quand un général soudanais du FSR menace Touadéra et promet d’atteindre Bangui
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une intrusion de Wagner à Karkar a mis le feu aux poudres. Le général soudanais Gazouli, depuis Amdafock, défie Touadéra : « Si les Russes continuent, rien ne nous arrêtera avant Bangui, c’est clair ! »
En effet, tout a commencé par un mouvement audacieux des mercenaires russes du groupe Wagner. Il y a quelques jours, ces miliciens russes ont quitté la ville centrafricaine de Birao, dans la province de la Vakaga, pour s’aventurer sur le sol soudanais, au village de Karkar, près de la frontière centrafricaine. Une intrusion qui n’est pas passée inaperçue. Alertés par cette présence, les combattants des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général soudanais Gazouli, se sont immédiatement mobilisés depuis leur position à Amdafock, une localité soudanaise proche. Mais à leur arrivée à Karkar, les Wagner avaient déjà pris la fuite, regagnant Birao en laissant derrière eux des traces bien visibles, confirmées par les habitants du village.
Ce n’était pas une simple escapade. Pour le général soudanais Gazouli, cette incursion est une provocation de trop. Dans une vidéo diffusée partout sur les réseaux sociaux, le général soudanais a pris la parole, mêlant l’arabe à quelques mots en sango, la langue nationale centrafricaine, pour lancer un avertissement clair au président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. « Si Touadéra ne met pas fin aux agissements des mercenaires russes sur notre territoire, nous irons jusqu’à Bangui pour le chercher », a-t-il déclaré, la voix chargée de colère. « Personne ne pourra nous arrêter, c’est Bangui qui nous stoppera », a-t-il ajouté, répétant cette formule comme une promesse solennelle.
Une colère née d’années de tensions
Les FSR ne sont pas n’importe qui. Ce ne sont pas des rebelles démunis qui se battent avec des armes rouillées. Non, eux, ce sont des milliers d’hommes équipés de pick-up flambant neufs, d’armes modernes en quantité, et soutenus par des richesses immenses tirées de l’or et du commerce transfrontalier. le général soudanais Gazouli, à la tête de ces forces dans la zone d’Amdafock, parle comme un chef militaire, pas comme un hors-la-loi. Et ce qu’il reproche à Wagner, ce sont des années d’abus. Selon lui, les mercenaires russes ne se contentent pas de protéger Touadéra en Centrafrique : ils traversent la frontière, pillent les villages soudanais, volent les biens des paysans, emprisonnent et tuent les commerçants soudanais qui viennent vendre leurs marchandises en RCA. « Ce sont des voleurs », accuse-t-il dans la vidéo, pointant du doigt une impunité qui, pour les FSR, a assez duré.
L’incident de Karkar n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Quand les hommes du général soudanais Gazouli sont arrivés dans ce village, ils n’ont trouvé que des témoignages accablants : oui, les Russes étaient là, oui, ils ont semé la peur avant de repartir. Cette fuite n’a fait qu’enrager davantage les FSR. « Avec Wagner, c’est fini », a tranché le général soudanais, annonçant que les affrontements sont désormais inévitables si ces incursions continuent.
Un ultimatum à Touadéra avec une porte de sortie
Dans son message, le général soudanais Gazouli s’adresse directement aux Centrafricains, tentant le sango pour être mieux compris. « Attention, faites très attention », dit-il, maladroitement mais avec une intention claire. Il met Touadéra face à un choix : arrêter les Wagner ou affronter les conséquences. « Ici, à Karkar, c’est notre terre, pas la Centrafrique », martèle-t-il, défendant la souveraineté soudanaise. Mais il va plus loin : il exige que Touadéra prenne ses responsabilités au plus haut niveau. « S’il y a un problème, qu’il appelle directement notre chef suprême pour discuter avec lui », lance-t-il dans la vidéo, une allusion probable à Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemetti, le grand patron des FSR. Pour le général soudanais Gazouli, les Wagner n’ont pas à traverser la frontière sans autorisation ni discussion préalable. « On ne veut pas de ça », insiste-t-il, posant une condition claire pour éviter l’escalade. Si Touadéra persiste à laisser les Russes agir sans contrôle, les FSR, depuis Amdafock, sont prêts à traverser la frontière, à avancer dans la Vakaga, et à pousser jusqu’à Bangui, à des centaines de kilomètres de là. « C’est un dernier avertissement », prévient-il, laissant peu de place au doute sur sa détermination.
Cette menace n’est pas à prendre à la légère. Les FSR ont les moyens de leurs paroles : des véhicules par milliers, des armes lourdes, une organisation redoutable. La région frontalière, mal contrôlée par les forces centrafricaines et la MINUSCA, est une porte ouverte pour une telle offensive. Touadéra, lui, dépend de Wagner pour tenir face aux rebelles centrafricains comme la CPC. Mais cette dépendance le met dans une position fragile : céder aux FSR et appeler leur chef suprême, c’est risquer de froisser ses protecteurs russes ; ignorer l’avertissement, c’est exposer son pays à une attaque d’une force bien plus puissante que les groupes armés qu’il combat déjà.
Un danger pour tous
Pour les habitants de Birao, de la Vakaga, et même de Bangui, cette montée des tensions est une nouvelle ombre sur un quotidien déjà caractérisé par trop de violences et de désordre. Les Centrafricains, qui ont connu des années de troubles, comprennent ce que signifie une guerre avec une force comme les FSR. Gazouli ne cache pas ses intentions, et son ultimatum résonne comme un coup de tonnerre. Si Touadéra ne trouve pas une solution rapide – que ce soit par le dialogue avec le chef des FSR ou en contrôlant Wagner –, ce sont encore les populations, coincées entre ces puissances, qui risquent de payer le prix fort.
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