continu d’en souffrir.

ANI: Les conducteurs centrafricains et camerounais ont arrêté de circuler à cause de l’insécurité sur ce corridor. Ils accusent les groupes armés dont le FDPC d’être à l’origine de leurs problèmes. Que comptez-vous faire pour faciliter la reprise du trafic et prouver ainsi votre innocence?

GAM: Dans les communiqués de presse du 07 et 17 Juillet 2015, j’ai fait une proposition de sécurisation de ce corridor et de la région aux forces chargées d’opérer. Escorter les véhicules n’est pas là la solution. Il faut détruire le mal à la racine. Ces bandits tendent des embuscades pour dépouiller. Quand les escortes tirent les armes, eux aussi réagissent en tirant sur les convois et les civils qui ne savent se protéger subissent les conséquences. L’essentiel est donc de patrouiller à pieds dans la brousse et de mettre hors d’état de nuire tous ces ennemis du pays. Je suis donc prêt pour prêter mon expérience en la matière aux forces conventionnelles pour alléger la souffrance de mon peuple.

ANI: Etes-vous prêt à contribuer à la réussite du processus électoral engagé surtout dans les zones sous contrôle de vos hommes?

GAM: On ne peut parler d’élections sans désarmement surtout que les armes sont entre les mains de tout le monde. Même les éleveurs mbororos dans la brousse possèdent des armes de gros calibres. La population ne peut pas aller au champ, ni à la chasse. Pour une élection réussie, il faut la sécurité des électeurs et des candidats. Aussi, les mercenaires présents dans le pays doivent être boutés de force.

ANI: Parlez-nous un peu de Jean Jacques Demafouth que vous connaissez bien.

GAM: Je sais qu’il était Avocat inscrit au Barreau de Paris et qu’il s’est mis au service du Président Patasse qui le nomma Conseiller Juridique à la Présidence de la République et Directeur du CNER puis, Président du Conseil d’Administration du SOCATEL de 1993 à 1999 avant de lui confier le Ministère de la Défense de 1999 à 2001.Il était donc Ministre de la Défense et moi Responsable de la sécurité du Président. Accusé d’avoir participé au putsch manqué du 28 Mai 2001, il serait relaxé en 2002.

ANI: Joue-t-il à un jeu très dangereux?

GAM: Monsieur Demafouth a toujours rêvé devenir Président de la République Centrafricaine. Candidat aux élections présidentielles de 2005, Bozize l’empêche de se rendre à Bangui battre campagne. Puis devient Président du groupe politico-militaire : Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie(APRD).Il se présente aux élections présidentielles de 2011 et obtient 2,79°/ des suffrages. Sa position actuelle au sommet de l’Etat lui permet de projeter tous calculs même les plus macabres pour atteindre ses fins.

ANI: Etes-vous en contact avec la Présidente de Transition?

GAM: Une seule fois lors d’un entretien téléphonique.

ANI: Etes- vous toujours en contact avec Armel Sayo?

GAM: Pas du tout.

ANI: Des attaques sont perpétrés ces derniers jours sur l’axe Baboua – Garoua boulai et c’est votre mouvement le FDPC qui est toujours accusé. Qu’en dites-vous?

GAM: Le FDPC est officiellement dans cette zone à tel point que quand quelque chose s’y produit ; s’est lui qu’on indexe. Et pourtant il y a plusieurs mouvements armés dans la contrée dont la majorité ne parlent ni nos langues locales ni la langue nationale sango. Il y a également des peulhs camerounais lourdement armés. Nous avons suffisamment de preuves de ce que nous disons. D’ailleurs, toutes les 72 heures des combats opposent nos vaillants combattants à ses étrangers. Au plus fort de la crise centrafricaine quand j’étais en prison au Cameroun, tous les médias parlaient des affrontements violents qui opposaient à Garoua-boulai les anti-balakas lourdement armés avec les forces de défense camerounais. Ou sont passés ces hommes avec les armements lourds dont il est question ? Ont-ils été déjà désarmés et réinsérés dans la société ?

Il faut noter la présence accrue des éléments de boko- haram défait au Tchad et au Nord du Cameroun et que je ne cesse d’en parler et dont personne n’en fait cas. Tous sont occupés à faire des calculs politiques de positionnement et oublies la vérité. Je crains seulement le sort de mon peuple qui est abandonné à son triste sort. L’avenir proche me donnera s’en nulle doute raison.

ANI: Quelles sont vos propositions pouvant permettre à la RCA de sortir de l’abime dans laquelle elle se trouve?

GAM: La réconciliation qui est basée sur la paix et qui dit paix, dit DDR. Donc une réconciliation sans exclusion de toutes et tous. Un problème de la mauvaise gouvernance se pose dans notre pays. Il faut y remédier pour le bonheur de tous. Les centrafricains doivent se réveiller pour la prise en main de leur propre destin. En fin, le départ sans conditions des mercenaires dans leurs pays d’origine.

ANI: Rentrerez-vous à Bangui?

GAM: C’est mon pays et nous sommes chez le Médiateur pour ça ! Je n’ai pas peur de ma sécurité car je me suis engagé dans la lutte pour la libération de mon pays. Certes il y a des risques mais ce qui est sûr, pour participer à la paix ; il faut être en vie.

ANI: Seriez-vous candidat au prochaine Election Présidentielle ?

GAM: Je ne suis pas dans l’optique de participer personnellement aux élections à venir. Mais au sein du mouvement, certains cadres peuvent prendre part aux élections présidentielles, législatives, régionales et municipales. Car nous devons être dans les organes chargés de contrôler l’exécutif. Nous nous sommes battus durant de longues années pour faire valoir nos idéaux. Et nous devons les faire qu’à travers certains organes de contrôles et de gestions.

ANI: Je vous remercie.

GAM: C’est moi qui vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer dans les colonnes de votre journal. Je souhaite longue vie à Afrique News Info. Merci beaucoup.

Propos recueillis Par Francis LINGBIMA  

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