Centrafrique: Une dizaine des militaires emprisonnés pour vente illégale de leurs équipements.
Bangui, le 30 septembre 2016. 11:01′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Fournis dans le cadre de la formation de nos Forces de Défense et de Sécurité, des équipements de sports complets ont été remis aux soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) pour leur permettre de participer pleinement aux exercices militaires de chaque matin. Or, pendant que les autorités militaires du pays et leurs partenaires étrangers se battent tous les jours pour équiper et former nos soldats aux techniques modernes de combat, certains de ces soldats semblent retrouver leur vieille et mauvaise manière. Ainsi, les équipements sportifs militaires qui leur avaient été remis ont été, tout simplement, vendus sur le marché public par ces éléments inconscients. En conséquence, ces derniers pris la main dans le sac, ont été arrêtés et écroués.
Dans un article publié par CNC il y’a deux mois et intitulé “arrivage à Bangui des équipements militaires l’étau et non l’étau”, nous avions signalé la livraison dans deux conteneurs des équipements militaires destinés aux soldats FACA. C’est effectivement ces équipements qui ont été remis aux FACA dans le cadre de leur formation pilotée par l’Union Européenne. Force est de constaté que ces équipements qui devraient permettre aux soldats FACA en formations depuis près d’un mois de participer pleinement aux activités physiques et sportives, se retrouvent bizarrement en vente sur le marché à un prix dérisoire défiant toute concurrence. Choqués de voir des civils traînés dans les quartiers avec des équipements militaires fraîchement remis aux soldats en formation, certains officiers supérieurs des FACA ont lancé l’alerte auprès des autorités militaires compétentes. Une enquête a été ouverte et une dizaine des soldats fautifs repérés sont arrêtés. Certes, les soldats fautifs sont très minoritaires et négligeables, mais suffisant pour écorner d’avantage l’image de l’armée centrafricaine.
Selon des sources concordantes, des autorités militaires du pays revendiquent des sanctions sévères et exemplaires à l’encontre de ces soldats inconscients et avars. Pour l’heure, ces derniers seraient toujours aux arrêts.
Mise sur le banc de touche par une Résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies suite au déclenchement de la guerre civile en 2013, l’armée nationale centrafricaine a été réduite en poudre lors des avancées de la fameuse rébellion séléka et dissoute quelque jours plus tard lorsque celle-ci s’emparait le pouvoir en mars 2013. Sous la pression de la Communauté Internationale, le pouvoir de la sékéka dirigé par son leader le sieur Michel Djotodia a été miniaturisé puis concentré dans le Nord-ouest du pays. L’armée nationale quant à elle reste concentrée dans la capitale et reste sous sanction de l’ONU qui exige sa restructuration profonde comprenant entre autre, les formations militaires et civiques des officiers, sous-officiers et hommes du rang afin que l’embargo sur les armes décrété par les Nations-Unies serait levé progressivement en fonction des résultats obtenus par ces soldats sur le terrain.
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