Centrafrique : L’opposition déclare la ‘guerre’ au troisième mandat de Touadéra
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
L’année 2025 s’annonce décisive en République centrafricaine. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) a lancé mardi 7 janvier dernier à Bangui un avertissement sans équivoque au président Faustin Archange Touadéra, promettant de faire échec à toute tentative de troisième mandat.
“Nous utiliserons tous les moyens légaux pour faire respecter la tradition démocratique de notre pays”, avertit Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du BRDC. “Aucun président n’a réussi à se maintenir pour un troisième mandat en Centrafrique”, rappelle-t-il, évoquant les tentatives infructueuses de ses prédécesseurs, de David Dacko à François Bozizé.
Les signes d’un bras de fer s’accumulent. L’opposition relève plusieurs “vents contraires” qui fragilisent le pouvoir. “Le non-décaissement de la troisième tranche du FMI n’est pas anodin”, souligne maître Nicolas Tiangaye. “C’est la résultante d’une malgouvernance qui refuse de s’amender face aux exigences internationales”.
L’ancien Premier ministre Enock Lakoué, en tenue de deuil, dresse un tableau sombre de la situation : “Notre pays ne fait que reculer d’année en année. Nous n’avons aucune raison d’être fiers”. Une analyse étayée par les chiffres de la Banque mondiale, qui révèlent une croissance négative de -2,7% en 2024.
Martin Ziguélé, président du MLPC, s’appuie sur une récente décision du Conseil constitutionnel pour contrer toute tentative de prolongation du mandat, ou alors du troisième mandat. “Le Conseil a statué que les députés élus sous la Constitution de 2016 terminent leur mandat selon cette même Constitution. Cette logique s’applique également au président”.
Le BRDC rejette également l’hypothèse d’élections sous les institutions actuelles. “Ni l’Autorité Nationale des Élections, ni la Cour constitutionnelle dans leur forme actuelle ne peuvent garantir des élections transparentes”, affirme Mboli-Goumba. Pour l’opposition, la refonte de ces institutions est un préalable incontournable.
La détermination des opposants contre le troisième mandat s’est renforcée après le discours sur l’état de la nation du 28 décembre, qualifié de “fiction politique” par le BRDC. “Il a présenté un pays imaginaire où tout fonctionne à merveille, ignorant qu’un Centrafricain sur trois souffre de faim sévère”, dénonce Tiangaye.
“2025 est une année charnière”, martèle Mboli-Goumba. L’opposition promet de dévoiler progressivement sa stratégie contre le troisième mandat, tout en prévenant : “Ne vous attendez pas à ce que nous continuions uniquement à faire des conférences de presse au-delà du 31 décembre 2025”.
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