Rédigé par Arthur Scoofield
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 1 juillet 2022
Bangui (CNC) – Depuis quelques semaines, de façon toute particulière, Bangui connait une succession d’évènements sociopolitiques et militaires, marqués par la reprise des combats entre les rebelles et les forces gouvernementales, la tenacité d’une certaine partie de la société civile et de la diaspora, qui revendique coûte que coûte le changement à la tête du pays. Des manifestations sont attendues demain vendredi 1er Juillet dans la capitale, tandis que selon certaines sources proches du Palais de la Renaissance, le Président Touadera se serait déjà envolé pour le Burundi. Sur le fil du rasoir, le pouvoir de Bangui aura donc deux choses après les possibles affrontements du 1er Juillet : neutraliser à base des canons toute opposition au régime ou abdiquer tout simplement en convoquant hâtivement une concertation nationale enfin inclusive._
Que se passera-t-il demain 1er Juillet suite à l’appel à l’insurrection populaire lancé par la COSCIPAX soutenue par les partis politiques ?
Ville morte demain à Bangui
La question est en tout cas sur toutes les lèvres. On en parle dans les quartiers de Bangui ainsi qu’au sein des officines médiatiques. De nombreuses sociétés ont promis prendre leur quartier demain, en attendant de voir clair dans la situation sécuritaire du pays.
Une partie de la société civile et le bloc de la diaspora opposée au régime de Bangui, revendique en tout cas le départ sans délai de l’actuel locataire du Palais de la Renaissance, qui selon elle serait le chef d’orchestre de l’enlisement de la situation politico-sécuritaire et économique du pays.
*Un acteur politico-militaire majeur du pays y joint sa voix*
A travers un communiqué signé en sa qualité de Coordonateur de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), rébellion armée anti-Touadéra, l’ex-président François Bozizé, demande lui, une transition politique sans Touadera. Un refrain très mal commenté à Bangui où on demande l’arrestation et l’exécution sans forme de procédure du fondateur du KNK.
Si le mot d’ordre du 1er Juillet tient jusque-là, il n’en demeure pas moins que le ministère de l’intérieur a opposé son refus. Ce qui veut dire que la grande marche de la COSCIPAX, si elle venait à se tenir, se fera dans “l’illégalité”. Toutefois, les opposants médiatiques sont très loin de reculer.
*Les partis politiques derrière…*
Derrière la grande marche du 1er Juillet, se cache bien la mobilisation des principaux partis de l’opposition élargie. Officiellement, ceux-ci ne prennent pas position pour la cause, mais seraient prêts à tenter la nécessaire récupération politique si la COSCIPAX gagne son pari.
En face, les plateformes satellitaires de soutien au pouvoir en place sont bien nerveux. Dans des communiqués officiels, celles-ci prévoient de boycotter la grande marche du 1er Juillet, promettant prendre le contrôle des résidences des leaders de l’opposition, mais surtout infligeant des “sévices corporels” aux “marcheurs”. La situation s’annonce donc inflammable si l’on s’en tient aux discours tenus de part et d’autres.
*Et l’opposition armée dans tout ça ?*
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que suite à sa percée sur les champs d’opération, l’opposition armée a encore infiltré la capitale politique du pays, siège du pouvoir. L’opposition armée, pourra elle, profiter du désordre sécuritaire créé suite à un éventuel affrontement entre les militants de l’opposition et les plateformes satellitaires afin de tenter l’occupation du Palais.
*Jusque-là, le dispositif militaire est suffisamment renforcé au niveau de Bangui* . Et il est fort probable que l’armée nationale aidée par les mercenaires Russes tentent des répressions meurtrières si la manifestation du 1er Juillet venait à se tenir. Mais jusqu’où ira le pouvoir ? Seule la suite des évènements de demain nous en dira plus.
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