Bangui, République centrafricaine – Le trafic des faux diplômes, une pratique désormais en plein essor à l’université de Bangui. C’est un scandale d’État qui ne dit pas son nom. Après le grand retentissement provoqué par l’affaire malhonnête de la délivrance d’un doctorat en droit à un étudiant tchadien, puis celui du député Évariste Ngamana qui avait obtenu un vrai faux master en droit dans cette même université de Bangui, c’est le tour du chef milicien Héritier Doneng de leur emboiter le pas afin d’obtenir à son tour, dans la même forme, une licence en droit public à l’université de Bangui il y a quelques semaines. Un véritable dysfonctionnement du système éducatif centrafricain qui fait que le pays manque des cadres intellectuels. Est-ce que la RCA est un pays ou un territoire des grands mafieux ?
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 25 décembre 2022
Trafic des faux diplômes
Plus de 22 ans après l’obtention de son baccalauréat à Bangui, c’est désormais par une petite imposte que le sulfureux chef milicien Héritier Doneng, actuel directeur de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports veut obtenir une licence en droit public à l’université de Bangui.
Si tout le monde sait qu’après l’obtention de son baccalauréat en 2008, monsieur Héritier Doneng avait quitté précipitamment le pays pour le Cameroun après une tentative de son arrestation par la police pour vol d’une somme de 2 millions de francs CFA appartenant à monsieur Fleury Pabandji, l’homme est rentré définitivement au pays après l’accession à la magistrature suprême du Président Faustin Archange Touadera en 2016.
Très actif dans le mouvement des jeunes du régime de Bangui, Héritier Doneng avait été intégré dix ans plus tard en 2018 dans la fonction publique avec son baccalauréat comme commis d’administration.
Très malin comme un vieux caméléon, monsieur Héritier Doneng avait créé, en 2019, une milice armée du pouvoir dénommé « REQUIN ». C’est avec cette milice armé qu’il avait orchestré des enlèvements, réalise des tortures et commet des assassinats et a été récompensé de son soutien par le Président de la République en le bombardant Directeur de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports.
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Héritier Doneng, du baccalauréat en licence en droit
Très mécontent de son parcours scolaire aux dents de scie, le sieur Héritier Doneng veut désormais s’offrir un diplôme universitaire très élégant comme son grand frère Évariste Ngamana, titulaire d’un faux master en droit de l’université de Bangui. Ainsi, cette année universitaire, l’homme s’est inscrit discrètement depuis trois ans à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Bangui.
Sans avoir mis même ses pieds dans les salles de cours, encore moins dans celles des examens, Héritier Doneng passe de première année en deuxième année, puis de deuxième année en troisième année cette année. Mais la chose la plus surprenante est que depuis quelques jours il est déclaré discrètement définitivement admis par un jeu de passe-passe.
Sur la liste de tous les étudiants en troisième année qui ont composé, le nom de monsieur Héritier Doneng n’y figure pas. La liste est d’ailleurs affichée publiquement à la faculté des sciences juridiques et politiques.
Même si monsieur Doneng n’est pas la première personne à faire recours à ce genre de pratique mafieuse, notre équipe a également décelé plusieurs cas de fraudes que nous revenons avec plaisir dans nos prochains articles pour vous les dénoncer.
Pourquoi veulent-ils faire de faux diplômes ?
Souvenez-vous, en 1998, l’ancienne maire de la ville de Bangui, institutrice de son état, madame Ngouyombo, après sa nomination à la cour constitutionnelle, était personnellement contrainte de revenir s’inscrire en droit à l’université de Bangui. Après 4 ans d’études, elle avait obtenu officiellement sa maîtrise en droit à l’université de Bangui. Le même cas pour monsieur Francis Bozizé, par ailleurs ministre délégué à la défense qui revenait aussi sur le banc de l’université pour apprendre le droit comme tout le monde. Plusieurs députés ont aussi procédé de cette manière pour être après intégrés dans la fonction publique. Mais pour Touadera et sa clique, c’est la fausseté qui les intéresse. Revenir sur les bancs de l’école, pour eux, c’est la honte.
Affaire à suivre…
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