COORDINATION DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE POUR LA PAIX EN CENTRAFRIQUE
A
La très haute Attention de l’Honorable,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Objet : ENONCE DE MOTIF DE LA MARCHE CITOYENNE POUR EXIGER LA DEMISSION SANS CONDITION ET SANS DELAI DU PRESIDENT FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, LE 1er JUILLET 2022.
Honorable, Monsieur le Président,
En vous faisant ses compliments, la Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique, (COSCIPAC), la « voix des sans voix », toujours dans ses contributions et veille pour la bonne marche de la démocratie et de la bonne gouvernance publique en République Centrafricaine, tient à vous informer sur les motifs qui l’ont poussée, ainsi que la population entière, à se mobiliser pour sortir dans la rue et exiger la démission sans condition et sans délai du président Faustin Archange TOUADERA.
Avant tout, la Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique, (COSCIPAC), la « voix des sans voix », tient à vous rappeler qu’elle a lancé plusieurs cris de détresse et plusieurs alertes aussi bien à votre endroit, qu’à celui des forces vives de la nation, de la Communauté Internationale, des responsables politiques et des religieux afin de considérer les nombreuses attentes du peuple centrafricain, longtemps méprisé et dont les
droits ont toujours été foulés aux pieds par le régime « Autocratique » de votre ami, le Président Faustin Archange TOUADERA et des conséquences qui pourraient en résulter si aucune mesure préventive et réparatrice ne soient prises. Et voilà qu’aujourd’hui, la souffrance du peuple a atteint son paroxysme avec les conditions de crise globale dont la RCA n’en est pas épargnée ! Nos cris pour tenter d’infléchir, dans le bon sens les orientations dangereuses vers lesquelles tendent les résolutions que prône le président centrafricain dans la gestion de la crise centrafricaine, qui n’est pas seulement sécuritaire, mais qui trouve ses racines dans une crise encore plus profonde : la mauvaise gestion de la chose publique et l’absence totale d’une véritable politique sociale et diplomatique adéquate, ont été considérés comme un crime de lèse-majesté.
Ainsi la tête des leaders, portes- parole des sans voix, ont été mises à prix ; et des chasses à l’homme ont été organisées pour des actions létales visant ces leaders.
En effet, le caractère autocratique, doublé d’un comportement de va-t’en guerre du pouvoir en place, ne favorisent aucunement une résolution pacifique de la crise en cours.
Et pourtant ! le peuple qui a tant souffert des affres de la division voulait, en son for intérieur, qu’un dialogue sincère, honnête et véritablement inclusif, avec la participation de toutes les voix divergentes ayant entrainé la situation chaotique actuelle, sous la supervision d’un médiateur neutre, soit le lieu où les uns et les autres auraient pu partager leurs points de vue divergentes, mais qui se joignent tous sur l’épineux problèmes du bien-être de tous les citoyens, soit tenu pour permettre de faire le point et trouver, ensemble, une sortie honorable pour tous, sans frustrer l’autre ; et pouvoir ainsi faire tabula rasa de tous les désordres afin de permettre à chaque centrafricain de jouer de sa partition pour un meilleur devenir de la République Centrafricaine, si chère à nos cœurs et si indispensable à notre survie en tant que peuple !
Les mêmes causes produisent les mêmes effets !
Le président TOUADERA a prôné, et organisé un dialogue qu’il a qualifié de « Républicain » ; mais qui au finish s’est avéré n’être qu’un rassemblement d’amis pour légaliser une tentative maladroite de manipulation de la conscience populaire et avoir un quitus pour la modification de « Notre Constitution » !
Pour illustrer notre intervention, nous vous dressons, sommairement, le tableau noir qui illustre la vie des centrafricains, dont nous sommes les portes voix.
En effet, pour que la chose soit bien comprise, la COSCIPAC a relevé au cours du précédent mandat et début du second du président TOUADERA, des actes graves et inoubliables qui déconstruisent les Forces de défense et de Sécurité Intérieure :
Ses plus proches collaborateurs, partenaires privilégiés au détriment des FACA, ses compagnons de business et meurtriers et bouchers des centrafricains, retranchés au sein de l’enclave du KM5 et dont certains sont incorporés dans l’Armée associés aux mercenaires Russes de Wagner, violent les hommes tout comme les filles et femmes partout où ils passent, détruisent, pillent les biens publics et privés et tuent le peuple à tout temps. Ce peuple qu’il avait pourtant juré deux fois sur la Constitution de protéger. Ses partenaires sont en train de commettre de graves exactions et se comportent en force envahisseur. Puis que, « qui ne dit mot consent», son silence sur ces faits engage sa responsabilité et débouche inéluctablement sur sa culpabilité.
De la prise du pouvoir du président TOUADERA à nos jours, le peuple centrafricain a connu toutes sortes d’exactions graves, commises par les Groupes Armés et les Mercenaires de la Wagner au service du pouvoir en place (tueries de masse, viols, tortures, enlèvements et exécutions sommaires, vols des biens appartenant aux populations, déplacements forcés, etc…).
- Premièrement, les Forces de défense et de Sécurité Intérieure ont connu et vécu toutes sortes de souffrances, négligence et humiliations, jamais vécu depuis sa création encore moins dans aucun autre pays au monde. A titre d’illustration, leur quotidien est caractérisé par les enlèvements, esclavage, tortures, tueries, arrestations arbitraires et tribalistes, PJA insignifiante et souvent détournée par la hiérarchie, valorisation et bon traitement des mercenaires Russes (Wagner) et groupes armés alliés du gouvernement au détriment des FACA etc. La promotion en grade des proches-parents, groupes armés non formés, famille politique du MCU à qui il vient d’offrir des grades importants sans aucune formation requise au sein des Forces de défense et de Sécurité Intérieure.
- Deuxièmement, il a préféré incorporer au sein des Forces de défense et de Sécurité Intérieure, les rebelles, mercenaires étrangers et autres nébuleuses maffieuses au détriment de la Jeunesse Centrafricaine et en violation de la Loi de programmation militaire de la République Centrafricaine. Ce qui a entraîné une prédominance des rebelles alliés du gouvernement dans les Forces de défense et de Sécurité Intérieure.
Troisièmement, le tribalisme, le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, l’impunité, l’injustice sont devenus les seuls critères de gestion de l’Etat instauré dans l’administration publique, surtout au sein des Forces de défense et de Sécurité Intérieure, ce qui a eu pour conséquence le dysfonctionnement total de l’appareil de l’Etat. Même, les ELUS de la NATION, parmi lesquels vous-même figurez, ne sont plus motivés que par l’appât du gain facile et la corruption : ils ne travaillent que lorsqu’ils perçoivent des pots de vin venant du Gouvernement ou directement du Chef de l’Etat et de ses alliés russes.
Quatrièmement, au niveau idéologique et politique du Gouvernement, nous avons assisté à l’émergence d’une nouvelle classe de dirigeants, composée et caractérisée par un groupement d’amis et proche-parents de moindre niveau d’instruction et de faible formation académique, manquant de visions politiques pour le pays, véreux, avides d’argents et de gains faciles, aventuriers politiques forgés de toute pièce, de véritables « bras cassés » hissé à l’arène politique. Moins instruits, ils érigent et pratiquent à la place du « Real Politique » la démagogie, la corruption et la délation. Pour l’exercice de la démocratie et la culture politique, ils n’ont comme visions et pratiques que : le dénigrement des adversaires politiques, les Leaders des Organisations de la Société civile, voire les représentations étrangères accréditées en RCA. Les incitations à la haine et à la violence planifiées et diligentées contre leurs adversaires politiques et certains responsables de la Société Civile qui veillent à la bonne marche de la démocratie et défendent les intérêts du peuple, car partageant la souffrance de ce peuple. Outre la pression exercée sur les médias, l’exécutif utilise des subterfuges malsains pour écarter leurs adversaires et opposants de la scène politique et autour d’eux, de peur que des vérités soient dites !
Sur le plan social, le paroxysme a été atteint ! La misère du centrafricain est devenue plus que catastrophique. Malgré les multiples aides et assistances apportées par la Communauté Internationale, le centrafricain n’arrive plus à supporter le coût de la vie. Le panier de la ménagère est plus que vide. Le traitement des fonctionnaires de l’Etat ne leur permet plus de vivre honorablement. Le peuple centrafricain, dans son ensemble, est devenu un peuple malade, mais qui s’ignore être malade ! Les activités commerciales et agro-pastorales (la RCA est un pays à vocation agro-pastorale) sont au rouge. Les écoles connaissent un dysfonctionnement comme on n’en a jamais connu. Il n’existe plus d’infrastructures routières dignes de ce nom, et c’est pire dans la capitale, et lorsqu’on interpelle les membres du Gouvernement, ils répondent que « ce n’est pas aujourd’hui que les routes sont dégradées ! », fin de citation.
Sur le plan de la liberté d’expression : Elle est confisquée par le pouvoir « Autocratique de TOUADERA ».
En effet, étant un pouvoir autocratique, le pouvoir de TOUADERA n’accepte pas de contradiction, ni de critique et encore moins de prise de position contraire à sa volonté.
Ainsi, la liberté de la presse n’existe plus. Il suffit d’écrire un article ou de publier une information dénonçant les dérives du pouvoir en place ou d’un dignitaire du régime et on est automatiquement poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat ou un autre délit qui va faire de vous un paria.
L’Organisation de la Société Civile qui ne se met pas au service de TOUADERA, et qui reste fidèle à sa conviction ; qui refuse de servir celui qui fait l’histoire ; mais qui se met au service de celui qui subit l’oppression, le peuple, est automatiquement taxée de tous les noms et placée dans la liste des ennemies de la nation, donc écartée de toute activité requérant sa participation. Quel régime injuste !
- Sur le plan de l’Economie et de l’Intégration tant Sous Régionale, Régionale que Mondiale, le régime de TOUADERA a failli d’une manière lamentable, mélangeant les formules mathématiques d’une manière abracadabrante.
En effet, au lieu de suivre les voies indiquées, ce régime est sorti des sentiers battus pour emmener la RCA dans des méandres sombres ou nul ne se retrouve. Ainsi, il commence à transformer notre pays, jadis estimé, en un repère de brigands et de maffieux de tout genre. Le paroxysme a été atteint lorsqu’il a décidé d’une manière soudaine et personnelle de faire voter, par ceux que nous pensions être des personnes honorables mais qui en fait ne sont que des corrompus assoiffés de gains faciles, les députés de la nation, une loi sur la Crypto monnaie.
Cette loi marque pour le peuple centrafricain et le monde entier, le passage officiel de la RCA dans le giron et la main des maffieux. Comment pouvons-nous rester muets et inactifs face à de telles dérives ?
En conclusion, la COSCIPAC, Voix des Sans Voix, sous l’impulsion populaire, pense que le temps de la tergiversation est passé et est complètement révolu ! Le peuple centrafricain, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, a décidé de prendre en main sa destinée en reprenant son pouvoir à celui à qui il l’a confié et qui s’avère ne pas être à la hauteur de la tâche, à lui confiée.
Puisque les nombreuses alertes n’ont été entendues ; puisque les nombreux avertissements n’ont pas été pris au sérieux, puisque le groupe a TOUADERA persiste et signe dans sa volonté de faire de notre nation une plaque tournante de la maffia, en mettant au banc de
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l’économie mondiale en nous imposant la CRYPTO MONNAIE qui échappe à tout contrôle et, surtout, de vouloir a tout prix « toucher à notre CONSTITUTION ». TROP C’EST TROP ! LE PEUPLE NESE LAISSERA PLUS FAIRE.
Le peuple a donc décidé de passer à la vitesse supérieure.
Apres l’organisation des concerts de casseroles sur toute l’étendue du territoire national, et qui a connu le succès dont vous avez été témoins, le peuple a décidé de sortir dans la rue et exiger le départ du pouvoir de celui à qui le peuple ne peut faire confiance pour l’avenir de notre nation : Faustin Archange TOUADERA. Cette sortie se fera le 1er Juillet 2022, et se poursuivra jusqu’à son départ du pouvoir.
Fait à Bangui, le 13 Juillet 2022
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