Centrafrique : Les griots du pouvoir, ou la honte d’une dictature décomplexée…

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Centrafrique : Les griots du pouvoir, ou la honte d’une dictature décomplexée…

 

Centrafrique : Les griots du pouvoir, ou la honte d’une dictature décomplexée…
Mathurin Dimbélé

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Chaque jour qui passe, au pays de Zo Kwé Zo, pays de Barthelemy Boganda, le régime de Faustin-Archange Touadéra s’enfonce chaque jour un peu plus dans une dérive autoritaire insupportable, porté par une bande de flatteurs serviles – ces “griots du pouvoir”,  qui osent encore prétendre à une quelconque légitimité. Avec la constitution de 2023, taillée pour offrir un troisième mandat à Touadéra – et pourquoi pas davantage ? –, tout a basculé. Le président, son Premier ministre, les membres du gouvernement et leurs soutiens, protégés par les mercenaires de Wagner, pensent pouvoir tout se permettre. Jusqu’où ira cette comédie tragique ? L’histoire de Dominique Yandocka, député du 4e arrondissement de Bangui, montre à quel point ce pouvoir est prêt à tout pour écraser ceux qui le défient….

Centrafrique : le président de l'Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, destitue illégalement le député Dominique Yandocka
Le député Éphrem Dominique Yandocka

 

Dominique Yandocka : la cible d’un régime aux abois….

 

Dominique Yandocka, une voix qui dérange dans un pays où l’opposition est réduite au silence, a raconté son calvaire sur la Radio France Internationale (RFI). À en croire à ses propos, le 15 décembre 2023, un commando l’a arraché de chez lui à 4 heures du matin, “sur instruction directe” de Touadéra, sans aucun respect pour son immunité de député. Une année en prison, neuf mois cloué dans un fauteuil roulant, un empoisonnement suspect le 9 février 2024, suivi de 36 heures de coma : voilà ce qu’il a enduré. “Tout ça vient d’un plan monté à la présidence”, accuse-t-il, persuadé qu’on veut salir son casier judiciaire pour l’écarter des élections.

 

Libéré après une condamnation douteuse d’un an,  exactement la durée de sa détention, quel hasard ! !! Mais  Yandocka crie son innocence et attend un jugement en cassation. Mais Les griots du pouvoir ne lâchent pas. D’après le journal en ligne Corbeau News Centrafrique, le 23 janvier 2025, le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, a tout fait pour l’empêcher de partir se soigner en France, poussé par le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye-Abazène. Il a fallu que le tribunal administratif s’en mêle pour lui arracher ce droit,  une exception rare dans un pays où la justice plie sous les ordres….

 

La réponse pathétique de Mathurin : un griot en service commandé….

 

Pour répondre à ces accusations, le pouvoir de Baba Kongoboro a dégainé son arme favorite : la propagande grotesque à travers Les griots du pouvoir. Dans une “édition spéciale” sur les antennes de la radio Centrafrique aux ordres, Mathurin Dimbélé Nakoé, présenté comme un porte-voix du régime, a tenté de discréditer Yandocka. Et quel choix édifiant ! Mathurin, condamné par le passé sous François Bozizé pour détournement de fonds publics, est aujourd’hui recyclé en défenseur zélé de Touadéra. Sa prestation est un concentré de cynisme et d’absurdité.

 

“Absurde”, répète-t-il sans cesse, rejetant l’idée d’une arrestation commandée par Touadéra en vantant un soi-disant respect de la séparation des pouvoirs. “Le président ne donne pas d’ordres à la justice”, affirme-t-il, oubliant que l’immunité de Yandocka a été violée sans forme de procès. L’empoisonnement ?Des mensonges”, tranche-t-il sans la moindre preuve, ajoutant que “personne n’en a entendu parler”,  comme si le black-out imposé par le régime prouvait quoi que ce soit.

 

Et puis, il y a cette phrase odieuse sur les séquelles de Yandocka : “S’il n’avait pas été soigné, il serait mort”. Une menace à demi-mot, suivie d’un conseil perfide : “Qu’il reste tranquille et profite.” En clair : tais-toi, ou ça finira mal. Ce ton hautain, ce mépris pour un député élu, montrent à quel point ces griots se sentent intouchables sous la protection de Wagner….

 

Une constitution truquée et un pouvoir sans scrupules….

 

Tout repose sur cette constitution de 2023, adoptée lors d’un référendum que l’opposition a refusé de cautionner. Elle ouvre grand la porte à Touadéra pour rester en place aussi longtemps qu’il le voudra, selon Mathurin, “tant que sa santé tient“. Quant à l’article qui barre la route aux binationaux comme Yandocka, Anicet-Georges Dologuélé ou Crépin Mboli-Goumba, c’est une arme pour éliminer toute concurrence. Mathurin ose même lancer à Yandocka d’aller “se présenter en France” s’il tient tant à sa double nationalité ,  une insulte qui résume l’arrogance du régime.

 

Et cette histoire de “troisième mandat” qui serait en fait un “premier mandat” sous la 7e République ? Un jeu de mots pitoyable qui ne dupe personne, sauf peut-être Mathurin et sa clique, trop heureux de servir leur maître….

 

Wagner et les intouchables : l’ombre des mercenaires….

 

Ce pouvoir fanfaronne grâce à Wagner, ces Russes qui pillent le pays en échange de leur soutien armé. Touadéra et ses fidèles ont “les gros dos”, comme on dit à Bangui : ils se savent hors d’atteinte tant que ces mercenaires veillent sur eux. Une alliance honteuse qui achève de vendre la RCA à des intérêts étrangers….

 

Un peuple oublié, une opposition étouffée….

 

Le peuple centrafricain, usé par des années de chaos, regarde ce désastre se dérouler. Mathurin prétend que “personne ne s’intéresse à l’affaire Yandocka”. Faux : c’est la peur et la censure qui musellent les voix. Quand Yandocka réclame un dialogue pour une vraie alternance, Mathurin ricane, parle de “bêtises” et d’“amusement”. Le message est net : le régime se moque de la démocratie….

 

Jusqu’à quand ce cauchemar ?

 

La République centrafricaine étouffe sous un pouvoir qui ne connaît plus de bornes. Des griots comme Mathurin, anciens voleurs devenus porte-parole, incarnent cette chute : une élite pourrie, sans honneur ni retenue, qui piétine les droits et la dignité d’un peuple à bout de souffle. Dominique Yandocka, avec ses défauts, reste un symbole de résistance face à cette dictature qui ne se cache même plus. Mais combien de temps tiendra-t-il ? Et combien de temps les Centrafricains supporteront-ils cette infamie ? Une chose est sûre : avec Wagner dans l’ombre et Mathurin au micro, le pays n’a pas fini de souffrir….

 

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