Centrafrique: une centaine des soldats chinois à Bangui, la guerre du pétrole va t-elle commencer?
Bangui, le 13 septembre 2016. 10:21′.
Par: Gisèle MOLOMA.
La prospection et l’exploitation du gisement pétrolier au Nord-Est de la Centrafrique par une entreprise chinoise poussent le gouvernement chinois à prendre des mesures spéciales de sécurité afin de protéger ses intérêts dans ce pays en guerre. Outre le problème sécuritaire rencontré par ces investisseurs chinois en RCA, la licence de prospection, d’exploration, voire d’exploitations pétrolières remis par les nouvelles autorités à une entreprise chinoise, n’a pas été du goût des américains, ni des européens. Ce qui pourrait alimenter de tension déjà perceptible dans le pays. Avec l’arrivée massive des soldats chinois en Centrafrique, peut-on parler de la guerre du pétrole dans les années à venir en RCA?
Depuis la baisse du cours de pétrole sur le marché financier, les pays producteurs du pétrole, qui accusent le choc, avaient décidé pour la plus part de diversifier la source des revenus de leurs pays. L’or noire, selon les experts, n’est plus rentable. Mais en Centrafrique par contre, c’est un rêve inculqué à tout un peuple qui souhaite voir un jour sortir de la terre leur propre or noir. Ce rêve va-t-il se concrétiser un jour? Difficile d’y répondre.
En Centrafrique, à chaque fois qu’on parle de l’exploitation du pétrole centrafricain, c’est la guerre. Chaque président centrafricain qui tente d’en parler, il perd son pouvoir en courant. Le président Faustin Archange TOUADÉRA, avant d’être élu président en février dernier, aurait donné sa parole d’honneur au président Français que l’exploitation du pétrole Centrafricain sera attribuée au groupe français Total. Or, depuis sa prise du pouvoir en mars 2016, le président TOUADERA tourne le dos au groupe français Total sous la pression de son homologue Équato-Guinéen sous pression judicaire avec la France. Il confirme l’entreprise chinoise pour l’exploitation de l’or noir centrafricain. Sur ce geste présidentiel, les intérêts chinois seraient au-dessus des intérêts français en RCA. La Chine se bat les ailes pour devenir un partenaire devenus incontournable et ce, depuis le début de la transition en 2013.
Depuis quelques mois, le gouvernement chinois, afin de protéger ses intérêts qui s’accroitraient du jour en jour dans ce pays, décide d’envoyer ses soldats sur le terrain en Centrafrique. Ce qui est rare pour le gouvernement chinois dans un pays africain. En plus de ses soldats, les autorités chinoises déploient aussi à Bangui plusieurs agents de son service des renseignements. On les voit discrètement au Ministère des Mines. À chaque visite d’un Officiel occidental, ils cherchent à tout prix savoir le motif de sa visite. Ce qui s’apparente à une guerre d’intérêts. Le Président Faustin TOUADERA alias la Tortue, l’homme qui n’a jamais respecté sa parole, risque de se retrouver seul face à sa politique de roublardise.
Sur le terrain à Bouroumata, le chantier pétrolier des chinois, la sécurité des équipements installés est assurée par des Séléka déguisés en Agents de sécurité d’une société fictive de monsieur Gazambéti. Chaque agent est payé 10.000 francs CFA à la société fictive de Gazambéti qui verse à son tour directement 4.000 francs par jours à ces Agents vigiles. Et les soldats chinois, que feront-ils exactement en RCA?
Pour le moment, personne n’est en mesure de nous éclaircir sur ce sujet. Une cinquantaine de ces soldats sont actuellement logés dans des tentes au sein de leur Ambassade à Bangui.
Du côté gouvernemental, on joue au Ping-Pong avec les occidentaux et les américains..
Rappelons à nos lecteurs que la clôture de l’Ambassade de Chine à Bangui a été transformée pour accueillir ces soldats. Pour beaucoup des Centrafricains, cette Ambassade ressemble depuis 3 mois à une base militaire américaine au Vietnam: les murs blindés avec des bétons de 50cm de large pour une hauteur de plus de 10m, protégé par des radars détecteurs du mouvement téléguidés. Ainsi, les Centrafricains se demandent si la Chine prépare-t-elle une guerre dans leur pays? Ce changement visible inquiète beaucoup les Centrafricains.
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