dimanche, novembre 17, 2024
AccueilActualitésActualités en CentrafriqueCENTRAFRIQUE: L’IMPOPULARITE DE LA FRANCE EN CENTRAFRIQUE

CENTRAFRIQUE: L’IMPOPULARITE DE LA FRANCE EN CENTRAFRIQUE

(Corbeau News Centrafrique)

 

14 juillet

 

L’IMPOPULARITE DE LA FRANCE EN CENTRAFRIQUE

 

Bangui, (C.N.C) , 02-10-2015

 

En sillonnant les rues de Bangui la capitale centrafricaine, on se rend compte que les centrafricains ont appris de cette sempiternelle crise. Jamais de mémoire d’homme, les réactions ont été contre la France.

Les centrafricains de différents milieux, dans leur grande majorité ont pointé un doigt accusateur l’ancienne puissance colonisatrice et les organisations humanitaires. Le sentiment anti-français va croissant dans les rues de Bangui.
« Nous sommes entrain de tout perdre en Centrafrique, nous n’allons pas nous laisser faire ». Parole du colonel R.RENE de la force française Sangaris. C’est le nom flanqué sur sa pointure coté gauche du treillis. Il a l’a dit dans un entretien avec l’un de nos reporters.

Ce haut gradé de l’armée française a aussi déclaré sans vergogne que la France fera tout pour mettre la main sur les principales richesses du pays. Il ne savait pas qu’il avait en face de lui un journaliste.

De tout état de fait, les chinois ne sont pas prêts à lâcher le gisement pétrolier de BOUROUMATA dans la ville de Birao à l’extrême Nord-est du Centrafrique. La France, selon les investigations est en mauvaise posture pour l’acquisition du gisement pétrolier de Carnot dans la Nana Mambéré. L’exploitation du ciment est confiée aux indiens par l’ancien président François BOZIZE.

Cette course aux richesses centrafricaines se ne fait plus désormais à visage masqué. Sur le terrain le mépris de la France et des ONG internationales se justifie. Les habitants de Bangui, sont passés à la vitesse supérieure en vandalisant la grande majorité de ces Organisations Non Gouvernementales qui œuvrent dans l’humanitaire.
Le déclic : D’importantes quantités d’armes découvertes dans les locaux de l’Organisation Internationale pour la Migration, OIM au quartier 1 dans le 1er arrondissement. C’était pendant le pillage de ses locaux le dimanche 28 septembre 2015. Que font les armes de guerre AK47 en état neuf dans les locaux d’une organisation humanitaire ? On se souvient que c’est OIM qui a déporté les populations peules du P13 sortie nord de Bangui en 2014, sans l’aval du gouvernement, pour les relocaliser à Bambari.

Ce qui a déclenché une déferlante de pillages de ces Organisations longtemps supposées entretenir la crise en République Centrafricaine. Les découvertes bizarres ne s’arrêtent pas là. Beaucoup de livres en Arabe ramassés dans les locaux du CICR au quartier Benz-Vi .Le CICR Une grande quantité de brassards des forces de la MINUSCA emportés par les pillards dans les locaux de l’ONG Action Contre la Faim à sica1. Grand est notre étonnement de voir qu’aucune radio de la place en a parlé. Ce qui devrait susciter de sérieux débats ailleurs, passe sous silence en Centrafrique.

Les populations de Bangui, durant cette crise, quand nous nous promenions pour prendre des impressions, disent ne pas hésiter à s’en prendre aux véhicules de ces Organisations Humanitaires.
Durant les cinq jours d’échanges de tirs, on a constaté une absence totale de la Croix Rouge sur le terrain pour ramasser les blessés et les cadavres. Etaient-ils avertis ? Les banguissois les accusent d’être les principaux acteurs de cette belligérance. Les témoignages recueillis font état de plusieurs éléments qui attestent des signes précurseurs de cette escalade de violences. « Ils ont augmenté les primes de risques octroyées aux expatriés depuis trois semaines, et nous n’avons pas l’accès à certains niveau d’informations ».

Déclare Christian, 45ans, il travaille dans une Ambassade à BANGUI. Il a encore poursuivi qu’ « habituellement quand ils font des choses comme ça, ce qu’ils préparent quelque chose ».
Un témoignage encore frappant qui a attiré notre curiosité est celui d’un jeune volontaire de la Croix Rouge Française. Celui-ci a refusé de montrer son prénom. Il nous a confié ceci : « J’ai vu plusieurs sacs blancs, gants et cache-nez pour le ramassage des cadavres qu’ils ont venir de l’extérieur du pays, une semaine avant le déclenchement de cette crise ». C’est dire que la spirale de massacres au pays de Barthélémy BOGANDA est une machination savamment ourdie par ceux-là qui ont l’expérience en la matière.

Le grand site des déplacés de l’aéroport de Bangui Mpoko qui a vu une grande partie de sa population rentrée chez elle, a connu une augmentation de ses latrines, comme pour accueillir à nouveau, une nouvelle vague de déplacés. Sur ce site, nous avons rencontré beaucoup de personnes qui nous ont ce même témoignage. C’est encore une preuve que la France se comporte en ennemie de la paix en Centrafrique. Toute une série de préparatifs qui ont abouti à ce que nous vivons.

En revenant dans la rue, les interventions sont une avalanche de haine envers le pays de Molière.

« Je suis chrétien pratiquant, je crois fermement que ce font ces français, ils le payeront chèrement. Un jour, ce qui est arrivé aux américains le 11 septembre 2001, arrivera en France, j’y crois, ils récolteront les fruits de leur méchanceté, j’ai perdu mon frère, ils payeront ces français ». Propos de Jean, le frère d’une des victimes du quartier Bazanga dans le 5e arrondissement de Bangui.

Pour la précision, ce quartier est l’un des proches du PK5 où les musulmans ont décimé la population et brulé toutes les maisons le samedi 27 septembre devant la passivité des forces burundaises de la MINUSCA accusées d’être de mèche avec les mercenaires musulmans et peuls du KM5. Aux passages des troupes burundaises et françaises, c’est une pluie d’injures en langue Sango, des cris de mépris, de bras d’honneur et des bruits de casseroles.

La majeure partie des réactions est faite d’injures et de malédictions à l’encontre de la France. Certains étudiants demandent la sortie de la RCA de l’Organisation Internationale de la Francophonie pour rejoindre le Commonwealth comme l’a fait le Rwanda. Une autre tranche des réactions sont hostiles aux burundais, très contestés par la population qui les compare aux troupes tchadiennes exclues des troupes internationales en RCA. Une autre encore accuse la chef de l’Etat de transition Catherine Samba-Panza de passivité pour le désarmement du Km5 et le réarmement des Forces Armées

Centrafricaines, FACA. Dans l’ensemble, la cohésion sociale a encore du chemin devant elle.
La réconciliation entre les chrétiens et les musulmans est presque mission impossible. Pour notre part, nous trouvons curieux de voir les Anti-Balaka, dont plus de ¾ ne connaissent pas la langue de

Molière d’écrire correctement, dans un bon Français : « Sacrifice, bonne fête de Tabaski » sur le corps sans vie d’un supposé taximoto musulman découvert au quartier Combattant dans le 8e, élément déclencheur de ces soulèvements le 26 septembre. L’industrie de guerre se porte bien en Centrafrique, ancienne « Suisse africaine » sous l’ère impériale. Comme le disait un écrivain africain : « J’ai ma vérité, tu as ta vérité, mais la vérité appartient à DIEU ».

Juvénal KOHEREPEDE

Bangui, Eric NGABA Pour CNC

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments