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Centrafrique: quand les Séléka dansent en province, les policiers répriment violemment une grève pacifique des lycéennes à Bangui.

United fans Centrafrique: quand les Séléka dansent en province, les policiers répriment violemment une grève pacifique des lycéennes à Bangui.

 

 Les élèves du lycée  M. J. Caron
Les élèves du lycée M. J. Caron

Bangui, le 15 novembre 2016. 14:11′.
Par: Gisèle MOLOMA.

Si en provinces les Séléka marchent régulièrement sur nos Forces de Défense et de Sécurité, à Bangui par contre ces dernières n’hésitent pas à maltraiter d’une autre façon, toutes les personnes qui tentent d’exprimer, d’une manière démocratique, leur mécontentement vis à vis du pouvoir. Il y’a quelques jours, ce sont les Infirmières et Docteurs de l’ONG Emergency qui ont été tabassés copieusement par des Policiers sur leur lieu de travail suite à des rumeurs les accusant de prélever illégalement des organes humains. Hier encore, des Gendarmes et Policiers ont littéralement maté d’une manière très violente les élèves du lycée Marie-Jeanne Caron qui tentaient de manifester pacifiquement devant leur Établissement scolaire après des folles rumeurs les accusant d’être des prostituées à la solde des soldats des Nations-Unies.

Cette réaction disproportionnée et d’une rare violence pousse des nombreux Centrafricains à se demander pourquoi cette même démonstration de force n’est pas déployée à Kaga-Bandoro ou à Bambari face à la Séléka?
Dans les années 1970 à Bangui, l’ex-Empereur Jean-Bedèl Bokassa avait maté violemment une marche des élèves faisant des morts et des blessés parmi les jeunes manifestants de l’époque. Cette journée, célébrée aujourd’hui comme “Journée des Martyrs” ne semble pas donner de leçon au fils de l’ex-Empereur qui est actuellement Ministre de l’Intérieur du gouvernement SARANDJI.

Les événements du lundi 14 novembre dernier montrent à quel point, nos Forces de sécurité n’ont pas bien assimilé leur cours du maintien de l’ordre.
Tout a commencé vers 8h du matin de ce lundi 14 novembre 2016 où plusieurs centaines des Lycéennes de l’Etablissement Marie-Jeanne Caron ont décidé en commun accord et spontanément d’observer une journée de grève pacifique contre les rumeurs folles qui polluent la ville de Bangui à leur sujet.

Selon ces rumeurs, un soldat de la Minusca aurait dragué une élève du Lycée Caron pour son chat. Au cours de leur conversation, toujours selon la rumeur, le soldat aurait proposé à la jeune Lycéenne une somme de 700 000 Fcfa (environ 1025€) pour que son chat tête avec toute une tendresse ses seins qu’elle aurait accepté. Vraiment on ne sait pas par quel canal cette rumeur s’est propagée dans Bangui, mais toutes les filles qui portent, par malheur, la tenue de ce Lycée Caron ne peuvent plus passer inaperçues et sans se faire huer au cri du chat.

Tellement que ce comportement devient insupportable, les élèves victimes ont décidé d’observer cette journée de grève pacifique pour demander non seulement au gouvernement de procéder aux arrestations des auteurs de cette nouvelle forme d’harcèlement morale passible de la peine de prison, mais aussi de dire à leurs compatriotes de leur laisser du temps pour leurs études. Ce double objectif n’a pas trouvé d’écho auprès des autorités du pays qui voient derrière cette manifestation les mains des hommes politiques. Une répression violente a été mise en place contre cette manifestation faisant ainsi plus de 200 blessées dont une cinquantaine a perdu connaissance.

Du côté de l’administration de cet Établissement scolaire, on conseil aux filles de ne plus porter leur tenue jusqu’à nouvel ordre. Est-il une solution durable?

Rappelons que chaque année, les gens ne cessent de faire courir des rumeurs dans les quartiers aux noms de leurs sœurs du Lycée Caron. Depuis 1999 après l’expulsion de tous les garçons dans ce lycée pour en faire un Établissement exclusivement réservé aux filles, des fausses rumeurs n’ont cessé de de se multiplier contre elles. Le mieux pour le gouvernement, c’est d’établir un cadre juridique clair pouvant répondre à ce genre d’harcèlement morale que de montrer ses faibles muscles sur les jeunes pauvres Lycéennes.

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