Bangui (République centrafricaine)| CNC – « Les ressortissants de Birao, femmes, hommes et enfants exigent la vérité á Meckassoua »; « Nous, victimes demandons l’arrestation et la traduction en justice de Karim Meckassoua pour crime et complicité de crime »; « Nous, les veuves victimes de viol sexuel exigeons la justice contre Karim Meckassoua », tels sont les slogans hostiles qu’on pouvait lire sur les banderoles tenues par les manifestants dans marche pacifique géante, mardi 29 octobre, á Bangui.
Ce sont des milliers de manifestants qui se sont donné rendez-vous sur la Place de réconciliation, en vue de marcher vers l’assemblée nationale. Comme l’on pouvait lire sur les banderoles, le but de la marche c’est de demander aux autorités centrafricaines d’arrêter l’ancien président de l’assemblée nationale, l’honorable Abdou Karim Meckassoua, actuellement député de la 1ere circonscription du 3e arrondissement de Bangui. Leur mémorandum remis á l’issue de la marche résume bien l’idée de l’action : il s’agit d’appeler le bureau de l’assemblée nationale « á enclencher le processus de levée de l’immunité parlementaire du député Abdou Karim Meckassoua pour qu’il puisse répondre de nombreux crimes qui présent contre sa personne et que toute la lumière soit faite afin de rétablir les victimes dans leurs droits et amorcer un processus de réconciliation de cœurs qui n’ignore pas les victimes et passe par la manifestation de la vérité ».
En détail, le mémorandum précise que le député du 3eme 1 traine un lourd passif devant la justice, notamment : – le rôle présumé du député Meckassoua dans les multiples évènements sanglants du Km5 impliquant les groupes armés d’autodéfense avec lesquels il entretient sans aucun doute des relations sulfureuses, en témoigne leur présence dans son escorte lors de ses manifestations et autres déplacements;
– les accointances du député Méckassoua avec les groupes armés dont le cas flagrant est le financement par ce dernier des mercenaires tchadiens pour renverser le président Faustin Archange Touadera pourtant démocratiquement élu, tentative qui a lamentablement échoué entrainant l’arrestation de ces terroristes qui n’ont pas hésité á le dénoncer comme commanditaire de cette sordide mission pour laquelle ils croupissent encore au Camp de Roux;
– les multiples cas de détournement de deniers publics et malversations financières dont il a été accusés et qui lui ont valu son éjection du perchoir de l’assemblée nationale (contrat entre l’Assemblée nationale et la société O’Becaire appartenant á son cadet Ousman portant sur 35.000.000 F.Cfa en guise de paiement d’une créance pour la réhabilitation de l’assemblée nationale, un autre contrat avec Motel des Nobles de 122.250.000 F.Cfa pour la confection des attributs des parlementaires…).
En réceptionnant le mémorandum, le Président de l’assemblée national, Laurent Ngon-Baba s’est réjoui de l’initiative prise par les victimes et les rassure de ce que l’assemblée nationale statuera sur le document. « Nous recevons ce mémorandum en conformité avec l’esprit des textes en vigueur de notre pays et plus précisément la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Soyez rassurés que les élus de la nation, conformément aux textes de fonctionnement de l’assemblée nationale auront á examiner ledit mémorandum et l’assemblée nationale avisera au moment opportun », a fait savoir le Président du parlement.
Beaucoup d’observateurs de la vie sociopolitique centrafricaine estiment qu’il y a un lieu inéluctable entre la liesse concoctée par les militants du ‘’Chemin de l’espérance’’ á l’accueil de Abdou Karim Meckassoua, jeudi dernier, á l’aéroport Bangui Mpoko, de son retour de France.
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