Bangui (République centrafricaine) – Le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA a adressé ses vœux de Nouvel An à la nation centrafricaine ce mardi 31 décembre 2019 dans un contexte politique très tendu.
Dans son adresse à la nation, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, ne voulant plus s’attarder sur son bilan de 2019, indique que la dernière ligne droite de son mandat pour cette année 2020 s’articule autour des trois principaux enjeux.
« L’année 2020 qui s’ouvre demain marquera notre destin pour les années à venir. Comme toute nouvelle année, elle fait naître une nouvelle espérance pour chacun de nous et pour notre pays que nous aimons tous. Ce soir, je ne vous ferai pas le bilan des réalisations de l’année 2019. Seule l’histoire pourra dire, avec le recul du temps, la trace laissée par l’année qui s’achève », c’est en ces termes que le président Touadera a ouvert son allocution à la nation, à la veille de la nuit du Saint-Sylvestre.
Le discours prononcé par le Président de la République, Faustin Archange TOUADERA, s’articule autour de trois principaux « enjeux cruciaux » auxquels le pays ne devrait en aucun cas se passer à côté. D’abord, d’après lui, la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine )APPR-RCA), signée le 6 février 2019 avec les groupes armés. Puis, celle de la bonne gouvernance, socle du renouvellement du contrat social entre l’État et la population, de la consolidation de la paix, du progrès économique et social et de la prospérité partagée. Enfin, la tenue des élections dans le délai constitutionnel, en filigrane la mobilisation des ressources financières nécessaires liées aux opérations électorales.
Il place l’obtention de cet accord sur le compte de réussite de sa profession de foi, celle de ramener la paix sur toute l’étendue du territoire au cours de sa mandature, car « Cette année 2019 aura donc connu une avancée significative de ce à quoi je me suis solennellement engagé en 2016 devant le peuple centrafricain », dit-il, même si cet accord a été objet de plusieurs critiques émanant de l’opposition démocratique et d’une frange des organisations de la société civile.
En dépit de tout, humblement, il reconnaît que la signature de cet accord était un long processus et qu’il n’a jamais perdu de vue que l’entreprise était lourde et la tâche ardue. « Je dois rappeler que cet Accord apporte des solutions idoines à certains problèmes qui ont alimenté et alimentent encore la crise dans notre pays », a reconnu Faustin Archange Touadera.
Pour favoriser l’intégration régionale, le président Touadera a indiqué « le projet de loi portant Code des collectivités territoriales et des circonscriptions administratives, les projets de loi portant sur les partis politiques, le statut de l’opposition ainsi que le statut d’ancien Chef d’État sont en discussions au niveau de l’Assemblée Nationale et qui seront adoptés cette année », a-t-il annoncé.
Le deuxième enjeu, c’est évidemment celui de la bonne gouvernance, socle du renouvellement du contrat social entre l’État et la population, de la consolidation de la paix, du progrès économique et social et de la prospérité partagée.
« En donnant toute sa place à la bonne gouvernance, des réformes importantes sont devant nous dans les domaines de la transparence de l’action publique, de la lutte contre la corruption, la prévarication, les détournements des deniers publics, de l’amélioration du climat des affaires, de la démocratie et de l’État de droit », a-t-il promis, alors que l’année 2019 son règne est entaché de plusieurs scandales financiers dont quelques un de ses proches sont directement du doigt et n’a jamais affiché la ferme de volonté de sanctionner, ne fut-ce que ceux sur lesquels pèsent des soupçons.
Le troisième enjeu est celui des prochains scrutins présidentiels et législatifs. Car reconnaît-il que ces scrutins interviendront dans un contexte marqué par la signature de l’Accord de paix entre le Gouvernement et les mouvements politico-militaires ? La principaux défis qui se présente pour le pays est celui de la mobilisation des ressources financières est désormais une urgence et une priorité.
« En décembre 2020, l’opportunité vous sera donnée de choisir le président de la République et les députés par des moyens pacifiques et de façon légitime et démocratique », conclut-il.
Une chose est sûre, l’année 2020 est l’année de tous les dangers et Touadera n’a pas droit à l’erreur, car il joue pour gros pour réélection en orchestrant des coups et des contre coups pour se maintenir au pouvoir.
Cédric Wa-Gomba
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