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CENTRAFRIQUE : SOURIANTS, FESTIFS AU DÉPÔT DE CANDIDATURE À L’AUTORITÉ NATIONALE DES ÉLECTIONS MAIS BIENTÔT MÉCONTENTS ET NERVEUX AU VERDICT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo CNC.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo CNC.

 

(Dédicace à Madame Maryse BOKASSA, épouse du candidat Jean Serge BOKASSA décédée le 10 novembre 2020…Condoléances à la famille et courage à l’homme politique).

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 14 novembre 2020, 04:06:20 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Conformément au chronogramme modifié de l’Autorité Nationale des Élections (ANE), le dépôt de candidature au scrutin groupé du 27 décembre 2020 était ouvert du 01 au 10 novembre inclus. A l’issue de la valse de candidatures cadencée au rythme de carnaval, l’Autorité Nationale des Élections, organe constitutionnel chargé de gérer le processus électoral a enregistré vingt deux (22) candidatures pour les présidentielles et plus de cinq cents candidatures pour les législatives. L’on remarque de prime à bord que le profil des candidats à la présidentielle y compris ceux de la diaspora est multiple et varié…ce qui est d’une bonne augure pour le quinquennat à venir. A ce stade, il est également important de souligner que certains candidats pensent à tort et à travers que le dépôt de candidature à l’Autorité Nationale des Élections vaut validation. La sortie de l’enceinte de l’ANE a toujours été souriant, festif suivi d’une parade à la frontière de troubler l’ordre public dans la ville de Bangui.

 

L’on se demande si tout ce cirque est orchestré avec l’autorisation du ministère de l’intérieur et de l’administration du territoire. En conséquence de ce qui précède, il urge de rappeler que l’Autorité Nationale des Élections ne s’occupe que de la forme de la candidature conformément aux textes en vigueur c’est à dire qu’elle agit dans le cadre d’une « compétence liée » au regard des conditions légales, des documents exigés par la loi électorale.

A contrario, il appartient au conseil des sages, la cour constitutionnelle de statuer sur le fond, de dire le droit dans sa plénitude sur les différentes candidatures. Cette noble cour, faisant référence à la constitution et le code électoral statuera d’abord sur la recevabilité des candidatures où le premier tri sera fait avec un grand nombre d’éliminations pour manque ou irrégularité de certaines pièces produites, défaut de qualités pour agir, pièces délivrées par des autorités non compétentes, la non conformité des pièces au code électoral, la non inscription sur la liste électoral qui est l’un de critères basiques etc… Après l’étape de la recevabilité, la cour constitutionnelle statue sur le fond qui suppose l’application du droit dans toute sa rigueur.

Le traitement des candidatures fera inévitablement recours à certains services de l’administration centrale pour vérifier la véracité des pièces fournies. Il s’agit entre autres de la justice, des impôts, de la banque pour la caution, le service cadastral etc…Ainsi, lors d’une audience, la présidente de la cour constitutionnelle va livrer la teneur de la décision portant publication de la liste des candidats autorisés à participer au scrutin du 27 décembre 2020.

Cette décision de la cour constitutionnelle ouvrira en conséquence droit aux contentieux avant la liste définitive suivi éventuellement de réattribution de Numéros en fonction de l’ordre d’enregistrement à l’Autorité Nationale des Élections. Au verdict de la cour constitutionnelle, l’ambiance de carnaval affichée à l’ANE va céder la place aux mécontentements, à la nervosité voire des actes répréhensibles par la loi pénale.

Face à ce changement brutal d’atmosphère, le citoyen lambda s’interroge : Le dépôt de candidature à l’Autorité Nationale des Élections donne t-il droit à une caravane festivalière dans la ville de Bangui ?

Que dit le haut conseil de communication sur ces dérapages qui s’apparentent des meetings, bains de foule…hors période de campagne ?

A la proclamation de la liste provisoire des candidats par la cour constitutionnelle, il y aura t-il des troubles à l’ordre public ?

Dans la suite logique d’idée, le pouvoir a t-il en prévision des dispositifs pour endiguer un éventuel trouble à l’ordre public ?

Nous osons espérer in fine que la maturité de nos leaders politiques les conduira à utiliser les voies et moyens légaux en cas de contestation ou de réclamations car cela contribuera durablement à l’encrage de notre jeune démocratie et de redonner confiance aux partenaires au développement.

En attendant, laissons la cour constitutionnelle travailler sereinement…mais attention, ne le dites à personne.

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 13 novembre 2020.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

 

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