Centrafrique: Sur la dégradation avancée du Stade 20 000 places, le DG de l’ONASPORTS Louis Kader ZAÏ répond à nos questions.
Bangui le 12 octobre 2016.11:30′.
Propos recueillis par: Fortuné Boberang, journaliste stagiaire.
Devant la vétusté de l’unique structure sportif moderne en Republique Centrafricaine dénommé “Stade 20 000”, le débat sur la gestion financière des maths de footballs organisés dans ce stade est relancé. Qui entre l’ONASPORT et la Fédération centrafricaine de football ( FECAFOOT) devrait posséder à l’entretien de ce Stade ? Et sur quel budget? Comment répartissent les recettes générées par les organisations des rencontres sportives entre l’ONASPORT, le ministère, la municipalité et les fédérations sportives? Le DG de l’ONASPORT répond à nos préoccupations.
Corbeau News Centrafrique(CNC): Bonjour Monsieur le Directeur Général.
Louis Kader Zaï(LKZ): Bonjour Monsieur le Journaliste.
CNC: Monsieur le Directeur Général, merçi d’avoir accepté de prêter à nos jeux de questions réponses. Beaucoup de vos compatriotes dont moi aussi ne savent quel nom porte réellement le stade qui abrite votre bureau.
LKZ: Je vous remercie de l’occasion que vous m’offrez pour éclaircir l’opinion nationale et surtout la famille sportive, ce que c’est que l’ONASPORTS et comment il fonctionne.
Le nom du stade qu’abrite notre bureau est: Le stade 20 000 places.
CNC: Existe t’ il un texte juridique (loi, arrêtés, décrets….) réglementant le fonctionnement et la gestion de ce stade 20 000 places?
LKZ: Oui il y’a d’abord par ordre chronologique:
– La Loi n°08.023 du 16 août 2008 portant création de l’Office National de Promotion et de Gestion des Infrastructures Sportives Publiques en abrégé ONASPORTS et régi par la loi n°08.11 organisation du Cadre Institutionnel et Juridique applicable aux entreprises et Offices Publics;
– Son Décret d’application n°08.296 du 20 décembre 2008;
– Un Arrêté n°007/MJSAC/DIR CAB du 25 mai 2009 portant mise en place du comité d’élaboration des textes d’application de la loi portant sa création;
-Un Décret n°09.379 du 19 novembre 2009 qui approuve le statut de cet Office.
Malheureusement, il n’existe pas un texte qui régi la répartition des quotas des recettes par entité.
CNC: Lors d’un match de foot, quel est l’organisme habilité à éditer les billets ou tickets pour chaque match et à en percevoir les recettes ? Je fais allusion à la FECAFOOT, l’ONASPORTS ?
LKZ: Ce n’est ni le FECAFOOT encore moins l’ONASPORTS. ça devrait être plutôt un comité mise en place par le Ministre en charge de la Jeunesse et des Sports qui organise et gère les compétitions tant nationales qu’internationales.
Après il procède à la répartition des recettes en se référant au texte s’il existait entre les parties prenantes telles que: Les frais d’organisation, l’ONASPORTS pour la maintenance des infrastructures, le Comité national des sports, équipe nationale, le Trésor public, la municipalité, la fédération centrafricaine de football et la confédération africaine de football.
Ce n’est que maintenant que le Ministre actuel s’attelle à ce que ce texte voit le jour.
CNC: Et comment ces fonds sont répartis entre tous ces organismes selon le texte?
LKZ: Ces fonds ne sont jamais repartis. Même l’ONASPORTS en charge de la gestion de cette infrastructure ne bénéficie de rien. Par manque de texte, le FECAFOOT édite les billets et gère les recettes seul. Si l’ONASPORTS en bénéficiait, il aurait déjà réhabilité le stade après les dégâts causés lors du match Centrafrique/Angola. les preuves sont là.
CNC: Le Centrafricain lambda remarque à juste titre que le stade dit 20 000 places devient un centre commercial et ne cesse de se détériorer du jour en jour. Cela est permis et qui est en charge de son entretien? Et sur quelle ligne budgétaire ? du trésor public ?.
LKZ: Nous sommes venu retrouver le stade qui abritait déjà des centres commerciaux, qui constituent l’une des sources de revenu de l’ONASPORTS.
– Quant à sa dégradation accentuée, il y’a plusieurs raisons:
a- après la cérémonie officielle d’ouverture du stade , aucune réhabilitation ne serait ce que partielle n’a été faite.
b- la crise militaro politique a occasionnée d’avantage des dégâts matériels par des hommes en tenu qui avaient élus domicile dans l’enceinte même du stade.
c-certains matériels utilisés de fabrication chinoise ne s’adaptent pas aux matériels de norme européenne quant il s’agit de les remplacer. Toute fois, nous réussissons à modifier ces matériels quand nous menons certains travaux d’entretien quotidien .
Son entretien étant à la charge de l’ONASPORTS que nous gérons, nous avons réhabilités sommairement le stade avec nos maigres ressources, en prélude à la visite du Pape à Bangui, en novembre 2015, sans aucune subvention de l’Etat, et nous continuons de le faire en attendant l’appui des partenaires tels que la Chine dont le Chef de Département a renoué la relation bilatérale en accordant une audience dans son cabinet, à son Excellence Monsieur l’Ambassadeur . Lors de cette audience, certaines promesses ont été faites et actées aussitôt par des dons en matériels au ministère déjà.
CNC : Mais pourquoi ces entretiens ne se font pas comme il le faut?
LKZ :
-Faute de moyens financiers conséquents.
-Pas de subvention de l’Etat.
-Nos ressources propres sont absorbées par des obligations régaliennes.
-Les loyers sont payés à compte goûte;
-Trop de sollicitation gratuite des salles de conférences pour des actions gouvernementales, quand bien même ces activités sont budgétisées par les demandeurs.
-Aucun quotas de recette des compétitions n’est versé à l’ONASPORTS ne serait ce que pour nettoyer le stade après le match. Nous sommes obligés de prélever dans notre caisse pour balayer et payer la main d’œuvre temporaire recrutée pour la circonstance.
Voilà succinctement des difficultés que nous éprouvons pour entretenir ce stade.
CNC: Monsieur le Directeur Général, depuis combien de temps êtes vous à ce poste ?
LKZ: Depuis novembre 2015. bientôt 11 mois.
CNC: Et quels sont vos projets d’avenir pour ce joyeux cadeau des jeunes ?
LKZ: Mes projets d’avenir pour ce joyeux , cadeaux des jeunes, c’est de le réhabiliter totalement. Faire de ce stade, un lieu de rencontre idéale pour la jeunesse centrafricaine qui a perdu ses repères et se cherchent après la crise qu’a connu notre pays, en utilisant le sport comme symbole de cohésion sociale pour la paix sur le plan national et au delà de nos frontières.
CNC: Je vous remercie monsieur le DG.
LKZ: C’est moi qui vous remercie.