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Centrafrique : le KNK appelle à la résilience du Peuple centrafricain meurtri et réclame la mise en place d’une transition consensuelle

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 29 juillet 2022

 

Bangui (CNC) – Depuis le retour en 2020 de l’ancien Président François Bozizé au maquis, le parti politique qu’il avait créé  quand il était au pouvoir disparaît lentement sur le paysage politique national. Les ouvriers sont devenus invisibles. Certains sont en fuite et d’autres vivent dans une parfaite clandestinité. Les élus de ce parti à l’Assemblée nationale sont fondus dans le parti au pouvoir afin de continuer à gagner leurs pains. Le siège est abandonné aux herbes qui poussent à volonté comme celles des forêts tropicales. Pendant ce temps, les élites politiques de ce parti continuent leur lutte dans la clandestinité. Ils demandent l’instauration d’une nouvelle ère en République centrafricaine par la mise en place d’une transition consensuelle destinée à réconcilier les Centrafricains entre eux.

Ci-dessous l’intégralité de la déclaration du KNK retranscrite par la rédaction.

Monsieur Christian Genebem, Président par intérim du parti KNK
Monsieur Christian Genebem, Président par intérim du parti KNK

 

CLARATION

RELATIVE A LA SITUATION NATIONALE ET A LA NON-ADHÉSION DU KWA NA KWA AU BLOC REPUBLICAIN DE DEFENSE DE LA CONSTITUTION DU 30 MARS 2016

 

En réponse à l’exacerbation de la crise centrafricaine, notamment à travers la volonté manifeste du Président Faustin Archange TOUADERA de se maintenir dans ses fonction de Chef de l’Etat au-delà de la fin de son second mandat présidentiel par la mise en place d’une réforme constitutionnelle, un certain nombre de partis politiques et d’organisations de la société civile centrafricaine se sont réunis au sein du Bloc Républicain de Défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC) et ont publié un manifeste en date du 22 juillet 2022.

Le Kwa Na Kwa prend acte de la création du BRDC par des Centrafricaines et Centrafricains guidés par l’ardent désir de sauver ce qui peut encore l’être de la démocratie centrafricaine, et qui ont décidé de faire face à la dictature du Président Faustin Archange TOUADERA et du MCU. De même, le Kwa Na Kwa note avec satisfaction les efforts importants que ne cessent de consentir les membres du G16 et de la COSCIPAC afin de résister à la pensée hégémonique et à la dictature que tente de nous imposer le régime de Bangui.

Le Kwa Na Kwa saisit cette occasion afin de leur témoigner, à tous, sa solidarité et son soutien dans cette lutte qui s’annonce longue, difficile et périlleuse lorsque l’on connait la nature sanguinaire du régime actuel et les modes de répression utilisés par les autorités centrafricaines pour faire taire les voix discordantes dans le pays.

Toutefois, en dépit de ce soutien sans équivoque, notre formation, en accord avec la ligne politique qui est la nôtre, a décidé de ne pas adhérer à cette dynamique en raison des motivations ci-aprèss.

En effet, au lendemain de la tenue du Dialogue Républicain, nombreux étaient ceux qui avaient condamné la prise de position du Kwa Na Kwa lorsque nous avions décidé de ne pas participer à ces assises. Cette décision, résultat des discussions menées au cours de la réunion du Bureau Politique du 17 mars 2022, a fait l’objet de nombreuses critiques amarantes de nombres d’acteurs et d’observateurs de la vie politique centrafricaine qui ont pourtant fini par se rendre à l’évidence et par reconnaitre que le Président Faustin Archange TOUADERA n’a jamais été véritablement ouvert au dialogue.

Pour rappel, le Kwa Na Kwa a, de manière constante et invariable, toujours été du côté du dialogue. A de nombreuses reprises, nous avons affirmé cette position à travers de multiples Déclarations et communiqués de presse. Nous n’avions que pour seul objectif de privilégier la Paix pour unique bénéfice de la population centrafricaine profondément meurtrie par toutes ces années de violences et de crises militaro – politiques. C’est pourquoi, à aucun moment, nous n’avons tenu compte de la persécution dont nous sommes l’objet afin de s’ériger en facteur bloquant et en faire un obstacle à la recherche de la Paix. Cela aurait pourtant pu paraitre légitime au regard de ce que nous avons subi et continuons de subir.

L’opposition démocratique, animée par la même volonté d’offrir une véritable chance à la Paix en Centrafrique, avait, dans son ensemble, également décliné l’invitation à participer aux travaux du dialogue organisé par les bons soins du régime de Bangui.

Le pouvoir de Bangui, désireux de renouer avec la Communauté Financière Internationale el couvant son projet de révision de la Constitution s’est employé d’abord à ne répondre à aucune des demandes somme toute fondées de l’opposition démocratique afin de s’assurer de la non-participation des principales figures de l’opposition ou de leur musèlement à ce qui n’a finalement été qu’un séminaire gouvernemental élargi à un large public. Il s’est ensuite consacré à mettre savamment de côté les véritables problèmes de l’heure afin de ne pas ébranler les fondements de son régime.

C’est dans ce contexte que nous avons regardé cette occasion de nous dire la vérité et de faire la Paix entre centrafricains être simplement gâchée par la volonté du Président Faustin Archange TOUADERA et par sa cohorte de courtisans prêts à sacrifier le Peuple centrafricain sur l’autel de leurs intérêts partisans et la recherche de privilèges.

Ces deniers, convaincus de l’apparente invulnérabilité du régime face à l’opposition démocratique dont les leaders sont persécutés ou exilés, face aux groupes armés en raison de la présence des mercenaires de la société russe WAGNER et des soldats rwandais ont entamé le processus d’enterrement de la démocratie centrafricaine par l’instauration d’une

PRESIDENCE A VIE dans notre pays. En effet, à l’image du nouveau modèle venu de Kigali que s’est choisi l’élite dirigeante du Centrafrique, ils couvrent à maintenir au pouvoir le

Président Faustin Archange TOUADERA au-delà de 2026.

Cependant, ce funeste projet de réforme constitutionnelle. Combattu par le BRDC, le G16 et la COSCIPAC et qui porte en son sein les germes de la division, de l’exclusion et du nouvel embrasement de la République centrafricaine, n’est pas, à ce jour, l’unique grief que le Kwa Na Kwa porte à l’endroit du pouvoir MCU et du Président Faustin Archange TOUADERA, Nous pouvons char parmi les principaux griots retenus :

  • Le refus systématique du Président de la République et de son clan d’instaurer unvéritable dialogue inclusif en Centrafrique pour donner une vraie r une vraie chance à la paix ;

 

  • La poursuite de la persécution et de la chasse à l’homme à l’endroit des Centrafricainsde tous bord s’opposant à la pensé unique prôné par le MCU ;

 

  • L’instauration d’un contrôle physique des fonctionnaires visant, entre autres, à chasser de la fonction publique los exilés et ceux demeurant dans la clandestinité par crainte pour leurs vies ;
  • Les arrestations et emprisonnements arbitraires, disparitions et exécutions sommaires ;
  • La présence des mercenaires de la société russe WAGNER et les massacres perpétrés par ces derniers;
  • La poursuite du recrutement des milices qui se rendent coupables de violations graveset massives des droits de l’homme à l’image de celles documentées encore récemment par le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme des Nations Unies dans le village de Boyo ;
  • L’obstination dans la mise en œuvre du projet de crypto monnaie par le Gouvernementde la République centrafricaine en violation manifeste des textes communautairesdont le pays est signataire :
  • La collusion entre le pouvoir en place et certains milieux mafieux ayant fait de notrepays une plaque tournante du blanchiment d’argent et un repaire pour les criminels et les repris de justice de la sous-région ;
  • L’enrôlement des enfants soldats dans les forces armées centrafricaines ;
  • L’établissement des bases arrière en vue de la déstabilisation de certains pays voisins ;
  • Le bradage du pays et de ses ressources aux étranger ;
  • Etc…

 

Après avoir pris le temps d’observer l’évolution de la situation politique nationale et les risques importants de propagation aux pays voisins, de constater l’aggravation de la crise socioéconomique et la détérioration du climat sécuritaire ainsi que l’isolement diplomatique toujours plus prononcé du régime du Président Faustin Archange TOUADERA, le Kwa Na Kwa demeure convaincu que le salut de la République centrafricaine réside dans un dialogue franc et Inclusif entre toutes les fies et tous les fils du pays épris d’un même sentiment patriotique, ce qui malheureusement n’est pas l’objectif du régime du Président Faustin Archange TOUADERA.

C’est pourquoi, à la lumière de ce constat, le Kwa Na Kwa :

  • S’incline devant la mémoire de celles et de ceux disparus en raison de la crise quenotre pays traverse ;
  • En appelle à la résilience du Peuple centrafricain meurtri car la lutte contre la dictaturedu Président Faustin Archange TOUADERA entre dans une nouvelle phase et réclame de nous tous encore des sacrifices ;
  • Lance un appel à l’éveil des consciences des uns et des autres afin que nous rendionsla Centrafrique à son Peuple ;
  • Prend les opinions nationale et internationale à témoin de ce que le refus de dialoguefranc, sincère el totalement inclusif n’est pas du fait du Kwa Na Kwa, ni de l’oppositiondémocratique mais du camp du pouvoir ;
  • Engage celles et ceux qui le veulent à se joindre à nous dans la lutte démocratiqueet pacifique de résistance à la dictature et d’instauration d’une nouvelle ère enRépublique centrafricaine par la mise en place d’une transition consensuelle destinéeà réconcilier les Centrafricains entre eux.

 

Ce n’est que par cette voie, faite de la prise en compte de l’ensemble des aspects de la crise centrafricaine, que notre pays parviendra à se sortir de cette grave situation et que son

Peuple pourra se donner une chance de se relever.

 

Fait à Paris le 12 juillet 2022

Pour le wa Na Kwa.

Le Grand Ouvrier, Président Intérimaire

DOENEBEM DEDIZOUM

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