Centrafrique : Tentative d’agression d’un capitaine de police au quartier Koudoukou, débandade générale des forces de l’ordre

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Tentative d’agression d’un capitaine de police au quartier Koudoukou, débandade générale des forces de l’ordre

École Koudoukou , au quartier KM5, dans le troisième arrondissement de Bangui. CopyrightCNC
École Koudoukou, au quartier KM5, dans le troisième arrondissement de Bangui. CopyrightCNC

 

 

Rédigé le 24 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Un grand trafiquant de Tramadol protégé par de hauts gradés de l’armée nationale défie ouvertement la police au quartier Koudoukou du KM5, dans le troisième arrondissement de la capitale Bangui.

 

L’histoire commence il y a quelques semaines près de l’école             Koudoukou, dans le quartier KM5de Bangui. Ali, le grand trafiquant reconnu,  tient un petit kiosque où il vend des articles du quotidien : allumettes, sardines, papier toilette, sandales. Mais derrière cette façade normale, Ali fait un autre commerce très juteux. Il vend du Tramadol et d’autres drogues de synthèse. Son business fonctionne bien car il bénéficie de protections en haut lieu. Plusieurs clients influents le fournissent régulièrement, notamment le commandant Simplice Yarkokpa de la garde présidentielle.

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Mais revenant  à notre histoire. Un matin, une femme trafiquante vient livrer Ali avec un lot de drogue. Elle apporte une quantité importante de Tramadol. La transaction se passe normalement. Ali paie la marchandise, la femme repart avec son argent. Mais à quelques mètres du kiosque d’Ali, deux militaires l’interceptent. Un adjudant-chef  nommé Andal et un autre militaire, un caporal des FACA prénommé Cherubin, les deux résident au quartier  Combattant, dans le 8ème arrondissement. Les deux militaires arrêtent la dame trafiquante. Ils prétextent qu’elle vend de la drogue et confisquent les deux millions de francs CFA qu’elle vient de recevoir d’Ali. Les deux militaires repartent avec l’argent.

 

La femme retourne immédiatement voir Ali. Elle lui explique ce qui vient de se passer. “Je viens vous livrer tranquillement comme d’habitude. Personne ne sait rien normalement. Mais dès que je vous quitte, à quelques mètres d’ici, les militaires me bloquent et prennent l’argent. C’est bizarre”. La femme soupçonne aussitôt qu’on l’a dénoncée. “Quelqu’un parmi vous m’a balancée et c’est sûr ”, dit-elle à Ali.

 

Rappelant qu’au moment de la livraison de la drogue, trois personnes étaient présentes : Ali, son grand frère Dido et un jeune homme avec sa moto. Les soupçons se portent rapidement sur ce dernier. Ali et son frère Dido commencent à l’accuser ouvertement. “C’est toi qui as balancé la dame”, lui disent-ils. Le jeune proteste de son innocence, mais rien n’y fait. Dans la dispute qui suit, les deux frères, Ali et Dido l’arrêtent et le livrent aux autorités. Sa moto est confisquée. Le jeune se retrouve en prison.

 

L’affaire suit son cours judiciaire. Devant le tribunal, aucune preuve ne peut établir la culpabilité du jeune homme. Il est acquitté et libéré. Dès sa sortie, il retourne voir Ali devant son kiosque pour récupérer sa moto. “Vous m’avez accusé à tort. J’ai été arrêté, jugé et acquitté. Maintenant rendez-moi ma moto”. Ali et son frère Dido refusent. Aussitôt, son grand frère Dido s’énerve et menace le jeune. “Ferme ta gueule et tire-toi d’ici rapidement. Sinon tu vas voir ”, lui lance-t-il en voulant l’agresser. Le jeune préfère partir rapidement.

 

Il se rend au commissariat et dépose plainte. Le commissaire émet une convocation pour Ali. Le jeune va porter la convocation au kiosque. Personne ne bouge. Il revient avec une deuxième convocation. Même silence. Une troisième convocation reste sans effet. À la quatrième tentative, le jeune décide d’amener directement les policiers sur le lieu.

 

Une équipe menée par un capitaine de police se présente devant le kiosque d’Ali. Quand les policiers annoncent qu’ils viennent arrêter Ali, son grand frère Dido sort de ses gonds. “Qu’est-ce que vous venez faire ici ?”, demande-t-il agressivement au capitaine. Les policiers expliquent qu’ils viennent interpeller Ali pour non-respect des convocations policières. Dido sort alors un couteau et menace le capitaine de police.

 

Le capitaine de police, très paniqué,  prend peur et s’enfuit en courant. Toute l’équipe de police fuit dans le désordre. Ils repartent au commissariat et ne sont plus revenus depuis cette tentative d’agression. C’est la débandade totale des forces de l’ordre face à un simple trafiquant de quartier.

 

Cette humiliation publique s’explique par les protections dont bénéficie Ali. Ses fournisseurs incluent des officiers de l’armée et des gradés de la garde présidentielle. Ces connexions au sommet de l’État lui garantissent une impunité quasi-totale. Les policiers le savent et n’osent pas s’attaquer véritablement à lui. Dido le sait aussi, ce qui explique son audace face au capitaine.

 

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