CENTRAFRIQUE : PANIQUE CHEZ LES AUTEURS DE CRIMES DE GUERRE ET DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ
STRATAGÈME DÉRISOIRE
Que se passe-t-il ? Voilà que les ex-Sélékas, qui voulaient la peau du chef de l’État centrafricain, qui ne reconnaissaient pas sa légitimité de président démocratiquement élu et qui menaçaient même de marcher sur Bangui, adressent subitement des mots doux à celui qu’ils détestaient et ne cessaient de combattre !
Nul doute que leur comparution prochaine devant la CPI (Cour Pénale Internationale) ou la CPSB (Cour Pénale Spéciale de Bangui) pour répondre de leurs crimes de guerre et de leurs crimes contre l’humanité, les aura plongés dans une peur indicible. Ne vont-ils pas chercher, par tous les moyens, à se soustraire aux griffes de la justice ?
C’est d’abord le chef du FRPC l’ex- bras droit de Michel Djotodia, qui donne de « Son excellence » au chef de l’Etat. Dans un communiqué publié le 9 décembre, il va jusqu’à féliciter le président de la République pour sa déclaration à la veille de la commémoration du 60ème anniversaire de l’indépendance de la République Centrafricaine, qu’il qualifie de « très constructive et conciliante… »
On aurait bien voulu entendre ces paroles avant les massacres inutiles de Centrafricains. Ce nouveau positionnement pacifique de Noureddine Adam et des autres chefs de guerre aurait dû être adopté voilà longtemps. Le chaos sanglant qui a prévalu en République centrafricaine aurait été évité.
MATAR NEMERY, ALIAS « FORCE », CHEF DE GANG DU KM5 AUX ABOIS ?
Il n’y a pas si longtemps, ce hors-la-loi tueur narguait et défiait le pouvoir légitime de Centrafrique. Il avait transformé le Km5, ce quartier hautement emblématique de la capitale, en un sanctuaire musulman, autonome et imprenable. Avec sa bande de ruffians enturbannés, il avait pris en otage les habitants et les commerçants du quartier. Les malheureux étaient littéralement rackettés et suppliciés.
Se disant groupe d’autodéfense des musulmans du Km5, ces criminels constituaient, en réalité, une organisation mafieuse, soutenue par les ex-Sélékas et leur mentor, Idriss Déby Itno. Le président du Tchad avait, en effet, besoin d’une tête de pont dans la capitale.
Rappelons que ce sont Nemery et ses sbires qui avaient fait une brutale intrusion dans l’Église Notre-Dame de Fatima, en pleine célébration du culte, et n’avaient pas hésité à massacrer des paroissiens et leur curé.
Quand les forces de sécurité intérieures avaient tenté un assaut pour nettoyer le Km5, une faction sélékiste avait aussitôt menacé de marcher sur Bangui. Un chef rebelle s’était même vanté d’avoir 500 combattants, déjà positionnés dans la capitale centrafricaine.
En outre, ce chef de gang se vantait du soutien de la France. Devant son camp retranché du Km5, flottait même un drapeau français. On se demande bien qui avait pu permettre à cette mafia de hisser le drapeau tricolore.
Le communiqué qu’il vient de publier ne peut donc que nous interpeller !
Citons : «Centrafricaines, Centrafricains, habitants de Bangui et plus précisément du Km5, je voudrais devant Dieu (ou plutôt Allah ?) et les hommes, affirmer qu’il y a un temps pour les problèmes et un temps aussi pour la paix.
Je voudrais le dire à tout le monde : le temps de la paix est arrivé au Km5. Avec le soutien de nos amis russes (il y a peu de temps encore, il prétendait qu’il était soutenu par les Français) et notre frère, Ali Gonissa, (un personnage sulfureux peu recommandable) je m’engage à favoriser le retour de la paix au Km5 en appui ax efforts du gouvernement, par la mise en place de patrouilles mixtes, constituées de policiers et de gendarmes de notre pays… »
Suffocant !
Ce n’est rien d’autre qu’une ultime provocation de la part de ce chef de gang, qui a toujours refusé des déposer les armes et de se rendre quand les autorités légitimes le lui demandaient au nom de la loi. Il s’agit, purement et simplement, d’une manœuvre grossière et indécente de diversion pour échapper à la justice.
Mais ce stratagème ne pourra pas passer auprès des Centrafricains : ils attendent, avec trop d’impatience, que justice leur soit rendue. Les chefs rebelles devront déposer les armes. Le gouvernement centrafricain ne devra, en aucune façon, se laisser manipuler par ces rebelles, auteurs de crimes de guerre épouvantables et de crimes contre l’humanité tout aussi intolérables.
Il appartiendra à la justice, et uniquement à elle, de juger les responsables de toutes les horreurs commises.
JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI
(13 décembre 2018)
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