurité, à la pauvreté et à l’exode.
La communauté internationale, elle, se laisse bercer par les promesses du gouvernement, comme elle l’a fait en 2023. Les partenaires financiers, qui rechignent à débloquer les fonds nécessaires, savent pourtant que cet argent risque de finir dans les poches des apparatchiks plutôt que dans l’organisation d’un scrutin digne de ce nom. Mais leur silence complice permet à Touadéra de poursuivre son entreprise de capture de l’État.
Un régime qui méprise son peuple
Les élections de 2025 en Centrafrique ne seront ni libres, ni transparentes, ni inclusives. Elles seront une nouvelle démonstration de la mainmise d’un régime aux abois, prêt à sacrifier la souveraineté populaire sur l’autel de son ambition dictatoriale. Plutôt que de feindre une démocratie qu’il abhorre, Touadéra ferait mieux de proclamer sa royauté et d’en finir avec cette spectacle. Car, en l’état, ces élections ne sont qu’une insulte supplémentaire à un peuple qui mérite mieux qu’un chaos orchestré et une tyrannie déguisée en scrutin….
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