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Centrafrique/Bambari : La problématique de l’eau et l’intervention des humanitaires

Centrafrique/Bambari : La problématique de l’eau et l’intervention des humanitaires

 

Aire sanitaire site de NDV Bambari. Credits photo : fred Krock. CopyrightCNC.
Aire sanitaire site de NDV Bambari. Credits photo : fred Krock. CopyrightCNC.

 

 

Bangui, le 26 août 2017.

Par : Fred Krock, CNC.

 

A la faveur d’un voyage de presse effectué à Bambari, ce mercredi 23 août 2017, avec l’appui de OCHA, Corbeaunews Centrafrique a pu palper, au-delà de l’aspect sécuritaire et humanitaire, les conditions d’approvisionnement  de la population en eau potable. Sous le Cluster Wash dirigé UNICEF avec le lead de M. Serge Gazambeti, l’Ong TRIANGLE Génération Humanitaire (TGH) s’occupe principalement de l’approvisionnement des 50 733 personnes essentiellement des Déplacées internes à Bambari.

Bambari, quoi que l’on dise, reste visiblement la ville des Personnes déplacées internes. Elles sont comptées par les humanitaires au nombre de 50 733 dont 29106 sur sites et 21627 en famille d’accueil. Celles des sites sont reparties sur 9 Sites des déplacés que compte la ville, à savoir les sites de Sangaris, Alternatif, Elevage, NDV, St Joseph, Cotonnerie, Pk8, Aviation, Pladama Ouaka.

Entre autres problèmes récurrents de l’heure, ces personnes devront faire face à un crucial problème vital, à savoir la disponibilité de l’eau potable, puisque dit-on que « l’eau, c’est la vie ». Evidemment, le besoin était pressant et grand. Mais, fort heureusement, les humanitaires qui œuvrent dans la ville arrivent tant bien que mal à combler le vide laissé par l’absence quasi-totale de services publics en a matière.

L’Ong TRIANGLE qui assure principalement la couverture de la ville de Bambari en eau potable a dû faire de son mieux. « Notre activité principale, c’est la fourniture de l’eau potable aux populations. On y répond soit par ‘’water traking’’ (distribution par camion), soit par des points de coloration soit encore par l’aménagement des zones d’eau potable », a fait savoir Daniel Pena, Coordonnateur des opérations de TRIANGLE basé à Bambari.

L’humanitaire ajoute par ailleurs que « parallèlement, nous développons également toutes les autres activités liées à l’assainissement et à l’hygiène, afin de permettre aux populations de changer de comportement pour minimiser les risques de contamination aux maladies hydriques. Nous créons également des aires sanitaires concrets (toilettes) ». C’est le wash qui inclut l’eau, l’assainissement, hygiène.

Notons qu’avant la crise déclenchée en 2013, TGH était plus opérationnelle sur des activités de développement d’où la création de nombreux points d’eau et de fontaines aménagés à Bambari. Par contre depuis le déclenchement de la crise jusqu’à ce jour, l’Ong a dû se positionner sur les questions d’urgence et les besoins immédiats des populations. C’est ainsi qu’elle a mis en place, par exemple l’Unité de traitement d’eau (UTE) qui produit aujourd’hui 180 m3 par jour contre 210 m3 au temps fort de la crise.

Aussi, faut-il noter, la crise sécuritaire a été très dommageable sur les interventions de TRIANGLE comme l’a expliqué Daniel Pena : « En ce qui concerne l’incidence de l’insécurité sur nos activités, je cite l’exemple concret de l’Unité de traitement de l’eau qui tourne tous les jours ; en 2016, il y a eu un jour d’arrêt à cause des violences. Nous regrettons aussi que certaines personnes vulnérables n’ont pas accès à de l’eau potable ».

Quant à M. Achille Djadde, Adjoint Chef de projet Wash de TGH, il a rassuré la population que la qualité de l’eau livrée par l’UTE dont il à la charge technique est potable. « Je le dis avec une garantie et une certitude parfaite que l’eau que nous produisons ici est de bonne qualité », a-t-il dit. En effet, M. Achille Djadde a conduit une visite guidée des installations de l’UTE, occasion par excellence où il a présenté, étape par étape, toute la chaine de production.

C’est d’abord la rivière Ouaka forte de son puissant débit qui est captée par une motopompe installée juste au bord de l’eau. A l’aide d’un tuyau ouvert par une crépine, l’eau brute de la rivière est transportée directement dans les sept (7) ‘’tanks oignons’’ (réservoirs plastiques) d’une capacité d’environ 30 m3 chacun. Ensuite, vient la phase de traitement en y ajoutant la ‘’solution mère’’, ceci après un jarre-test préliminaire, une première opération qui permettre de rendre l’eau claire. Puis, vient la seconde phase d’adduction de la Chlore afin de rendre l’eau potable.

Le satisfécit des populations

Sur le site des déplacés de la paroisse Notre Dame des Victoires (NDV), Nestor Mbenguia, a fui les violences, il y a quatre ans, depuis son quartier d’origine de Bornou situé vers l’autre rive. Venu puiser de l’eau, il s’exprime quant à la contribution de TRIANGLE à travers la disponibilité en eau potable : « N’eût été l’installation de la borne fontaine ici par l’Ong TRIANGLE, on serait tous mort de maladies comme la typhoïde, la diarrhée et autres maladies de l’eau. C’est pour moi l’occasion de témoigner ma gratitude profonde à cette Ong et de lui demander de venir installer un autre point d’eau, car l’unique point d’eau ne suffit pas pour tout le monde ».

Même sentiment chez Mme Opportune Otomo, venue elle-aussi puiser de l’eau : « L’Ong TRIANGLE a été présente à nos côtés depuis les premiers jours de notre arrivée ici [sur le site]. Même si de fois, il nous manque de quoi manger, nous ne manquons jamais de l’eau. Auparavant, on été approvisionné par camion, mais aujourd’hui, l’Ong nous a aménagé un point d’eau situé proche ici dans la concession de la paroisse. Seulement, même les populations environnantes du site viennent là pour prendre de l’eau, ce qui fait que l’eau est insuffisante ».

La grande vue de wash

Le satisfécit des populations mentionné ci-haut, suite à la disponibilité de l’eau potable, grâce à l’intervention de TRIANGLE, est le résultat d’une large vision globale du Cluster Wash que coordonne Serge Gazambeti. Selon ce dernier, l’objectif principal du Cluster est la fourniture d’une aide à la promotion de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène aux populations touchées en cas d’urgence grâce à une meilleure coordination de la réponse à tous les niveaux. Au niveau de la République centrafricaine, l’objectif est de renforcer l’intervention humanitaire en exigeant des normes élevées de prévisibilité, de responsabilité et de partenariat. Il s’agit d’obtenir des réponses plus stratégiques et d’une meilleure hiérarchisation des ressources disponibles en clarifiant la division du travail entre les organisations, en définissant mieux les rôles et les responsabilités des organisations humanitaires dans les secteurs et en fournissant au coordonnateur humanitaire à la fois un premier point d’appel et un fournisseur. En dernier recours dans tous les secteurs clés ou secteurs d’activité.

C’est ici le lieu de rappeler l’importance du travail humanitaire dans cette période de crise en Centrafrique. D’où nécessité pour les uns et les autres d’avoir une oreille attentive aux différents cris poussés par ces humanitaires, par le truchement de Mme Najat Rochdi, la Coordonnatrice humanitaire en Centrafrique, notamment en ce qui concerne la sécurité des humanitaires et le problème du sous-financement de l’action humanitaire.

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