Centrafrique: Tentative de vol à mains armées de l’Institut Pasteur à Bangui, deux suspects arrêtés.
Bangui, le 9 octobre 2016. 08:21′.
Par: Gisèle MOLOMA.
La crise qui a délité la République Centrafrique est un arbre qui cache la forêt d’un ensemble des épiphonèmes qui ont contribué à son effondrement et à la dégénérescence de sa société : Le vol et les braquages. A Bangui, voler, braquer, escroquer est devenu une occupation et un emploi rentable pour certains désœuvrés. Ces derniers, armés ou pas armés, n’hésitent plus à oser voler même dans des sites hautement protégés. Tel est l’épisode d’un braquage raté le mercredi dernier 5 octobre à l’Institut Pasteur de Bangui ou un groupe de trois jeunes hommes bien armés ont voulu pénétré dans l’immeuble vers 22h. Que s’est-t-il passé ?
Apres la révision de leurs armes et passage chez Maman Péguy où ils sont pris chacun deux Mutzig , trois jeunes hommes, âgés d’une trentaine d’année ont décidé d’aller braquer l’Institut Pasteur de Bangui. A trois sur une moto, ils s’arrêtent et prennent place dans l’abri bus « Institut Pasteur » pour finaliser leur plan d’attaque le mercredi 5 octobre dernier vers 22h. Cinq minutes pour observer les mouvements des véhicules qui ne devenaient rares et s’accorder sur la technique d’attaque. Entre temps, tous les agents de sécurité privés protégeant l’Institut se sont concentrés dans le local gardien situé à l’entrée principale.
En seulement trois minutes pas plus, ces trois cambrioleurs se sont concoctés sur leurs stratégies. Un est chargé d’escalader le mur mitoyen pour accéder dans la cour de l’Institut Pasteur de Bangui, le deuxième, la vigie et le dernier qui a la maitrise du guidon de sa moto est chargé d’aller embrouiller les gardiens. Pendant que ce dernier passe à l’action et embrouille à merveille les gardiens, l’attaquant de pointe qui a réussi à escalader, passait en revue les différentes portes du bâtiment. Par inadvertance, il a mis pieds sur les graviers épandus sur le sol et en voulant les éviter, une lumière flache sa silhouette à l’un des gardiens qui a donné l’alerte.
Malgré l’alerte et l’arrestation de l’intrus, l’embrouilleur quant à lui, courageux comme un lézard, n’a pas voulu montrer qu’il est l’un des voleurs. Il n’a pas daigné non plus précipiter sur sa moto et s’enfuir comme la vigie qui, dès le bruit, s’est évaporée dans la cour du Lycée Carron. Il a été très vite suspecté et arrêté avec l’escaladeur.
Les deux malchanceux ont été conduits à la SRI et y passent depuis ce jour des nuits glacées. Quant à la vigie, elle a pu regagner son domicile et passe des nuits à chaud.
Selon nos enquêtes sur place, l’embrouilleur a des accointances avec l’un des agents de sécurité. C’est ce qui lui a permis d’être reçu sans grand questionnement des autres agents.
Que cherchent-ils exactement à l’Institut Pasteur?
En tout cas, personne ne le sait encore et les enquêtes bous diront davantage. Cet acte pousse beaucoup des centrafricains à imaginer à quel point les voleurs sont prêts à tout, malgré le dispositif de sécurité mis en place dans cet Institut.
Installé en République Centrafricaine depuis plus de 40ans, l’Institut Pasteur a été reconnu utilité publique à travers ses activités de recherches et de santé publique. Il abrite un laboratoire moderne et un centre de vaccination. Ultra protégé par des caméras et les soldats français de la Force Sangaris, puis par une dizaine des agents vigiles privés, il faisait l’objet de menaces à répétition des groupes armés pendant les temps forts de cette crise.
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